Paul Biya se retourne vers la Chine

Le président de la République, qui semble subir la pression des occidentaux,  s’ouvre davantage au pays de Hu Jintao, qu’il rencontre le 19 juillet 2011.

Sauf changement de calendrier, le président de la République, Paul Biya, se rendra en visite officielle en Chine le 19 juillet prochain, a-t-on appris de sources sûres.

L’ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun a été reçu hier, 13 juillet 2011, au Palais de l’Unité par le chef de l’Etat. Xue Jinwei a évoqué avec le président  l’état de la coopération entre les deux pays et probablement sa «  visite imminente en Chine ». « Cette visite sera très importante pour le renforcement des relations d’amitié entre nos deux pays », a déclaré Xue Jinwei au sortir de son audience.

Cette visite de Paul Biya en Chine intervient dans un contexte où des pays tels que les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France plaident, de sources concordantes, pour une alternance au Cameroun. Des émissaires de ces pays viennent de défiler à Yaoundé. Johnnie Carson, le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, l’a rencontré le 27 juin dernier. Une visite qui est intervenue après le discours d’Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, le 13 juin, à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine. Elle critiquait les présidents qui s’éternisent au pouvoir. « Trop de gens en Afrique vivent encore sous le joug de dirigeants au pouvoir depuis longtemps, des hommes qui se préoccupent trop de la longévité de leur règne et pas assez de l’avenir qu’ils doivent bâtir pour leur pays », martelait-elle. Le 02 juillet 2011, Paul Biya va rencontrer Henry Bellingham, le ministre britannique chargé des Affaires africaines, alors que la veille il a reçu le ministre français de la coopération, Henry De Raincourt. Tous en l’espace d’une semaine.

Après ce ballet diplomatique, Paul Biya, 28 ans au pouvoir, semble se retourner de plus en plus  vers la Chine que les pays occidentaux accusent de soutenir les dictatures et les régimes autoritaires.  « L’Occident, de son côté, n’a-t-il jamais soutenu des régimes autoritaires ? Les exemples récents de la Tunisie et de l’Egypte devraient faire réfléchir », s’en défend Lu Shaye, le directeur général du département Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, dans les colonnes de nos confrères de Jeune Afrique(n°2633 du 26 juin au 02 juillet 2011). Le « Monsieur Afrique » de la Chine a expliqué, le 15 juin 2011, devant les étudiants de l’Institut français des relations internationales, que son pays « coopère avec des pays, des peuples, des Etats (et non des régimes). Mais, nous ne nous privons jamais de manifester notre désaccord avec des dirigeants qui nous paraissent s’égarer. Comme ce fut le cas hier avec Robert Mugabe au Zimbabwe, et aujourd’hui avec Omar el-Béchir au Soudan ou Mouammar Kadhafi en Libye ».

Projets
Plusieurs exemples viennent étayer le faible croissant de Paul Biya pour la Chine. Dans le domaine économique par exemple, la Chine rafle la majorité des projets structurants. Le barrage de Lom Pangar sera construit par la China International Water&Electric Corp (Cwe), à 150 milliards de francs Cfa ; le port en eau profonde de Kribi par la China Harbour Engineering Company (Chec), à 282 milliards de francs cfa ; le barrage hydroélectrique de Memve’ele à 365 milliards de francs Cfa (dont 243 milliards de francs Cfa  de prêt accordé par Eximbank Chine) par l’entreprise chinoise Synohydro. Plus encore, le barrage d’Hydro Mekin, dans le Sud du pays, sera sans doute construit par une entreprise chinoise. En général, lorsqu’EximBank China accorde un prêt au Cameroun pour un projet, une entreprise chinoise réalise ce projet. A cet effet, un accord de prêt de 22 milliards de francs a été signé avec cette banque en octobre 2010.

Beaugas-Orain Djoyum | 14 Juillet 2011 | Le Jour |

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