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ShowBizz: La SACEM honore Ekambi Brillant avec un disque de diamant

Après plus de quarante ans de carrière musicale, Ekambi Brillant reste l’une des vedettes incontestée de la musique camerounaise.

Son look vestimentaire autant que son riche répertoire musical ont fait de lui un artiste musicien dont la notoriété a traversé les frontières du Cameroun. En effet, grâce aux albums «Africa Oumba» (1975), «Djambo’s Djambo’s» (1977) et bien d’autres titres, il a contribué à sa manière au rayonnement de la musique camerounaise sur le plan international. Pour cela, la nation lui a d’ailleurs été reconnaissante. Puisqu’il y a trois ans, le gouvernement a décerné la médaille d’honneur à Ekambi Brillant.

Ce samedi 2 juin, c’est à une toute autre reconnaissance que «Mota muénya» aura droit. A l’initiative du peintre New et de la styliste modéliste Esterella, un painting en l’honneur de ce géant de la musique camerounaise est organisé à Douala Bercy. Un évènement dont les pièces sont estampillée Ekambi Brillant. Et au cours de cette soirée, un disque de diamant lui sera par ailleurs offert  par la Sacem.

Pourquoi le projet d’un painting d’Ekambi Brillant ?

Le painting de samedi est un projet initié par des artistes qui ne sont pas de la même discipline que moi. Car c’est une initiative du peintre Ngambi, plus connu sous le nom de New et de la styliste modéliste Esterella. Ces artistes bien connus sur la scène artistique se sont dit ; voilà quelqu’un qui a une belle image, un look bien à lui, alors pourquoi ne pas le présenter sous toutes les formes artistiques qui soient ? Une inspiration à saluer, il faut le reconnaître. Surtout que, dans la même logique, un sculpteur s’est inspiré de mon travail et de mon univers artistique et a fait une sculpture de bronze qui me représente bien. Le projet du painting mis en route depuis trois ans est une autre reconnaissance des autres de mon travail.

Quelles sont les différentes articulations de cet évènement ?

C’est une soirée riche en émotions qui se prépare. Les personnes qui y prendront part auront droit à un défilé de mode de la styliste Esterella. Cette dernière a pris mon image et a fait des tenues aussi diverses que variées. La collection qu’elle a baptisée  « Histoire d’une icône » comporte des robes, des kabas, des chemises, des boubous, et des « Sandja » qui seront aussi bien portés pas des mannequins hommes et femmes. La particularité de ces tenues qu’arboreront ces modèles lors du défilé est qu’elles portent mes effigies. Des effigies qui sont des peintures réalisées par le plasticien New qui par ailleurs baptisé son œuvre « Aux couleurs de la vie de légende ». Pour décliner ces peintures de moi sur les vêtements d’Esterella, les deux artistes ont travaillé en étroite collaboration. Un travail de connexion. Donc, on aura 15 toiles et 15 tenues avec Ekambi Brillant comme point commun. En dehors de ce défilé et de cette exposition, le public aura droit à un autre moment fort. En effet, la maison de production Terra Tecnis qui presse mes disques depuis 1971, a touché les responsables de la Sacem. Car, ils se sont dit qu’après plusieurs années de collaboration avec eux et de nombreux disques pressés, je méritais une récompense. C’est la raison pour laquelle ce samedi, la Sacem va remettre un disque de Diamant qui a été crée pour moi.

Que représentent ces différentes expressions artistiques autour de votre nom ?

Cela représente une autre marque de reconnaissance des autres artistes. Une reconnaissance des autres de ce que j’ai fait, du travail que j’abats depuis plus de quarante ans pour l’art en général et la musique en particulier dans mon pays. Et cela est une fierté pour moi. Car généralement, c’est quand les artistes sont morts ou lors de leurs obsèques qu’on les vénère ou qu’on leurs décerne des attributs pour symboliser leurs œuvres. Moi j’ai la chance d’être reconnu de mon vivant. Ce d’autant plus que, avant la reconnaissance de mes paires à travers ce painting, la nation toute entière l’avait déjà fait, au travers du chef de l’Etat du Cameroun qui, il y’a deux ans, m’a décerné la médaille d’honneur. En guise de reconnaissance pour ma contribution au rayonnement de la musique camerounaise. Une marque d’intérêt comme celle-là vaut bien son pesant d’or et pour moi, c’est fort significatif.

Que deviendront toutes les pièces crées pour cet évènement ?

Tu peux construire des immeubles ou bien d’autres choses vite balayés par un coup de balaie ou emportés par un coup de vent. Seulement, on ne balaye par l’art. C’est pour dire que ces œuvres ne disparaîtront pas. Ce sont des pièces qui peuvent êtres présentées partout. Je peux organiser une exposition aux Etats-Unis, à Yaoundé et partout ailleurs avec cette collection. Vous remarquerez par ailleurs que je suis le premier artiste à avoir exposé mes tenues de scène. Et il y’a plusieurs années de cela. Les vêtements crées pour l’occasion feront désormais partie de ma collection. C’est ……

Quelles différence faîtes-vous entre la musique des années 1970-1980  et celle d’aujourd’hui ?

La différence est énorme. Il y’a une baisse considérable entre la musique que j’ai connu et j’ai fais à mes débuts et celle que nous avons ou que nous écoutons ces dernières années. On note une régression dans le domaine. Ceci, en matière de talent, de même qu’en termes de production musicale au Cameroun. Or, le Cameroun ne mérite pas ça ! Et la raison de cet état de chose est simple : Les jeunes musiciens d’aujourd’hui ne sont pas à la hauteur. Et pour cause, ils ne prennent pas la peine d’apprendre, d’affiner leur travail avant de se lancer. Il suffit d’avoir une voix ou de faire de belles chansons pour se dire artiste musicien. La musique c’est un art, un métier. Je conseille donc à tous ceux qui veulent se lancer dans la musique de se donner le temps d’apprentissage et de préparation nécessaire.

En juillet 1971, vous offriez votre premier concert professionnel. Plus de quarante ans après, quels souvenirs gardez-vous de cette soirée ?

Avant ce concert, j’avais organisé un premier spectacle au Centre culturel français (actuel Institut français) ici à Akwa à Douala. Concert organisé à la suite de ma participation à un concours de musique. Concours que j’avais d’ailleurs remporté. Pour marquer le coup, j’ai invité des amis, la famille à un concert. Ce dernier fut tellement émouvant que j’ai eu envie de renouveler l’expérience. Ce que j’ai fait  deux mois plus tard en organisant un autre concert. Mais cette fois là c’était au cinéma le Wouri. Et j’en garde de bons souvenirs. Parce que c’étaient un moment assez unique, du genre que l’on n’oublie pas.

Regrettez-vous d’avoir fait le choix d’être artiste quand on connaît les conditions dans lesquelles vivent les artistes camerounais ?

Je suis heureux d’exercer ce métier. Un métier que j’ai choisi par amour. C’est pour vous dire que je ne regrette rien et si c’était à refaire, je ne changerais rien. J’ai brillé aussi bien ici qu’ailleurs. Je suis parmi les majors dans le domaine de la musique. Je suis parti du Cameroun pour les Etats-Unis où j’avais tout le confort. Tout cela était bien beau, mais il fallait que je rentre dans mon pays. C’est pourquoi je suis revenu au Cameroun.

Après la Sociladra, la Cmc, la Socam, pensez-vous que la question des droits d’auteurs des artistes camerounais trouvera une solution un jour ?

Je pense sincèrement que des solutions seront trouvées. Par exemple, Mtn et Orange sont en train de régulariser la situation qui concerne le reversement des fonds générés par les téléchargements. Je viens d’apprendre à cet effet que la somme d’un milliard de Fcfa sera versée tous les ans. Et je crois que la solution viendra de là. Car, l’argent c’est le nerf de la guerre. Lorsque les artistes seront à l’aise et auront le ventre plein, ils ne se bagarreront plus.

Marthe Ndiang  | 1er juin 2012 | Mutations

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