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Cameroun: Les PME peuvent désormais emprunter jusqu’à 10%

Crédit-bail : Les taux d’intérêt ne dépasseront pas 10%

C’est une exigence de l’Etat qui met 5 milliards Fcfa, sans intérêt, à la disposition des banques afin qu’à leur tour, elles accompagnent les Pme dans leur développement.

Alios Finance Cameroun

Le ministre camerounais de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi n’a pas entretenu la presse longtemps sur le lancement des opérations dans le cadre du dispositif pilote d’appui à la modernisation de l’outil de production par le crédit-bail. A peine dix minutes de communication, dans l’après-midi du jeudi 25 juillet 2013, pour revenir succinctement sur ce concept et rassurer que tout est en bonne voie pour que les premières Pme reçoivent les appuis attendus. Les premières opérations, apprend-on, sont imminentes. En principe dès les premiers jours de ce mois d’août.

Mais, l’information importante retenue au cours de cette 2e édition des rencontres mensuelles entre le Minepat et la presse porte sur le taux d’intérêt à appliquer aux crédits accordés aux Pme. Ainsi, informe le président de l’Association camerounaise de leasing, les taux d’intérêt ne dépasseront pas 10%. « Le taux d’intérêt va être encadré. L’Etat demande qu’on ne dépasse pas le seuil de 10%, ce qui en général est le taux auquel les Pme ont le moins d’accès aux emprunts dans les établissements de crédits », informe Pierre Kam. C’est donc l’Etat du Cameroun qui a souhaité ces « souplesses » pour que le développement des Pme soit davantage impulsé.

Un lourd travail en back office

Certains entrepreneurs approchés par Le Messager se disent quelque peu soulagés d’apprendre que le gouvernement a imposé ce seuil aux trois établissements de crédits concernés par cette phase pilote, et que sont la Société générale des banques au Cameroun (Sgbc), Alios-Finance et Africa leasing company (Alc). « Je pense que nous devons quand même être ravis de cette annonce. On avait craint que cette opération ne nous impose des taux d’intérêts comme ceux pratiqués en tant normal dans les banques », affirme Rodrigue Nguélé, patron d’une petite unité de transformation du bois dans la région de Nanga Eboko, région du Centre. En effet, les Pme s’étaient inquiétées de ce que dans le cadre du crédit-bail, les banques concernées appliquent les taux habituels qui vont de 13 à 15% sur la place bancaire, et bien plus lorsque l’on est dans le secteur de la micro-finance.

Certains promoteurs ne comprennent toujours pas pourquoi ces taux iraient d’ailleurs jusqu’à 10%, dans la mesure où l’Etat met à la disposition des trois banques concernées les 5 milliards Fcfa sans intérêt. Mais, soutient Pierre Kam, il ne faut pas voir cela sous cet angle. « C’est vrai que l’Etat accorde l’argent aux banques à un taux nul. Mais, il faut noter qu’il y a tout un travail derrière. Les Pme ne sont pas dans la catégorie des entreprises vers lesquelles les banques courent le plus. Et puis, il y a un travail énorme à faire en back office ; non seulement dans le financement, mais aussi dans l’accompagnement », souligne le président de l’Association camerounaise de leasing. Le dispositif prévoit en effet un volet encadrement des entrepreneurs qui devra coûter de l’argent par exemple dans la surveillance de la comptabilité des bénéficiaires, le contrôle du système managérial global, la (re)mise à niveau de l’entreprise, etc.

Lutte contre le chômage et le sous-emploi

Dans tous les cas, le ministre Nganou Djoumessi reste convaincu que le dispositif pilote enclenché par l’Etat devrait être d’un apport important pour l’économie du pays. En réduisant les coûts d’accès aux équipements de production afin de renforcer la compétitivité des entreprises et en réduisant par voie de conséquence le chômage et le sous-emploi des les jeunes. Pour l’instant, on ignore encore à peu près combien d’entreprises ont déposé des dossiers, encore moins combien ont pu être retenues. Ce qui est certain, c’est qu’elles recevront des crédits allant de 25 à 250 millions Fcfa remboursables sur 6 ans. Ce qui devrait normalement contribuer à augmenter les encours du crédit-bail, qui représentent à l’heure actuelle 5% seulement des emprunts bancaires, soit environ 70 milliards Fcfa.

En rappel, c’est le 15 novembre 2012 à Yaoundé que les conventions de mise en œuvre de ce dispositif ont été signées entre le gouvernement et les établissements financiers partenaires regroupés autour de l’Association camerounaise de leasing. Y faisant suite, la première tranche de financement, soit 3 milliards Fcfa, a déjà été mobilisée par l’Etat et mise à la disposition de ces établissements financiers. La collecte des dossiers de candidatures est actuellement en instance d’instruction, suivant les procédures propres à chaque établissement de crédit et dans le respect des ratios prudentiels définis par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac). Si le dispositif est jugé concluant au terme de cette phase pilote, l’opération sera élargie à l’ensemble des établissements financiers exerçant dans le domaine du crédit-bail, avec possibilité d’un allègement progressif des conditions d’éligibilité.

Alain Noah Awana | 29 Juillet 2013 | Le Messager

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