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A bâtons rompus avec SA MAJESTE Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès, Chef Traditionnel.

“Il est donc préférable de se mettre dans le bain et faire partie de la sauce afin de déterminer quel condiment on est ”     

Le Cameroun riche de sa diversité culturelle compte de multiples ethnies et tribues, De part sa comparaison en tant qu’Afrique en miniature. Cependant, on peut y rencontrer certaines sociétés hiérarchisées qui à la tête du trône règne un chef tribal. Les chefferies traditionnelles tiennent une grande place dans le patrimoine culturel camerounais et africain considérées ici comme un héritage culturel. Substantiellement, une chefferie est dirigée par un chef qui la plupart du temps se trouve être de dénomination « masculine ». De ce fait, rencontrer une chefferie tribale ou traditionnelle où se trouve en haut du trône une femme est un fait réellement exceptionnel!

SA MAJESTE Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès Chef traditionnel dans le Nde. Descendant du Roi BAHOC, Roi du Nde © CameroonWebNews

Sa Majesté Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès comment vous a été attribuée votre chefferie ?
SA MAJESTE : Il n’y a pas vraiment de réflexion à ce sujet. Concernant l’histoire de ma vie je suis née dans une grande lignée de chefs traditionnels descendants du Roi BAHOC Roi du Ndé à l’Ouest Cameroun, mon père a donc été son premier fils. Ceci dit chaque fils de la chefferie voulaient chacun une conquête individuelle c’est ainsi que mon père fut tué malgré le fait qu’il ait donné un site aux douze rois. Ainsi on me laisse donc le testament du Roi BAHOC pour unifier les trois derniers rois. Le testament m’a aussi signifié mon rôle dans la chefferie ainsi voila comment j’arrive à devenir chef traditionnel.

Que pouvez-nous dire de la place que peut occuper une femme chef traditionnel dans la société camerounaise et africaine?
SA MAJESTE : Dieu m’a envoyée sur terre pour une mission afin de devenir une guerrière. La femme en général occupe une grande place dans la société, jumelle de naissance j’arrive au monde une semaine après ma sœur vous mesurez donc les responsabilités auxquelles j’aurais eut à confronter dans ma vie…Durant le maquis dans les années soixante, dans l’Ouest Cameroun il règne une anarchie totale et je suis donc amenée à quitter le pays précipitamment en bateau pour m’exiler à Bordeaux en France à l’âge de quatorze ans dans une institution religieuse SAINTE THERESE. Le Cameroun me manquait énormément malgré les troubles politiques de l’époque. Cependant des familles d’accueil différentes s’occupaient de moi les Week-end et je retournais dans mon institution en début de semaine. C’est ainsi qu’a l’âge de 20 ans je vais en mariage. Mon mari monsieur SUNJIO et moi retournons donc au Cameroun en 1973 et nous installions au Centre .Toujours en quête d’œuvres charitables, je fais des dons dans des hôpitaux tels le centre JAMOT ou des orphelinats, tout ceci dans l’anonymat bien évidemment. C’est à ce moment que le président de la république son excellence PAUL BIYA m’a permis d’être un chef dans les dix régions du Cameroun, ayant connu mon histoire.

SA MAJESTE Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès descendant du Roi BAHOC, Roi du Nde. ©cameroonwebnews

Parallèlement à votre rôle de chef vous êtes détentrice d’un « Musée la Blackitude », situé en plein centre ville derrière le Boulevard du 20 Mai à Yaoundé, d’une galerie d’art jouxtant votre Musée. Entre temps vous étiez vice présidente de l’ICOM (Conseil International des Musées), présidente l’OFRDPC de la sous section du Mfoundi pendant 5 ans et récemment vous avez été nommée Présidente du bureau Afrique Centrale d’AFRICOM (conseil international des Musées Africains). Comment parvenez-vous à concilier toutes ces activités ?
SA MAJESTE : le tout est une question d’organisation. Je fais mon planning au préalable par la prière. Dans mes prières je demande à Dieu de mettre beaucoup d’amour pour le Cameroun parce que c’est une nation bénie. C’est grâce à Dieu que j’arrive à m’en sortir.

Le Cameroun et l’Afrique sont en plein essor sur les plans socio-politiques, culturels et économiques entres autres ; face à l’expansion du modernisme cité ici comme critère d’évolution, pensez-vous que les chefferies traditionnelles ont encore leur place dans la société au Cameroun et en Afrique?
SA MAJESTE : Bien sur nous ne pouvons pas dire tout en block oui et jeter tout sur le libéralisme ! Je vis mon statut de royauté tout en donnant l’exemple de ma propre vie. Je tiens à ce qu’il y’ait une ouverture d’esprit entre les deux parties. Nous sommes ouvert aux critiques c’est effectivement grâce à ces critiques que nous pourrions trouver un terrain d’entente. Je pense que oui les chefferies ont leurs place dans notre société il y va de notre identité et de nos cultures.

Le Musée « La Blackitude » est l’une de vos œuvres qui illustre la richesse du patrimoine culturel camerounais, selon vous la culture peut-elle influencer la jeunesse et être un tremplin pour l’avenir de notre continent ?
SA MAJESTE : bien évidemment, ceci parce que l’Afrique tient d’une part grâce à sa diversité culturelle et ses traditions et d’autres part par cette jeunesse qui peut commercialiser cette culture identitaire et bien s’en sortir sur place ! Rien ne prévaut ces traditions et ces langues vernaculaires qui déterminent non seulement la région d’où l’on vient , mais aussi le repli identitaire qui se fait moins sentir.

Parlez-nous de votre dernière nomination en tant que Présidente du Bureau Afrique Centrale d’AFRICOM (conseil International des Musées Africains)
SA MAJESTE : je me suis tout simplement présentée aux élections et j’ai été élue. Je précise que c’est la toute première élection qui a été initiée dans ce sens.

SA MAJESTE Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès, descendant du Roi BAHOC, Roi du Nde. ©cameroonwebnews

Dans l’ouvrage de sa Majesté TANEFO Jean Marie, chef Supérieur Bamendjida : « La chefferie Traditionnelle : hier, aujourd’hui et demain », l’auteur nous fait part du clivage qui pourrais exister entre tradition et modernisme. La société africaine-camerounaise pourrait-elle en pâtir si nous constations un éloignement progressif de nos traditions ?
SA MAJESTE : oui et non ! je m’explique ; je trouverais normal qu’un jeune n’ayant aucune notion ou ayant été éloigné de ses origines n’arrive pas à faire face à ce nouveau défi qui se présente à lui. Nous ne devons pas lui rejeter la faute au contraire ! Cependant sans culture vous êtes d’accord avec moi que vous êtes comme perdu ? Il est donc  préférable de se mettre dans le bain et faire partie de la sauce afin de déterminer quel condiment on est. D’autres part nous avons une autre face d’une jeunesse qui connait tout sur ses attributs mais décide de l’ignorer au profit d’autres cultures jugées plus crédibles. À celle là je dis STOP revenons à nos traditions c’est ce qui fait notre force aujourd’hui et demain également.

Sa Majesté Alim Garga Hayatou, lamido de Garoua et président de l’assemblée des chefs traditionnels du Cameroun, œuvre pour exfolier ce grand repli identitaire qui s’empare de la jeunesse camerounaise représentée ici par une ignorance des traditions et la grande masse qui immigre vers l’occident. Pensez-vous que ce combat serait de bonne augure pour une Afrique est souvent considérée comme sans repères ?
SA MAJESTE : oui je suis d’accord avec lui ! Pourquoi considérer l’Afrique comme sans repères ? C’est absurde l’Afrique est le continent le plus vieux du monde les repères commencent donc par nous. Je respecte son combat que je trouve légitime. Je ne peux pas dire immigrer vers l’occident  est mauvais. Seulement, il faut un but pour chaque déplacement vers une aventure quelconque et aussi des résultats si ca peut aider c’est tant mieux ! Par ailleurs je précise que l’Afrique regorge de milliers de richesses à vous (la jeunesse) d’ouvrir les yeux.

SA MAJESTE Fô NAB NGO I NANA SUNJIO Agnès, descendant du Roi BAHOC, Roi du Nde. © cameroonwebnews

Quel apport grâce à votre statut et vos nombreuses fonctions pouvez-vous ingérer pour donner un souffle nouveau à la jeunesse camerounaise ?
SA MAJESTE : Depuis toujours mon combat a été pour la jeunesse camerounaise et même africaine. Déjà ici je m’occupe des problèmes de près de 600 femmes vendeuses au marché du Mfoundi on me donne des surnoms comme « la maman des sauveteurs, la maman des fourmis » j’essaye de m’occuper de leurs problèmes afin d’améliorer leur situation. C’est Dieu qui me donne cette force de partager et de leur donner de l’amour. Enfin je dis aux jeunes tout est possible avec l’amour de Dieu et la prière. Aimez votre prochain donnez et vous aurez des résultats. La richesse se trouve en vous.

© Cameroonwebnews.com | 1er Juins 2012 | Propos recueillis par ODILE ARIANE |

Adresse de sa majesté puis celui de son Musée : BP 14852 Yaoundé-Cameroun
Tel (+237 22 22 03 00/ 79 83 63 65/79 87 02 72)
Site web : www.blackitude.org

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