Religion : Le pasteur Tsala Essomba est mort

D’après des sources concordantes, le célèbre pasteur est décédé en début de week-end dernier hors du pays.

A l’instar de l’apparition de la vierge Marie à Nsimalen, la nouvelle de la mort du pasteur Tsala Essomba s’est répandue comme une traînée de poudre le week-end dernier à Yaoundé et au-delà. C’est d’abord la chaîne de télévision Canal 2, où le fondateur du «ministère international va et raconte», avait acquis de larges espaces de prédication, qui a ébruité l’information avant que celle-ci n’investisse les ménages et autres points chauds. Aux dernières nouvelles, le Dr Tsala Essomba avait été victime d’un empoisonnement. Lequel l’avait éloigné de ses nombreux fidèles, qui se démobilisaient au fil des jours. Le prédicateur était en effet allé chercher guérison en Europe. En décembre 2010, il soutenait que ses malheurs étaient ourdis par des gens qui le considéraient comme «un frein à leur plan de destruction du Cameroun».

De fait, célébré au départ pour ses «prodiges», le pasteur était de plus en plus critiqué.
Ce qui ne l’a pas empêché de faire en 2010 feu de tout bois. Outre les «miracles» dont lui seul détenait le secret, l’on retiendra, surtout, à l’actif du fondateur du Mivr, cet appel à la mobilisation en faveur du président Paul Biya, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. «Mon devoir est de soutenir le président de la République, que Dieu a mandaté. Et comme je sais que le président de la République œuvre pour la paix et que réellement il travaille pour la paix, je dois absolument le soutenir et demander à tous les Camerounais de bonne volonté de le faire», déclare-t-il.
Le Dr Tsala présentait d’ailleurs le chef de l’Etat comme «l’homme qui a sacrifié toute sa vie pour le bien-être des Camerounais. Si aujourd’hui tout le monde suivait le chef de l’Etat et partageait sa vision, le Cameroun serait très loin. La vraie politique respecte l’autorité, donne des conseils, suit et supporte la vision du premier magistrat». Et de conclure ? : «Je lance un vibrant appel à tous les Camerounais, chrétiens ou non, à s’inscrire sur les listes électorales afin de voter pour le président Paul Biya à la prochaine élection présidentielle.»

Néo pentecôtiste
Malgré la volée de bois vert suscitée par cette incursion du «serviteur de Dieu» dans la sphère politicienne, le Dr Tsala Essomba continuait de faire son trou. Son ambition immédiate étant de parcourir les dix régions du Cameroun avant juin 2011, pour prêcher aux Camerounais «la soumission aux autorités et le travail pour le réveil et la paix dans notre nation afin qu’il n y ait pas de désordre au cours des prochaines élections».
Le natif de la Mefou et Akono avait également investi le champ social. Sous le couvert de son Ong, il fait des remises de dons à des orphelinats, de médicaments à des centres hospitaliers, de matériel informatique ainsi que de fournitures scolaires à des écoles. Mais ce quadragénaire débonnaire, qui dit combattre les puissances des ténèbres, reste peu disert sur sa fortune personnelle.

Tout a commencé par le livre : «Va et raconte ce que j’ai fait pour toi», paru aux éditions «Paroles de vie» (France) en 1992.

L’auteur y raconte comment il a été miraculeusement sorti d’une situation dramatique ? : «J’étais le bras droit de Satan, je mangeais à sa table et Jésus m’a sauvé.»
Selon des témoignages concordants, celui qui revendiquait le titre de «docteur en parole [divine]» et qui était, en réalité, naturopathe de formation, a semé tour à tour la «bonne nouvelle» en Côte d’ivoire, au Togo, au Burkina-Faso et au Gabon. Dans le dernier pays cité, une source crédible indique qu’il a été «chassé par les autorités pour imposture». Son installation au Cameroun remonterait à 2005. Il serait entré par Ebolowa avant de prendre ses quartiers à Yaoundé. «Il réunissait alors à peine 300 personnes au foyer Bandjoun. Il était ouvert, accessible. Aujourd’hui, il fait le plein du Palais polyvalent des sports de Yaoundé. Je pense que c’est l’argent qui l’a dévoyé», affirmait un adepte de la première heure du Mvir.

Dans un communiqué lu le 21 novembre dernier dans toutes paroisses de l’archidiocèse de Yaoundé, l’archevêque métropolitain, Victor Tonye Bakot, mettait en garde la communauté catholique contre les pratiques de cet «imposteur néo-pentecôtiste».

Georges Alain Boyomo | 10 Mai 2011| Mutations|

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