Union africaine : Paul Biya attendu au sommet de Malabo

Le chef de l’Etat devrait adopter avec ses pairs des recommandations pour redonner espoir à la jeunesse africaine.

Le Cabinet civil ne confirme pas l’information [et ne l’infirme non plus], mais quelques indices laissent penser que Paul Biya fera le voyage de Malabo, en Guinée Equatoriale, pour participer au 17e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (Ua), qui se tient du 30 juin au 1er juillet prochain. Notamment les missions avancées ainsi que les reporters des médias publics déployés sur le terrain.

Hier, au cours d’un point de presse, le ministre de la Communication a indiqué que Paul Biya et Ali Bongo se retrouveront à Malabo pour resserrer leurs liens, après les expulsions massives des Camerounais de Minkebe, il y a quelques semaines. Le président de la République, qui s’est fait représenté lors des 16 dernières conférences de l’instance panafricaine, est d’autant plus pressenti à Malabo que cette rencontre se tient en Afrique centrale et un éventuel déplacement pourrait lui permettre d’enrayer ou tout au moins atténuer les critiques sur sa «diplomatie de la chaise vide» en Afrique, à quatre mois de l’élection présidentielle.

Par ailleurs, le thème central du sommet, «l’autonomisation des jeunes comme facteur du développement durable» pourrait également inciter Paul Biya à participer au sommet de Malabo, dans un contexte où les jeunes sont aux commandes de révolutions dans le monde arabe. Une déferlante dont le Cameroun n’est pas totalement à l’abri.
Lundi dernier, les ministres des Affaires étrangères du Continent ont en tout état de cause planté le décor des débats. Pour le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, qui participait aux travaux, le «printemps arabe», est la preuve, s’il était encore besoin, que la jeunesse doit être intégrée pour un avenir meilleur. «Les événements politiques en Afrique du Nord ont montré que l’air de la technologie a (…) accru la pression sur les dirigeants», a dit Jean Ping.

Droits de l’homme
Dans son intervention, il a également relevé les nombreux maux qui minent la jeunesse et qui ont pour noms, chômage, maladie et autre banditisme dû notamment au manque de politique africaine pour «sauver» une tranche d’âge qui représente 50 % de la population du Continent. Pour cela, il a recommandé aux dirigeants africains de se pencher sérieusement sur la question de l’émancipation de leur jeunesse. Il s’agit, dira-t-il, de mener une bonne politique d’éducation, de scolarisation, de promotion, de formation, d’emplois et surtout «d’autonomisation» de la tranche d’âge la plus importante.

Les conflits en cours en Afrique vont également retenir l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement dans la capitale équato-guinéenne. S’agissant de la crise en Libye, Jean Ping, indique que «personne ne peut présager de l’issue de la crise. Seule une solution politique peut sauver les populations du chaos». Une orientation de l’Ua à laquelle adhère Paul Biya, qui a reçu hier un émissaire de Mouammar Kadhafi.

A l’encontre de qui un mandat d’arrêt a été décerné lundi dernier par la Cour pénale internationale.
Ce sommet de l’Ua qui se tiendra précisément à Sipopo (un site volontiers décrit comme paradisiaque où a été bâti à cette occasion un complexe ultra luxueux à hauteur de 587 millions d’euros), à quelques kilomètres de Malabo, n’a pas la cote du point de vue du respect des droits de l’homme.

Selon Reporters sans frontières (Rsf), les autorités de Malabo n’ont pas autorisé la société civile à participer au sommet. Du reste, trois journalistes de la chaîne de télévision allemande ZDF, pour avoir réalisé des interviews avec le leader de l’opposition Placido Mico Abogo et des avocats défenseurs des droits de l’homme et filmé dans un quartier pauvre, ont été expulsés du pays. Leurs images ont été effacées et leurs cartes mémoire confisquées.

Georges Alain Boyomo | 29 Juin 2011 | mutations |

Related articles

• The world`s enduring dictators: Paul Biya, Cameroon (cameroonwebnews.com)
• Paul Biya pulling Cameroon slowly into civil war (juliusche.com)