Incident : L appel de Paul Biya trouble «l Appel du peuple»

President Paul Biya of Cameroon at the inaugur...

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Le Pm et sa suite sont sortis en catastrophe de la salle hier lors de la présentation du 4e volume, après un coup de fil du chef de l’Etat.

Comme c’était déjà le cas lors des trois dernières cérémonies de présentation des trois volumes de «Paul Biya, l’Appel du peuple», un recueil de motions de soutien adressés au chef de l’Etat, Paul Biya était physiquement absent des salons du Hilton hôtel qui accueillaient l’évènement hier. Mais le temps a brusquement suspendu son vol dans cet espace select juste après l’allocution de René Emmanuel Sadi, le Sg général du comité central du Rdpc, qui participait pour la toute première fois à une telle cérémonie, lorsque Paul Biya a fait irruption, par téléphone, dans la salle. Alors que le Premier ministre, Philemon Yang, se prépare à boucler la phase des discours, un membre de sa garde rapprochée, qui aurait reçu un appel de l’aide de camp du chef de l’Etat, souffle précipitamment à l’oreille du Pm qu’il a un appel du chef du président de la République qui lui est destiné.

Du coup, le chef du gouvernement, qui présidait la cérémonie, quitte précipitamment la tribune et se dirige vers l’extérieur de la salle entraînant une bonne partie des invités spéciaux de la cérémonie : ministres, directeurs généraux, députés, etc. Une poignée de secondes plus tard, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso, qui aurait également reçu un appel du chef de l’Etat, s’éjecte de son siège et sort en catastrophe de la salle. La débandade s’accroît parmi le gratin des personnalités. Pétrifiée, l’assistance, notamment la presse, court aux nouvelles. Et le grand espace «Bouma» du Hilton hôtel, déjà clairsemé, se vide peu à peu.

Nouvelles
Sur l’estrade de la salle, Jacques Fame Ndongo (le secrétaire à la Communication du parti), Marie Claire Nnana (Dg Sopecam), Elvis Ngole Ngole (Minfof), Joseph Le (Pca Sopecam) et René Sadi sont pourtant scotchés à leurs sièges, faisant mine de dominer la panique. Le ministre chargé des Missions à la présidence est même quasiment de marbre. Au contraire de Jules Doret Ndongo, le Sgpm, qui ne tient plus en place.
A l’extérieur de la salle, la foule des curieux s’épaissit. Les Vip, qui ont déporté la cérémonie hors de la salle, se concertent dans un espace attenant, qui sert souvent de secrétariat lors des évènements au Hilton hôtel. Sous l’œil vigilant d’une ceinture d’hommes en uniforme et en civil. Une dizaine de minutes plus tard, le groupe rapplique vers la salle de cérémonie. Des gouttes de sueur perlent sur le visage du Pm dont le pas est faussement alerte. Revenant à peine de son émotion, le Sgpr marque un temps d’arrêt sans s’en rendre compte et s’éponge rageusement le visage de sa pomme de main.

Le retour à la normale n’a pourtant pas épuisé le lot d’interrogations ? Quelle était la teneur de l’échange téléphonique du chef de l’Etat à son Pm et son Sgpr, en pleine cérémonie dont il était informé de la tenue, mais également dont il se savait au coeur? Est-ce un indicateur de l’idée que le chef de l’Etat se fait de ces appels incessants qui l’invitent à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle ?

Quelques informations glanées auprès de certaines autorités indiquent que, après leurs conversations respectives avec le président de la République, le chef du gouvernement et le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République se sont brièvement concertés et ont donné l’impression qu’ils n’avaient pas reçu de bonnes nouvelles du palais.
Si le Pm a été perturbé, il n’en aura rien laissé paraître et est venu lire son allocution de circonstance que peu de gens ont suivi avec attention. Chacun essayant, déjà, d’interpréter ce long et mystérieux intermède.

Georges Alain Boyomo | 19 Avril 2011| Mutations|