Choléra : 55 morts à l’Ouest
Le bilan provisoire de l’épidémie a été établi par le ministre de la Santé publique hier.
Les chiffres font presque frémir. Entre le 19 janvier et le 20 juin 2011, la région de l’Ouest a enregistré 1.000 malades de choléra, dont 55 décès. Pour l’instant, 19 malades sont encore internés dans des formations hospitalières locales. Le constat ressort d’une visite de travail effectuée hier, mardi 21 juin 2011, par le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda dans la région.
D’après des statistiques rendues publiques par le délégué régional de la Santé publique à l’Ouest, le Dr Salifou, l’épidémie de choléra déclenchée il y a presque cinq mois dans cette partie du pays, a touché quatorze districts de santé sur les vingt que compte la région. Ces données font également état d’un taux de létalité de 5,5%, pour une couverture de guérison atteignant 92,6%. Le Dr Salifou a profité de ses différentes interventions pour apprécier la réaction positive des autorités administratives, à l’instar du gouverneur de la région de l’Ouest qui, dit-il, s’est impliqué dans le combat pour faire reculer le vibrion cholérique.
Tout comme il a salué l’initiative de quelques bonnes volontés ayant contribué à lutter contre cette épidémie. Si le premiers cas de choléra ont été déclarés dans l’arrondissement de Bafoussam 2ème, les responsables locaux de la Santé ne croient pas que c’est à partir de Baleng que l’épidémie s’est répandue dans d’autres localités. Sans doute à cause des mouvements de la population et des manipulations des dépouilles mortelles.
Les mêmes statistiques indiquent que le département de la Mifi a enregistré 10 décès sur 123 malades. Soit un taux de létalité de 8,13%. Contrairement au département du Noun, le plus affecté, qui affiche des chiffres alarmants : 851 malades, 43 décès et 8 malades hospitalisés pour un ensemble de six districts de santé. A Foumbot, 526 cas ont été pris en charge, pour 22 décès.
Zones de traitement
Tandis que les arrondissements de Foumban, Kouoptamo et Bangourain ont respectivement connu 16 (255 cas), 3 (57 cas) et 1 (7 cas) décès. «En visitant les hôpitaux des districts de Foumbot et de Foumban, j’ai constaté que la prise en charge respectait les canons prescrits, en ce sens que le circuit du malade est bien identifié et que les zones de traitement sont continuellement désinfectées», a indiqué André Mama Fouda. A en croire les autorités sanitaires, la riposte a été à la dimension du mal.
A Yaoundé, Médecins sans frontières (Msf) a démonté son centre de traitement de choléra (Ctc) le 19 mai dernier. Le site qui abritait ce Ctc au centre hospitalier universitaire hospitalier (Chu) a laissé place à un terrain vague. Ce centre avait pour but d’appuyer les formations sanitaires qui faisaient face à un afflux important de malades.
Selon la chef de mission de Msf au Cameroun, le Dr Gaëlle Faure, «ce Ctc avait vocation à appuyer les structures sanitaires débordées au début de l’épidémie. Ces structures sont actuellement à même de prendre en charge les quelques patients qui seraient encore frappés par le choléra».
Toutefois, poursuit-elle, certaines de ces formations sanitaires, à l’instar des hôpitaux de district Djoungolo, Nkolndongo et Obala «reçoivent toujours un soutien médical et logistique de Msf afin que leurs unités d’isolement soient performantes». Au total, apprend-on, 682 malades ont été traité au centre de traitement de choléra de Msf, la moitié d’entre elles «était considérée comme dans un état grave car ayant bénéficié d’une perfusion». Deux d’entre elles y ont trouvé la mort.
Michel Ferdinand | 22 Juin 2011 | Mutations |
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