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Affaire de l’avion présidentiel: Le parquet déclare Marafa et Fotso coupables

Le procureur de la République a requis, hier, leur culpabilité et celle des accusés Kounda, Assene Nkou, pour le détournement des deniers publics.

La séance réservée aux réquisitoires de l’accusation n’a pas dérogé à une règle établie depuis le début du procès État du Cameroun contre Marafa et autres. Prévue à 11h, c’est à 14h 07 que Julienne Kounda, la première des trois accusés est arrivée au tribunal hier, elle qui est incarcérée à la prison centrale de Yaoundé. Vêtue d’une sobre gandoura violette, elle a dû attendre l’arrivée de ses deux coaccusés présents à l’audience, venus, eux, du secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale. Marafa Hamidou Yaya, somptueux dans une gandoura blanche immaculée, souligné d’un bonnet bleu ciel et chaussé de mocassins noirs, une serviette de cuir noir à la main, était suivi de près par Yves Michel Fotso, le costume sombre à la coupe parfaite sur une chemise blanche que barrait une cravate rouge, des escarpins à bouts pointus. Ils ont fait leur entrée dans la salle d’audience à 14h50. Ils étaient escortés, comme de coutume, par une escouad de gendarmes armés jusqu’aux dents. Ces derniers ont retrouvé dans la salle les policiers que les habitués du palais de justice ont appris à reconnaître quoiqu’ils soient vêtus en tenue civile. Ils occupent toujours les premiers rangs de chaises «pour empêcher les bains de foule des accusés et des contacts avec le public», explique l’un d’eux.

Meva’a M’Eboutou naïf

Le juge Gilbert Schlick a ouvert l’audience à 15h. Il a donné la parole au ministère public. Tour à tour les trois représentants du ministère public ont présenté leurs griefs. Marafa avait instruit à Michel Meva’a M’Eboutou de procéder au virement de 31 millions de dollars Us dans les 72 heures qui suivraient la réunion organisée afin d’abuser les participants. Meva’a M’Eboutou qui est présenté comme un fonctionnaire loyal, qui ne pouvait pas désobéir aux ordres de son chef, le secrétaire général de la présidence de la République, «surtout quand il s’agissait de l’achat d’un avion devant servir aux déplacements du chef de l’Etat», ont clamé les procureurs. D’après eux, «il a été établi que la somme de 1.150.000 dollars Us a été virée dans le compte Cbc de l’accusé Marafa. Celui-ci a prétendu qu’il n’était pas au courant de cette transaction», a ainsi déclaré le procureur Soh. Or, Marafa et Fotso avaient tramé une machination bien huilée. Il se sont servis des 31 millions de dollars Us pour acheter deux avions qu’ils ont par la suite loués à la Camair et ont créé une société, Avipro Finance Sa, appartenant à Fotso à 80% et à Marafa à 20%, ont affirmé les procureurs, une partie de cet argent, selon eux, s’est retrouvée dans le compte de Marafa. Il a poursuivi que Fotso et Marafa étaient copropriétaires de Sterling Airservice, une des nombreuses sociétés écrans qui, selon eux, ont servi à détourner les 31 millions de dollars destinés à l’acquisition d’un avion présidentiel.

Dépanner son ami

Pour eux effectivement, il s’est agi d’un ensemble de manœuvres savamment conçues qui avaient pour but de détourner l’argent du contribuable camerounais. Des camerounais «ont utilisé leurs grandes intelligences à l’envers pour le détourner». Marafa, le plus proche collaborateur du chef de l’Etat, a voulu aider son ami de longue date, Y.M. Fotso pour le sortir d’un pétrin dans lequel il se retrouvait. Fotso, a-t-on appris, devait payer de l’argent pour ne pas se faire confisquer un avion qu’il possédait en location-vente. Il est allé voir «son grand ami Marafa» qui avait le moyen de faire décaisser les deniers publics. Ils ont alors simulé une réunion au cours de laquelle il n’a jamais été discuté de l’intermédiaire, «mais où on a présenté Gia, une société qui n’avait que 4.952 dollars Us dans ses caisses, comme rédemptrice», ont dit les procureurs. A Julienne Kounda, ils ont reproché d’avoir ouvert le compte de Beith Ltd, une entreprise qu’ils disent appartenir à Fotso. Elle est celle qui a rendu possible l’utilisation licite des 16 millions de dollars Us qui ont échoué dans ce compte, par ses contournements», ont conclu les procureurs.

Ils ont requis au Tribunal de dire les faits de détournements de deniers publics en coaction pour les accusés Marafa H.Y., Y.M. Fotso, J. Kounda, J. L. Chapuis et Sandjon T. Pour complicité de détournement pour Assené Nkou. Déclarer tous les accusés coupables chacun en ce qui le concerne.

Un incident a failli perturber le bon déroulement de l’audience. Albert Dzongang, homme politique connu, s’est fait expulser de la salle avant le début de l’audience. «Des gendarmes m’ont dit que j’étais indésirable dans la salle. Ils ont même dit à Michel (Y.M. Fotso) qu’il n’a pas le droit de m’adresser la parole», a-t-il confié avant de s’en aller, furieux.

Aziz Salatou | 28 Aout 2012 | Le Jour

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