LE 20 MAI à PARIS EN COMPAGNIE DE MANU DIBANGO

C’est dans les salons du Pavillon Dauphine – cet endroit majestueux érigé en 1913 par la ville de Paris, avec pour vocation d’être le lieu de réception des délégations étrangères arrivant par le train à la gare de la porte Dauphine avant d’être conduit dans les bâtiments officiels tels le palais de l’Elysée – que S.E MBELLA MBELLA LEJEUNE, ambassadeur du Cameroun en France à reçu la communauté camerounaise ainsi que les amis du Cameroun le 20 MAI dernier, à l’occasion de la 40^ème édition de la fête nationale du pays des lions indomptables.

Une fête nationale qui avait pour thème : « l’Armée camerounaise au service de la nation forte, prospère et résolument tournée vers l’émergence dans un climat de paix et d’unité »…

Pour la petite histoire, c’est dans ce même cadre non loin de la prestigieuse université de Sciences Economique de Paris Dauphine que, le chef de l’Etat S.E Paul BIYA avait promis à la communauté camerounaise au cours d’une visite officielle effectuée en juillet 2009 à Paris, la révision du code électoral, ainsi que celui de la nationalité. Ceci pour permettre à la diaspora camerounaise de prendre toute sa place dans le débat national. Il s’en est suivi le droit de vote à elle accordé pour l’élection présidentielle d’octobre 2011, faisant de cette catégorie de citoyens des camerounais à part entière. Reste à faire évoluer la question de la double nationalité.

Cette nouvelle édition de la fête de la réunification du Cameroun qui tombait un dimanche laissait présager une importante affluence. Et la fine pluie qui a arrosé Paris ce matin là n’a pas découragé les invités qui se sont déplacés en masse pour la circonstance.

Il faut croire que la diplomatie de proximité porte ses fruits puisque les camerounais renouent de plus en plus avec leur représentation diplomatique et ont le sentiment qu’enfin l’Ambassadeur est à leur service.

Dans la plus pure tradition diplomatique, des huissiers en tenue d’apparat annonçaient aux hôtes du jour les personnalités à leur arrivée.

Deux temps forts ont marqué cette manifestation. D’abord l’allocution de S.E l’Ambassadeur qui aurait eu plus de relief si la sono prévue à cet effet avait été de meilleure qualité ; faute de pouvoir suivre depuis certains endroits des Salons du pavillon Dauphine le speech de S.E l’Ambassadeur, la conversation continuait de battre son plein et c’est bien dommage.

L’autre temps fort fût la prestation du grand Manu DIBANGO et son orchestre le maraboutick big band. Un Manu DIBANGO en pleine forme qui devait quelques jours plus tard se rendre à Saint Louis au Sénégal pour clôturer la 20^ème édition du festival de jazz de cette ville historique.

A l’issue de sa belle prestation, il a accordé un entretien à Cameroonwebnews.com

1. cameroonebnews : Quel sens donnez-vous à votre présence ici aujourd’hui au delà de l’invitation de l’Ambassadeur?

Manu DIBANGO: C’est un anniversaire qui concerne tout bon camerounais la réunification c’est une chose assez importante pour les uns et les autres, le bilinguisme également (le français et l’anglais) et tout ce qui va avec… deux cultures plus la notre ça en fait trois quand même. Ce n’est plus du bilinguisme c’est du trilinguisme minimum (rires de Manu) donc c’est bien qu’il y ait la fête je pense que c’est la fête dans toutes les ambassades tout comme au pays aujourd’hui. On oublie les soucis pour penser à ce que demain peut être.

2. Cameroonwebnews: Comment avez-vous trouvez cette fête ?

Manu DIBANGO : C’était sympa l’idée est bonne c’est l’ambassadeur et son équipe qui ont eu l’idée de m’inviter. André Marie TALLA et Yannick NOAH sont déjà passé. Je me suis amusé avec le public mais surtout avec mon orchestre ce sont de grands musiciens avec lesquels j’ai une très grande complicité.

3. Cameroonwebnews : La grande famille de la musique camerounaise vient d’être frappée par un deuil puisque Noël Emmanuel EKWABI qui a dirigé votre orchestre pendant plus de 10 ans nous à quitté.  un sentiment à chaud ?

Manu DIBANGO : Noel part en grand musicien c’est un grand musicien c’est un professionnel et sur la fin de sa vie d’ailleurs il a une idée magnifique, une grande idée parce qu’il n’y a pas que Gorée en Afrique on a l’impression qu’il n’y a que Gorée ou bien le Bénin où sont passés les esclaves d’Afrique noire. Il a réussit à monter avec une équipe cette histoire du retour des cousins américains par l’ADN donc il est de son époque. La bagarre de la dernière partie de sa vie c’était de faire venir tout ce monde là et il y en a. Il a réussi, il y a eu deux manifestations en deux ans, moi-même j’ai vu des reportages à la télévision sur les noirs américains qui venaient au Cameroun, d’habitude c’est Dakar c’est Gorée et là au Cameroun il a amorcé quelque chose et j’espère que par delà lui son esprit continuera et que cette histoire la va grossir.

4. Cameroonwebnews : Pour terminer, quelle est votre recette pour rester toujours aussi performant toujours aussi professionnel parce que nous aimerions durer comme vous finalement ?

Manu DIBANGO : Je vous souhaite d’être dans ce sens là, je vous souhaite d’avoir une longue vie, dans la passion de ce que vous faites le restant c’est le bon Dieu qui décide. Chacun a son karma. S’il y avait une recette, je serai un bon commerçant, j’allais la vendre mais, je ne suis pas commerçant. J’ai la chance d’avoir la passion jusqu’à présent et ma passion elle est intacte comme au premier jour. Pour la santé, c’est le bon Dieu qui décide. Entre autre Noel EKWABI vient de partir, il y a eu les Valery LOBE, Charlotte MBANGO qui sont partis vraiment trop tôt. On ne peut pas vraiment donner une recette.

Merci Manu et à très bientôt puisque nos itinéraires vont bientôt se recroiser probablement sur les plateaux de télévision.

© Un entretien réalisé par Philippe Ngamou | 1er Juin 2012 | Cameroonwebnews