Posted by Par alain.noah.awana | Jeudi 26 novembre 2009 | Le Messager
Personne n’en doute : les potentialités du Cameroun en matières premières sont énormes. Il existe dans le pays 52 types de ressources minières. Mais la préoccupation fondamentale est la production effective de ces ressources. L’enjeu étant d’améliorer la croissance du pays par la production car, pour l’instant, le budget du Cameroun est basé sur un système essentiellement fiscal, ce qui rend son économie très fragile. Telles sont, en quelques mots, les préoccupations de Paul Ntep Gwet, ingénieur général des mines et coordonnateur du Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (CAPAM). « Il faut donc que les populations produisent », a-t-il expliqué hier, 25 novembre 2009, lors de sa présentation sur les potentialités du milieu en matières premières. C’était au cours de la formation des porteurs de Centre de transfert technologiques (CTT) organisée par la Mission de promotion des promoteurs des matériaux locaux (MIPROMALO). Chaque arrondissement a des potentialités spécifiques en termes de matériaux locaux, a-t-il ajouté. D’où le fait qu’il faut avoir de nouvelles approches. A Ebebda (département de la Lékié) par exemple, un programme sera mis en œuvre dès 2010 pour permettre aux « creuseurs de sable » de mieux commercialiser leurs produits. Cela rentre dans le processus d’implantation territoriale du CAPAM qui va également consister à la structuration du secteur minier artisanal.
Le projet du CAPAM rentre en droite ligne des préoccupations du projet PPTE/MIPROMALO dont l’objectif global est de mettre en place un cadre favorable à l’exploitation durable et efficiente des matériaux locaux pour l’amélioration du cadre de vie des populations. Dr. Uphie Chinje Melo, directrice de la MIPROMALO et coordonnatrice du projet, explique que l’atteinte de cet objectif passe par trois axes : vulgariser les technologies de valorisation des matériaux locaux, renforcer les capacités du laboratoire de caractérisation des matériaux locaux pour les acteurs du secteur, et mettre en place un fond d’appui pour les initiatives d’utilisation des matériaux locaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une convention a été signée, en fin de formation, entre le projet PPTE/MIPROMALO et les porteurs de CTT. Les avantages que ces derniers peuvent en tirer sont nombreux. On cite, entre autres : la formation des ouvriers et maîtres artisans, la participation du projet à l’achat de l’équipement minimum à concurrence de 33% des besoins, l’appui au paiement des charges salariales du personnel, les facilités éventuelles dans les opérations de construction, etc. Le projet espère mettre en place 50 CTT. Le bilan de ceux déjà réalisés en 2009 est de 20 CTT.
Les porteurs de CTT ont également eu droit, lors de cette formation, à des explications sur les techniques de productions des briques de terre compressées et des briques cuites. Les deux autres exposés ont portés sur la gestion d’une petite unité de production et sur le marché et la politique de marketing à adopter pour commercialiser les produits. Et s’agissant justement de la commercialisation, le CAPAM annonce un fond de garantie de commercialisation des produits, ainsi qu’un appui commercial en introduisant par exemple des instruments de pesée fiable pour éviter la fraude.
