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Rue89 et France Inter mis en examen sur plainte de Bolloré

Deux journalistes de Rue89 – Pierre Haski, directeur de la publication, et David Servenay, auteur de l’article – et un journaliste de France Inter – Benoît Collombat – ont été mis en examen mardi sur plainte du groupe Bolloré, à la suite de leurs informations concernant les activités de ce groupe au Cameroun.

Les trois journalistes ont été convoqués au Palais de justice, à Paris, pour se voir signifier leur mise en examen par Mme Muriel Josie, juge d’instruction.

La plainte en diffamation du groupe Bolloré faisait suite à la publication d’un article, le 7 décembre 2010 sur Rue89, signé David Servenay (qui a quitté Rue89 depuis pour d’autres aventures), et faisant état d’une enquête menée par plusieurs ONG africaines et internationales sur les conditions de travail sur des plantations de palmiers au Cameroun.

Cette enquête, basée sur l’interview de 167 personnes travaillant pour la Socapalm, la société camerounaise en question, fait apparaître des « spoliations », « pollutions » et un « climat de terreur ».

Le groupe Bolloré déclare que ces « allégations ou imputations » sont de nature à porter « atteinte à l’honneur ou à la considération de la société Bolloré ».

Benoît Collombat, journaliste à Radio France, est poursuivi pour avoir fait état de la même enquête.

Bolloré et la justice

Le groupe Bolloré est connu pour faire un usage important de l’arme judiciaire dans ses relations avec la presse, en particulier dès que ses intérêts en Afrique sont mis en cause.

Le conglomérat dirigé par Vincent Bolloré avait déjà poursuivi en diffamation France Inter, et son journaliste Benoît Collombat, pour une enquête intitulée « Cameroun : l’empire noir de Vincent Bolloré ». Il avait été suivi en mai 2010 par la XVIIe chambre du tribunal de Paris : 1 000 euros d’amende pour la radio du service public et 1 euro symbolique pour les dommages et intérêts.

Dans un encadré accompagnant l’article de Rue89, nous écrivions d’ailleurs :

« L’exercice des associations est risqué : depuis sa victoire au printemps en diffamation contre France Inter, Bolloré menace systématiquement de poursuites les journalistes qui travaillent sur le sujet. »

C’est donc chose faite. Reste à attendre le procès, dont la date n’a pas encore été fixée. Rue89 et France Inter ont choisi le même avocat, Me Basile Ader.

Les poursuites contre Rue89

Comme nous le rappelions en avril dernier, Rue89 est confronté de plus en plus fréquemment à la menace de poursuites judiciaires abusives de la part de ceux qui tentent de brider nos enquêtes journalistiques.

Jusqu’ici, en quatre ans d’existence, malgré une demi-douzaine de procès, Rue89 n’a jamais été condamné. Rien que cette année, Rue89 a été relaxé dans des procès en diffamation ou des recours en justice intentés par le patron du groupe Taser France, par le groupe de restauration rapide Quick, et par Mme Karimova, la fille du dictateur ouzbek.

D’autres plaintes nous promettent d’autres procès au cours desquels nous espérons pouvoir apporter la preuve de la légitimité de notre travail journalistique. Citons :

le procès toujours pas fixé dans l’affaire du « off » de Sarkozy de France 3, en 2008, pour lequel notre journaliste Augustin Scalbert a été mis en examen ;
l’affaire qui nous oppose à Eric de Serigny, alors conseiller d’Eric Woerth au ministère du Travail, suite à une enquête signée par un collaborateur pigiste, David Leloup ;
un autre procès intenté par le patron de Taser-France pour un article de Chloé Leprince ;
une plainte en diffamation du photographe ex-ami de Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, suite à un article de Pascal Riché ;
le procès en appel intenté par le groupe Quick pour un article d’Augustin Scalbert…

La solidarité des lecteurs

Même gagnés, ces procès ont un coût. Et nous avions lancé en avril une initiative pour mobiliser la solidarité de nos lecteurs pour défendre leur liberté.

Cet appel nous avait permis de mobiliser 7000 euros, soit 50% de nos frais de justice de 2010. C’est beaucoup, mais insuffisant face à des groupes qui ne manquent pas de moyens pour se lancer dans des procédures dont ils espèrent qu’elles nous épuiseront.

Pour faire face à cette avalanche judiciaire et aux coûts de procédure et de défense, Rue89 a besoin de lecteurs engagés et solidaires. Sur le site, une « brique » de soutien a été créée sur le mur de micro-pub, afin de nous donner les moyens de nous défendre sur ce champ de bataille qu’est devenue la justice.

Rue89 Making of | 30/08/2011 |

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