Livre dedicace: Bell vu de Paris

«Vu de ma cage» de Joseph Antoine Bell a été présenté à Paris, dans le cadre des Étoiles d’Afrique et de la diaspora.

C’était le coup de pied arrêté de la soirée de lancement des Étoiles d’Afrique et de la diaspora. Entre détente et attitudes studieuses.

Bell, introduit par un Gaston Kelman transi d’évocations littéraires, s’avance vers le podium. Il n’a pas seulement été un capitaine d’équipe. Il est le capitaine de son âme. Alors, des images jaillissent : Douala et ses épopées romanesques des années 70 ; Douala et la relève de l’Oryx ; Douala et la naissance d’une étoile des cages ; Douala et la revanche de l’Union sur les clubs mythiques de Yaoundé ; le jeune prisonnier malheureux devenu greffier à New Bell ; Abidjan 84 et l’apothéose d’une génération ; Jojo Mandela, martyr de la Coupe du Monde 90.

Bateleur d’estrades, Joseph Antoine Bell égrène le chapelet d’anecdotes qui parsèment l’histoire de l’ouvrage. «Vu de ma cage» est une aventure humaine. De rencontres. De passion. D’hésitations. Un exercice de mémoire, dans un milieu, le football, où l’alzheimer est proscrit. Un exercice de style, rarement reconnu aux sportifs, où les références gréco-latines télescopent les pépites de la mythologie bassa, la sagesse proverbiale africaine et le bon sens oriental. Bell parle d’honneur et emprunte à Darc, une saillie sur le respect de la parole donnée. Déclame des hommages à Melvin Akam et André Michel Essoungou, journalistes, Olga Soumahoro, sa nièce. Décerne une palme à l’éditeur, qui a promis un quart avant, de lui « taper le ventre », pour d’autres «Vu ». Triture la mesquinerie envers ceux qui pensent, agissent avec courage et intégrité dans les milieux du sport et du football.
Joseph-Antoine Bell est une légende en France. Meilleur gardien africain de tous les temps, le Camerounais a brillé, ébloui le continent. Par ses coups d’éclats, mais aussi ses coups de gueule. De Marseille à Saint-Etienne, en passant par Bordeaux et Toulon, Bell a étalé tout son talent au cours d’une longue carrière, achevée à l’âge canonique de 40 ans. Il n’a jamais rien fait comme les autres. Aujourd’hui consultant à l’œil avisé, il se construit une solide réputation dans l’univers des médias. Tout cela, Jean-Vincent Tchienehom, souriant des tournures d’esprit de Jojo, le sait. Il a été patron à la radio et a suivi la gestation de l’esprit Lions Indomptables, idée rédemptrice de Félix Tonyé Mbog, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, résolu à exorciser la malédiction de 1972.

Bell tire de son parcours de belles leçons d’humanisme. Une main de velours dans un gant de fer. Il n’a pas de hargne chevillée au front. Beau joueur, il fait tirer un pénalty par Sonia Yanké, mannequin camerounais. Renvoie à la réflexion les amateurs de cancans sur la rivalité Nkono-Bell, arlésienne et passion camerounaise. Convie les invités dont l’un salue « l’intellectuel qui a joué au football et le footballeur devenu intellectuel», à la séance de signature. Moment de convivialité et de fraternité. Bell vu de Paris. On ne change pas une équipe qui gagne.

A. M. | 15 juillet 2011 | Le Jour |
(correspondance particulière)

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