Présidentielle 2011 : Paul Biya passe un tour de vis sur la sécurité

La première réunion du Conseil national de sécurité s’est tenue hier au palais de l’Unité.

Trois ans après la création par décret présidentiel du Conseil national de sécurité (Cns) et près d’un an après la nomination du secrétaire permanent de ce Conseil, Paul Atanga Nji, le chef de l’Etat a convoqué hier les membres du Cns au palais de l’Unité, pour la toute première réunion de cette instance. Invités spéciaux des travaux d’hier, le Premier ministre, Philemon Yang, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali, et le secrétaire général du comité central du Rdpc, René Emmanuel Sadi. Dans son allocution de circonstance, le chef de l’Etat a commencé par indiquer qu’en raison des évènements tels que la destruction des tours jumelles à New York, les attentats terroristes à Londres, Moscou ou Bombay, les problèmes de sécurité revêtent désormais une importance capitale dans la gouvernance des Etats à travers le monde.

D’après Paul Biya, face à ces menaces, les grandes puissances ont pris des mesures drastiques pour se protéger, notamment en remaniant le fonctionnement des institutions en charge de la sécurité, en vue d’une meilleure coordination et d’une plus grande efficacité.
Bien que disposant de moyens limités, estime le chef de l’Etat, le Cameroun a intérêt à s’inspirer de ces exemples. Ce d’autant plus que les menaces à sa sécurité ne manquent guère. Et de citer la délinquance classique (vols à main armée, coupeurs de route, etc.), prise d’otages, piraterie, attentats terroristes. Des dangers contre lesquels il faut se prémunir, pense-t-il. Après un bref rappel des missions du Cns, Paul Biya dira qu’il attend du Cns une «gestion globale et stratégique» des problèmes de sécurité intérieure et extérieure. Car, de son point de vue, on ne peut pas traiter séparément les deux. «Pour déjouer les menaces à notre sécurité et se mettre à l’abri de mauvaises surprises, il est important que le Conseil anticipe les risques et qu’il consente un effort d’analyse et de prévision», a déclaré le président de la République.

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Plus loin dans son propos, Paul Biya indiquera aux membres du Conseil que la tâche qui leur échoit est d’une importance essentielle, car le Cameroun jouit d’une paix et d’une stabilité «enviables», qui sont indissociables de la sécurité. «Je ne doute pas que ayez à coeur de mener à bien la mission que je vous confie», dira, injonctif, le chef de l’Etat en conclusion de son discours.
Créée le 8 janvier 2009, le Cns est appelé à faire périodiquement la synthèse des renseignements intéressant la sécurité intérieure et extérieure de la Nation, formuler des propositions d’orientation de renseignement prévisionnel et donner son avis sur tout dossier à lui soumis par le président de la République.

Administrativement rattaché au secrétariat général de la Présidence, il a pour membres le Sg de la présidence de la République, le ministre chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre chargé de la Défense, le ministre chargé des Relations extérieures, le directeur du Cabinet civil, le délégué général à la Sûreté nationale, le secrétaire d’Etat à la Défense, le chef d’Etat-major des Armées, le chef d’Etat-major particulier du président de la République, le directeur de la Sécurité présidentielle, le directeur général de la Recherche extérieure, le directeur central de la coordination à la Gendarmerie nationale et le commandant de la Garde Présidentielle.

La réunion d’hier intervient à trois mois de l’élection présidentielle, au moment où des thuriféraires du régime font valoir des signes de menaces extérieures et à quelques jours du départ du chef de l’Etat en Chine, où il séjournera du 20 au 22 juillet prochain, sur invitation du président Hu Jintao. Depuis sa création le seul fait d’arme du Cns, connu du grand public, est la suspension du réseau social Twitter au Cameroun au plus fort de la célébration de la semaine des martyrs en février dernier.
Un acte à mettre en lien avec une déclaration publique du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui mettait alors en garde, plus tôt, la jeunesse contre le recours aux réseaux sociaux Facebook et Twitter, comme en Tunisie et Egypte, pour mettre à mal la paix au Cameroun.

Georges Alain Boyomo | 15 Juillet 2011 | Mutations |

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