L’exécutif de la Cuy accusé d’opacité

Ex-camp Sic Tsinga. Un membre du conseil de la Communauté urbaine de Yaoundé appelle à plus de transparence dans la mise en valeur du site.

C’est à Fébé village, bourgade située dans la banlieue de Yaoundé, que nous avons pu rencontrer Emile Onambélé Zibi, mercredi dernier.

Membre de l’organe délibérant de la Communauté urbaine de Yaoundé, le verbe toujours aussi haut, fidèle à son franc parler,  il ne cache pas son malaise face à ce qu’il considère comme une « opacité » dans le projet de mise en valeur du site de l’ex-camp Sic Tsinga, démoli depuis bientôt trois ans.

Emile Onambélé Zibi réitère qu’il ne fallait pas détruire le camp sans l’aval du conseil de la Communauté urbaine, propriétaire du site. Le délégué du gouvernement auprès de la Cuy a en effet démoli le camp en oubliant de solliciter une délibération du conseil de la Communauté. Il a ensuite fait un passage en force, pour valider un projet matérialisé par un contrat avec Timbal, pour la construction de 204 logements sur le site. Et, sans tirer au clair les conditions d’annulation du contrat, se contentant de dénoncer la défaillance du partenaire, il a récemment signé un deuxième contrat avec un autre partenaire sur le même site.

M. Onambélé Zibi parle de bluff et rappelle un principe de droit : « On ne peut pas signer un nouveau contrat sans avoir résilié le précédent dans les formes prévues. Si Timbal n’a pas respecté les délais ou a commis d’autres impairs, il y a une procédure pour résilier le contrat. On doit la respecter», martèle-t-il. Avant de prévenir : « J’ai peur que la Communauté urbaine n’aille au devant de plus de difficultés. Je paris que d’ici quelque temps, vous verrez les travaux s’arrêter à nouveau », prédit-il. M. Tsimi Evouna a lancé les travaux le 17 juin dernier, en procédant à la pose de la première pierre du nouveau chantier, après avoir expulsé Timbal du site, Timbal qui parle de rupture abusive de contrat. Il a fait la promesse de livrer le chantier dans 18 mois…

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un projet baptisé « Cité des sept collines » et consistent en la construction de 100 logements pour un coût d’environ 3 milliards Fcfa. Le précédent, sur le même site, projetait, lui, la construction de 204 logements pour un coût de moins de 2 milliards Fcfa. Un écart d’environ un milliard Fcfa qui laisse perplexe Emile Onambélé Zibi : « Cette affaire n’est pas claire. C’est l’argent du contribuable qui est géré de cette manière-là…j’ai l’impression que Monsieur le délégué a peur de quelque chose et il veut, à tout prix, construire des logements sur le site du camp Sic Tsinga », commente-t-il.

D’après nos sources, le délégué du gouvernement auprès de la Cuy serait désormais sous pression. Les logements promis tardent à sortir de terre, trois ans après qu’il eut ordonné la démolition brutale du camp Sic Tsinga, après la mise à la rue de 136 familles logées dans le camp. Nous avons en vain essayé d’approcher le cabinet du délégué du gouvernement, pour une réaction face à ces accusations d’opacité dans la gestion de l’ex-camp Sic Tsinga.

En rappel, Emile Onambélé Zibi s’était déjà illustré en décembre 2008, lorsqu’il avait refusé, avec d’autres membres du conseil de la Communauté urbaine, de donner son aval à la convention de partenariat Cuy /Timbal alors soutenue par Tsimi Evouna, au motif que la part allouée à la ville de Yaoundé était dérisoire.

Claude Tadjon | 14 Juillet 2011 | Le Jour |

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