Wilfried Joël Tankeu (Stagiaire)| 26 Nov 2009 | Mutations
A la veille de la fête du sacrifice, peu de clients montrent leur intérêt pour la bête.
Soleil d’aplomb au marché de moutons, à quelques encablures de l’aéroport international de Douala. Il est à peine 11 heures, ce mercredi, 25 novembre 2009. L’odeur nauséabonde qui se dégage dans l’atmosphère et qui coupe la respiration, n’inquiète pas les vendeurs de moutons qui accourent vers les quelques clients qui s’approchent. Il est encore difficile, ces derniers jours, d’avoir sous la main, un client. Ceux qui arrivent sur l’hectare qui fait office de marché, y viennent avec leur véhicule ou avec un taxi pour ramener le mouton acheté. Les milliers de bêtes qui sont regroupés dans les multiples clôtures d’environ 120m² circonscrites par des bambous, portent sur leur dos des insignes de couleurs différentes afin de les distinguer les uns des autres, surtout de faire la différence entre les bêtes de chaque vendeur.
Les commerçants, qui pour la plupart voient le temps passé, attendent la veille pour réaliser de bonnes affaires. «La majorité des clients n’achètent pas aussitôt le mouton parce qu’il faut encore les nourrir alors qu’ils n’ont pas d’espace chez eux pour les garder. Surtout qu’ils vont dépenser pour les nourrir. Ils préfèrent attendre la veille de la fête pour se prononcer. Le marché ne passe pas, mais nous espérons que nous allons pouvoir vendre demain (ce jour, veille de la fête de mouton, ndlr)», indique Babikir, un vendeur de moutons qui garde espoir de réduire une bonne partie de son bétail.
Les animaux vendus ici sont de deux races. Les uns, de petite taille et presque effilés, proviennent de Ngaoundéré et de Bamenda. Ceux-ci ont des prix qui varient entre 35.000 Fcfa pour les moins chers à 80.000 Fcfa. Alors que les plus grands qui approchent le mètre de hauteur, arrivent droit de Maroua, de Kousserie ou du Tchad. Pour rentrer en possession d’une bête de cette taille, il faudra débourser près de 150.000 Fcfa ou encore 300.000 Fcfa pour les bêtes les plus grosses et surtout bien engraissées. Outre ce marché très connu, quelques personnes au lieu de mettre le cap ici pour s’en approprier, choisissent de se rendre au marché des chèvres où l’on peut se procurer cette chair. Cependant, la vente de moutons a créé de nouvelles activités autour d’elle.