Tourisme sexuel : 13% des femmes séropositives à Limbe

Eric Roland Kongou, à Limbe| 14 Decembre 2009| Mutations

L’information est donnée samedi dernier dans la ville balnéaire.

La réunion de coordination du personnel médical de la région du Sud-Ouest de deux jours qui s’est achevée hier à Manfé a tiré la sonnette d’alarme. «Au nombre des femmes enceintes qui viennent en consultation prénatale à l’hôpital régional de Limbe et de huit autres points des villages environnants, près de 13% des femmes consultées sont séropositives», déplore Dr Zeh Kanakou Florence, responsable du Programme de lutte contre la transmission du Vih-Sida de la mère à l’enfant (Ptme). Ce taux est au delà du double du taux national (5,5%) de la séroprévalence.
Pour la région du Limbe par exemple, les chiffres sont rigoureux parce que nous travaillons sur des bases draconiennes puisque ces informations sont renvoyées au niveau national et acheminées à l’Oms (organisation mondiale de la santé), explique Dr Zeh Kanakou Florence qui renchérit : «Même si Limbe est une ville touristique et donc enclin au tourisme sexuel, ce taux de prévalence, alarmant, est en hausse chaque année.

Et le fait que le Fini Hôtel avec son concept ‘’la Nuit des Océans’’ prennent en charge les femmes enceintes séropositives et celles qui allaitent est une initiative qu’il faut encourager », lance la responsable du Ptme de Limbe. Ce taux en hausse permanente à cause de certains aléas. «Au niveau de Limbe, on constate que les hommes, en majorité, refusent de se faire dépister. Ils font des dépistages virtuels derrière leurs partenaires. A partir du résultat de leur partenaire femme, ils ont les leurs sans faire des examens. Or, les hommes oublient qu’il y a des couples discordants où l’un des partenaires peut porter le virus du sida tandis que son conjoint est séronégatif », regrette-t-elle.

Pour lutter contre ce fléau qui fait des ravages dans cette ville balnéaire, le Fini Hôtel sponsorise le Programme de lutte contre la transmission du Vih-Sida de la mère à l’enfant (Ptme). Ce, en sensibilisant sur les méthodes prévention contre ce fléau et en offrant des cartons de lait aux femmes malades jusqu’à ce que les enfants soient âgés de six mois. «C’est l’âge à laquelle on peut associer au lait, d’autres nourritures. Ceci permet d’aider les mères séropositives qui la plupart, sont parfois abandonnés par les géniteurs de leurs enfants», explique Mme Catherine Dima, le directeur général de Fini Hôtel. L’hôpital régional de Limbe, quant à lui, en dehors des opérations ponctuelles, annonce l’organisation de la « Health youth day », en février 2010, en marge de la fête de la jeunesse.

 

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