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Barrage de Lom Pangar: Biya rattrapé par les revendications politiques

Le 03 août dernier, le président de la République a posé la première pierre du barrage de Lom Pangar. Les populations et les élites ont profité de l’occasion pour questionner le lien politique qu’ils entretiennent avec le Renouveau depuis 1982.

Lom Pangar était inscrit dans l’agenda présidentiel comme un rendez-vous technique au même titre que Memve’Ele quelques semaines plutôt. Mais surplace, les populations ont surtout attendu Biya sur le terrain politique. Elles ont revendiqué que le président vienne depuis 15 ans et dans les faits, elles ont revendiqué tout court. Surtout ces dernières années. Les requêtes présentées pendant trois jours au président portent en gros sur trois domaines prioritaires : les voies de communication, l’éducation et la participation aux instances de prise de décision. Cette longue attente a fait dire au porte-parole des élites lors de la cérémonie de Lom Pangar que l’Est entend être traité comme une région à part entière. A ce titre, elle compte recevoir sa part du fameux Gâteau national au regard de son poids économique.

Plus, la région se considère comme un des bastions stratégiques du parti au pouvoir, le Rdpc. A Lom Pangar, l’ancien gouverneur Bernard Wongolo a rappelé au président Biya les «liens de cœur et de sang» entre lui et la région orientale du Cameroun. Liens de cœur sans doute puisque la région est l’une de celle où le candidat Biya fait toujours des scores soviétiques lors de la présidentielle.

Projets miniers

Les deux acteurs : les populations de l’Est et le chantre du Renouveau ont échangé, le 03 et le 04 août 2012. Ceux-là lui ont dit en face ce qui circule dans la presse. Le bitumage de l’axe Bertoua-Batouri-Yokadouma, l’université et la mise en œuvre des projets miniers pour valoriser le potentiel minier de la région. Celui-ci les écouté. Une dizaine d’audiences calepin à main. Et la même réponse aux doléances des populations et des élites : chacun des points de la «liste» va être traité si les moyens de l’Etat le permettent.

Le problème à l’Est est qu’il y a 15 ans lors de sa dernière visite, le président a beaucoup promis. Le bilan des réalisations aurait pu distendre les relations entre le président et cette région considérée avec le Centre et le Sud comme ses fiefs électoraux. Mais au regard des résultats des récentes élections présidentielles de 2011 voire 2004, le lien est toujours aussi tenu sur le plan politique.

Les élites font miroiter les succès électoraux qui ont permis au président de construire et de consolider son pouvoir. Les ressortissants de la région se demandent si les projets comme Lom Pangar ou la route Ayos-Bognis sont les seuls bénéfices qu’ils tirent de cette relation. En même temps, comme le prouve le mémorandum des élites de la région en 2009, tout ne va pas de soi entre le régime du Renouveau et ses soutiens du Soleil-levant. Pour démêler les écheveaux,  La Nouvelle Expression lève un pan de voile sur les heurts, les malheurs et les ambigüités de la relation qu’entretien le régime Biya avec la région de l’Est.

William Bayiha | 10 Aout 2012 | LNE |

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