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Sûreté Nationale : Où sont passés les résultats du concours d’entrée à la police ?

Policiers Cameroun:Camer.beDix mois après le déroulement des épreuves écrites, les résultats des différents concours d’entrée à la police ne sont toujours connus. Pas du tout facile de chasser le naturel dans un pays gangrené par la haute corruption. Les mauvaises habitudes ayant la peau très dure. Le phénomène n’est pas nouveau ; c’est une particularité de l’administration camerounaise. Un concours est vite lancé. Des bataillons de chômeurs en quête de survie se ruent dans les services publics pour constituer leurs dossiers ; le plus souvent au prix de multiples sacrifices.

Les caisses de l’Etat sont renflouées à coups de centaines de millions de Fcfa. Les postulants sont évalués à l’écrit. Puis, plus rien. La publication est attendue éternellement. Et le plus souvent, lorsque l’oiseau rare apparaît, certains candidats admissibles sont décédés ou ont trouvé mieux ailleurs. L’on se lance alors vers une course poursuite des listes additives ; à très forte propension de corruption et de marchandage des places.

Angoisse

De milliers de jeunes camerounais ont passé les épreuves écrites des concours lancés par la Délégation générale à la Sûreté Nationale depuis Septembre 2010. Emmanuel Edou, limogé le 31 août 2010 par Paul Biya pour incompétence, était alors le maître des lieux. Gardiens de la paix, inspecteurs, officiers et commissaires de police constituaient les postes à pourvoir. Comme lors des concours lancés par Pierre Minlo Medjo en 2008 et donc les résultats avaient été délivrés en 2009, la session 2010 connaît le même scénario. En dépit des assurances véhiculées dans les discours officiels et faisant état d’une grande célérité dans la gestion de ces concours, les réseaux qui agissent dans l’ombre ont une fois de plus pris ces résultats en otage. La situation s’est empirée avec la nomination d’un nouveau Dgsn en la personne du commissaire divisionnaire Martin Mbarga Nguélé ; nomination survenue au moment où l’on s’acheminait vers la publication des admissibilités. Ce dernier a effectué un audit, droit de regard oblige au nom d’une certaine transparence, afin de contrôler la situation sous l’autorité de ses lobbies.

D’après des sources bien introduites, certains noms ont disparu sur la première liste arrêtée au profit d’autres candidats ; et tout ce capharnaüm attend d’être validé par le secrétariat général de la présidence de la République. Il faut dire que la légèreté avec laquelle se déroulent les recrutements dans la police sont aussi à l’origine de nombreuses dérives constatées sur le terrain du maintien de l’ordre public avec une prolifération de policiers ripoux, admis souvent à la suite des enquêtes de moralité bâclées et qui excellent sur le terrain de l’arnaque et le trafic d’influence. Vivement que ces résultats soient enfin publiés. La police de proximité et la lutte contre le grand banditisme en zones urbaines et rurales sera ainsi renforcée.

Dominique Ndocki | 27 juillet 2011 | camnews24.net|

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