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Des métis s’édentent pour le chic

Posted by Admin on Nov 9th, 2009 and filed under Lifestyle. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

BBC Afrique | 11/9/09

«C'est à la mode, tout le monde le fait», assurent des jeunes métis

«C'est à la mode, tout le monde le fait», assurent des jeunes métis

Arracher ses dents de devant et porter un dentier est le comble du chic pour les métis du Cap. Un mélange d’esthétique et de revendication identitaire.

Grâce à ses dents en or qui scintillent dans le soleil sud-africain, Yazeed Adams a un sourire éblouissant. Mais le jeune homme est tout aussi fier de retirer son dentier pour révéler une gencive dépourvue des incisives du haut, une mode en vogue chez les métis du Cap.

Autour de lui, un groupe d’adolescents vêtus de larges sweaters et d’imposantes lunettes noires enlèvent à leur tour leurs prothèses pour lancer des sourires édentés en prenant des poses de gangsters.

“C’est à la mode, tout le monde le fait”, assure Yazeed, 21 ans, en expliquant avoir fait retirer ses incisives parce qu’elles étaient “trop grandes”.

La pratique est tellement fréquente dans la communauté métisse qu’elle a donné lieu à plusieurs explications fantaisistes. La plus courante assure que l’espace vise à agrémenter les jeux sexuels, ce qui lui vaut le surnom de “trou de la passion”.

“Trou de la passion”

En fait, le phénomène, surtout répandu dans les quartiers défavorisés, est un mélange de souci esthétique et de revendication identitaire, selon une étude menée en 2003 par un enseignant de l’Université du Cap.

Les métis sud-africains, baptisé “Coloureds”, ont du sang européen, africain, mais aussi asiatique ou indien. Sous l’apartheid, ils constituaient une catégorie à part, dotés de droits spécifiques, entre les Noirs et les Blancs.

“Les métis sont un mélange de personnes différentes, ils ne peuvent pas revendiquer leurs ancêtres”, note l’étude. C’est pourquoi, ils ont développé des “marques identitaires”, comme l’arrachage des dents souvent vécu comme un rite initiatique par les adolescents.

Plus de 40% des “édentés volontaires” interrogés dans l’étude ont ainsi expliqué avoir cédé à une certaine pression sociale.

Pour d’autres, environ 10%, la pratique s’inscrit dans les rites des gangs des “Cape Flats”, les townships pauvres principalement peuplés de Coloureds à l’extérieur du Cap.

Le phénomène remonte à plus de 60 ans, selon l’étude. “C’était déjà à la mode à l’époque de mes parents. Ca évolue par vague.” Et aujourd’hui, c’est à nouveau “la chose par excellence.”

Bien que les règles éthiques des dentistes leur interdisent d’arracher des dents saines, il y a bien une résurgence du phénomène.

Les dentiers sont devenus en eux-mêmes des accessoires de mode.

“Si je sors avec mes amis, je mettrai un dentier avec un peu d’or ou des pierres précieuses ou d’autres dessins, raconte Jacqui Friedling. Il y a cette idée que si on arrive à s’offrir un dentier, on a grimpé l’échelle sociale.”

Mais modifier son sourire n’est pas sans risque. Ronald de Villiers, 45 ans, en sait quelque chose. Il a perdu toutes ses dents après en avoir fait retirer quelques unes pour un dentier en or, qui a infecté toute sa bouche.

Malgré tout, il a versé un petit extra en cash à un dentiste peu regardant afin d’offrir à ses enfants, âgés de 11 et 14 ans, l’arrachage de quelques dents. Comme ça, dit-il, ils sont “un peu plus jolis”.

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