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Investissement: Dangoté renonce à son projet de cimenterie au Cameroun

Dans une correspondance parvenue au Pm le 25 avril, le groupe du multimilliardaire nigérian dénonce les tracasseries autour du site.

Même si cela n’est pas expressément dit dans la correspondance que le groupe Dangoté a adressé au Premier ministre camerounais hier, des sources proches de l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique sont péremptoires : la cimenterie que Dangoté Group envisage de construire à Douala, à la base Elf, ne devrait plus voir le jour, le multimilliardaire nigérian classant désormais le Cameroun parmi les pays dans lesquels le risque d’investir est grand.

Pour preuve, après avoir signé une convention d’investissement avec le gouvernement camerounais le 19 septembre 2011, pour  la construction d’une usine d’une capacité de production de départ de plus d’un million de tonnes de ciment ; le groupe du multimilliardaire nigérian a été sommé le 29 février dernier de quitter le site de la base Elf, qui lui a pourtant été présenté par l’Etat du Cameroun. La faute à une revendication subite des chefs Sawa, qui, a après avoir joyeusement assisté à la cérémonie de pose de la première pierre de cette usine quelques semaines plus tôt, revendiquent désormais ce site qui abrite généralement les festivités du Ngondo.

C’est la seconde fois que le groupe Dangoté était ainsi invité par les autorités camerounaises à changer de site. Puisque, apprend-on de très bonnes sources,  lorsque le multimilliardaire nigérian est sollicité par les autorités camerounaises en 2008 pour aider à pallier la pénurie de ciment qui sévit dans le pays, c’est le site du parc à bois à l’intérieur du port de Douala qui lui est proposé. De coûteuses études préliminaires seront aussitôt réalisées par Dangoté Group.

Malheureusement, souligne la lettre adressée au Pm, «nous avions été sommés de déménager vers un autre site, notamment la zone marécageuse dite base Getma. Immédiatement, les études techniques furent réalisées. Le coût de la récupération des terres pouvant répondre à l’exigence du projet était plus élevé que les moyens disponibles pour le projet (18 milliards de Fcfa)». D’où finalement le choix de la base Elf, qui est également aujourd’hui querellé.

Du coup, au sein de Dangote Group, l’on commence à avoir des réticences quant à l’opportunité de finaliser ce projet. Et pour cause, lit-on dans la correspondance adressée à Philémon Yang, un nouveau changement de site va induire non seulement  un retard de 2 ans sur le projet sans compter le préjudice financier déjà subit du fait des investissements déjà réalisés, mais aussi occasionner d’autres dommages au groupe Dangoté vis-à-vis de ses partenaires dans le projet ; ceci dans la mesure où, apprend-on, les commandes des équipements pour la cimenterie de Douala sont déjà passées et sont prêts pour l’expédition.

Dédommagement

Fort de ces tracasseries, le groupe Dangote, confie une source proche du milliardaire, envisage d’actionner les leviers de sécurité que lui offre la convention d’investissement signée le 19 septembre 2011 avec l’Etat du Cameroun. A savoir attaquer l’Etat du Cameroun devant le tribunal arbitral de Londres, pour rupture abusive de contrat, puisque le site convenu pour la réalisation du projet est désormais querellé et s’est vu retiré au groupe Dangoté par sommation du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (29 février 2012), lequel appliquait lui-même une injonction du ministre des Domaines datée du 27 février 2012.

En clair, en plus de laisser filer un investissement de 50 milliards de Fcfa, de plomber la possibilité pour des centaines de jeunes camerounais d’avoir un emploi dans un pays où le chômage est devenu un véritable fléau social, l’Etat du Cameroun pourrait également être condamné à dédommager le groupe Dangoté à hauteur de plusieurs milliards de Fcfa, pour non respect de ses propres engagements. Mais par dessus tout, c’est le consommateur de ciment qui verra annihilés ses espoirs de voir l’offre de ciment s’accroître au Cameroun. Un pays dont la demande annuelle va officiellement culminer à 8 millions de tonnes après le lancement des projets structurants annoncés, alors que la production actuelle est de 1,6 million de tonnes.

Brice R. Mbodiam | 26 Avril 2012 | Mutations |




 

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