Clash verbal entre Charles Konan Banny et Henri Hogbe Nlend

Pas de chance pour l’ancien premier ministre ivoirien et ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny, récemment nommé par Allassane Ouattara à la tête de la Commission pour la réconciliation. Devant présenter ce jour un exposé sur le thème « L’Intégration monétaire » au colloque de Pax Africana, Charles Konan Banny a fait dériver le débat en y convoquant indéliquatement la crise ivoirienne. Manque de pot : Henry HOGBE NLEND, mathématicien camerounais, prix ‘Nobel’ des mathématiques, n’a pas raté l’occasion pour lui dire ses quatre vérités. Incident !

Tout était parti d’une démonstration du Togolais Kako Nouboukpo, professeur d’économie, chef du pôle Analyse et Recherche UEMOA, sur la servitude monétaire qu’est l’intégration dans l’espace UEMOA et la dépendance néo-coloniale que constitue le Franc CFA. Ce sur quoi, intervient le Camerounais pour demander s’il n’est pas possible et souhaitable de créer une monnaie africaine, en tout cas de libérer le CFA de la tutelle française. Il a cité notamment les travaux du Professeur Mamadou Coulibaly, l’économiste du FPI, sur le caractère délétère d’un CFA géré par le trésor public français et comment sortir de la zone Cfa.

Charles Konan Banny (photo), piqué au vif, commence à faire des critiques vives de Laurent Gbagbo et Mamadou Coulibaly. Ce dernier, président de l’Assemblée nationale et musulman du Nord mais anti-Ouattara notoire à ses heures, avait pris ses distances avec Gbagbo depuis deux ou trois ans, pour des raisons liées notamment aux erreurs politiques de l’ex-président ivoirien qui n’aurais jamais appliqué le programme du FPI.

« Celui que vous citez je le connais très bien et je lui ai dit qu’il est juste dans la théorie. D’ailleurs, ils ont tenté de créer dans les derniers mois de la crise une nouvelle monnaie : la monnaie de la résistance ivoirienne (MIR) et ils auraient même fait des tirages. Mais je ne sais à quoi pourrait servir une monnaie dans leur situation. Ceux-là, ils ont même attaqué l’Agence de la BCEAO à Abidjan et ont mis la main sur 300 milliards Cfa », disait M. Konan Banny quand il a été interrompu par le Professeur HOGBE NLEND, un ancien de l’UPC (Union des populations du Cameroun).

« Je ne vous demande pas de nous parler de la crise ivoirienne. Je suis pour Gbagbo, vous êtes pour Ouattara, ça s’arrête là-bas, ce n’est pas ce qui nous occupe ici. Si vous voulez parler de ça, on va foutre en l’air le colloque », a répliqué sèchement HOGBE NLEND.

Il a fallu toute la diplomatie d’Edem KODJO pour mettre fin à cette joute verbale qui devenait dangereuse pour les travaux. M. Banny n’est pas à sa première incartade de la journée. Il s’en est pris au jeune Kako Nouboukpo dont il a dit qu’il était hors-sujet et il a fallu là aussi toute la diplomatie d’Edem KODJO pour faire taire le jeune Togolais qui tenait à avoir son droit légitime de réponse.

Le matin déjà, M. Thabo MBEKI, avait fait remarquer à Konan Banny, qui défendait bec et ongle le CFA, que l’UEMOA est un instrument néocolonial et le CFA une monnaie coloniale. Il lui a dit que l’objectif du colloque est de trouver une solution africaine aux problèmes africains.

cameroonvoice.com| 18 Mai 2011|

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