Affaire Titus Edzoa: Alain Juppé appelé au secours de Michel Thierry Atangana

Dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, Jack Lang invite la France à intervenir pour libérer son compatriote détenu au Sed depuis 14 ans.

L’ancien ministre Jack Lang vient de saisir le ministre Français des Affaires étrangères sur son cas.

Le cours du procès de Michel Thierry Atangana risque de prendre une nouvelle tournure dès l’audience du 29 juin prochain. Ce jour-là, la pression devrait être plus forte encore pour la suite de l’«examination-in-chief» (interrogatoire principal) devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi. Le gouvernement français, qui assiste de plus en plus étroitement son ressortissant, est entré dans la danse depuis le 25 mai 2011, date à laquelle le premier conseiller à son ambassade au Cameroun, Patrice Bonnal, a été dépêché au tribunal pour suivre les débats.

Voici quelques jours, l’ancien ministre français de l’Education nationale, Jack Lang, a adressé à son sujet une correspondance à l’actuel titulaire du ministère des Affaires étrangères, Alain Juppé. M. Lang attire l’attention de son correspondant «sur la situation très préoccupante de Monsieur Michel Thierry Atangana, citoyen français détenu depuis quatorze ans à Yaoundé, au Cameroun». Arrêté le 12 mai 1997 pour motif de «grand banditisme et détournement de fonds», poursuit-il, «il lui est en réalité reproché d’avoir été en contact avec un candidat opposant à Monsieur Paul Biya lors des élections de 1997». C’est donc, selon son analyse, pour des motifs politiques de M. Atangana croupit dans les cellules du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie à Yaoundé.

Et ce n’est pas tout : «Détenu en dehors de tout cadre légal, Monsieur Atangana risque d’être condamné à 15 ans de détention supplémentaire.» Jack Lang estime que «seul un geste fort des autorités françaises permettrait de mettre fin à ce cauchemar inacceptable au regard des droits de l’Homme», et, eu égard à l’urgence de la situation, demande au chef de la diplomatie française d’«entreprendre des démarches pour permettre à Monsieur Atangana de recouvrer la liberté». Autrement dit, la France devrait s’impliquer d’avantage pour que son ressortissant sorte de prison dans les meilleurs délais. Ce pays ne lésine généralement sur aucun moyen lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts de ses fils, quand il est avéré qu’ils subissent des injustices. C’est ce que semblent indiquer les mots de Jack Lang.

Michel Thierry Atangana, mais aussi Titus Edzoa, Isaac Njiemoun et Dieudonné Mapouna, sont poursuivis par l’Etat du Cameroun et le ministère public pour tentative de détournement, complicité de détournement et trafic d’influence en coaction. Président du Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des routes Ayos-Bertoua et Yaoundé-Kribi (Copisupr), le premier cité n’a cessé de clamer son innocence. De même, dénonce-t-il les inexactitudes du rapport d’expertise ayant contribué à son incarcération. Le ministère public ayant relevé appel, depuis le 25 mai 2011, l’économiste et financier est au c?ur de nouvelles poursuites judiciaires concernant le montage financier de cette structure, évalué à 56,4 milliards de Fcfa. Lors des deux précédentes audiences, il s’est attelé à démontrer l’acharnement judiciaire dont il se dit l’objet à quelques mois de la fin de sa peine.

Félix C. Ebolé Bola | | Mutations |8 juin 2011

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