“If you have something to say, say it here on cameroonwebnews”

Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Actualités, Opinions, Blogs et Videos sur le Cameroun

“Si vous avez quelque chose à dire, dites le sur cameroonwebnews”

Congo-Kinshasa: Pour éviter les erreurs du secteur minier – Pétrole : devoir de transparence

Posted by Admin on Sep 25th, 2010 and filed under Afrique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Kinshasa — Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’intensification des engagements de la RDC dans le secteur pétrolier impose des comportements responsables. Une revisitation des contrats dans le secteur pétrolier serait fatale pour la crédibilité du pays. Le gouvernement doit privilégier la carte de la transparence pour éviter au pays de se couvrir de ridicule dans l’administration de ses ressources naturelles.

Pour le seul bassin pétrolier du Graben Albertine, la RDC peut engranger près de quatre milliards USD, à l’étape de production. Mais, tout cela se construit. A cet effet, l’intelligence à mettre au service de la Nation doit être doublée de l’esprit d’abnégation et d’oubli de soi. Malheureusement, au Congo-Kinshasa, des avancées s’accompagnent des pesanteurs qui font reculer le pays de plusieurs années.

Dans le Graben Albertine, qui fait l’objet des convoitises actuellement, le gouvernement ne dispose pas de statistiques fiables. Jusque-là, les estimations les plus utilisées sont données par la partie ougandaise. Suivant « les accords d’unitisation » conclus en 1984, les deux pays s’étaient engagés à laisser un opérateur unique oeuvrer dans les deux versants. D’où les échanges qui en ont découlé. Ces échanges ont abouti de part et d’autre au rapprochement par les deux parties entre Tullow Oil et Heritage Oil, suivant un acte d’engagement conclu, pour la partie congolaise, le 21 juillet 2006.

Le handicap congolais

Lorsque les autres s’attèlent à identifier – même de manière approximative leurs réserves pétrolières – la RDC se perd en conjectures qui lui font passer outre l’objectif. Le différend pétrolier entre la RDC et l’Angola sur les réserves du littoral de l’Océan Atlantique tient, entre autres, à cette faiblesse de la partie congolaise.

Le déficit de certification des gisements du côté congolais est un handicap majeur dans des négociations avec des opérateurs sérieux.

En l’absence d’une connaissance réelle du potentiel et des réalités des gisements, il est difficile d’accrocher des opérateurs ayant pignon sur rue. Ce retard se manifeste par des conclusions des recherches vieilles et archaïques – les recherches sismiques et géologiques disponibles datant de plusieurs décennies. Leur actualisation constitue le cadet des soucis des décideurs congolais qui, dans ces conditions, ne peuvent pas avoir cette chance de croiser sur leur chemin des majors du secteur.

Par ailleurs, le respect de la législation en la matière risque de compromettre l’avenir du secteur, avise un avocat d’affaires. Selon ce juriste rompu en matière de pétrole, «Indéfiniment et impunément, la RDC ne fera pas prévaloir ses propres turpitudes pour obtenir des re-visitations ou des résiliations des contrats».

Il insiste sur des préalables à la conclusion des contrats de partage de production. La procédure d’application dans le cas du Graben Albertine, indique-t-il, voudrait que tout se passe par appel d’offre international. Ensuite, les experts du ministère des Hydrocarbures devraient se rendre au siège de la société demanderesse. Puis s’ensuivra l’étape qui consiste à s’assurer de la surface financière et de l’expertise en la matière de cette dernière.

Le juriste révèle que «Tullow oil était soumise à cette procédure, mais son contrat a connu le sort que personne n’ignore. Il ne serait pas étonnant qu’une action devant l’instance arbitrale de Paris ne soit engagée ». Comme quoi, c’est la République qui, encore une fois, en sortirait perdante !

Sceptique sur le respect des prescrits de la législation en la matière concernant les attributions dans le Graben Albertine, l’homme de droit met « au défi quiconque produirait des procès-verbaux de visite des sociétés bénéficiaires des blocs pétroliers dans le Graben Albertine ». Dans les milieux spécialisés, l’on estime que des germes des conflits à venir, sont déjà perceptibles.

L’opacité érigée en système

Au delà du Graben Albertine, le dossier le plus récent est celui qui a lieu dans le bloc Ndunda. Surestream a cédé une partie de ses parts à l’Italien ENI. Dans cette opération, des experts du gouvernement ont effectué le déplacement du siège de la firme italienne ENI.

C’est que l’Etat congolais s’est montré regardant sur la législation dans le secteur. Dans le cas d’espèce, il a tenu au respect de la procédure qu’il a feint d’ignorer quelques mois auparavant dans le contrat signé sur le Graben Albertine. Malgré le fait qu’ENI soit notoirement connu comme le sixième poids lourd mondial du secteur, le gouvernement l’a contraint à se plier à la procédure. Pourquoi n’a-t-on pas suivi la même procédure dans l’attribution des blocs du Graben Albertine ? Interrogation pertinente !

Le devoir de transparence s’impose afin d’éviter à la République de perdre toute sa substance d’Etat moderne, comme dans les contrats miniers re-visités.

Lorsqu’en 1984, Petro-Zaïre affichait des ambitions continentales, l’Angola construisait patiemment sa puissance dans le secteur des hydrocarbures. A cette époque, les spécialistes saluaient la technicité des ex-Zaïrois dans l’exploitation des gisements ultra profonds. A ce jour, les Angolais ont acquis plusieurs longueurs d’avance par rapport aux Congolais. L’Ouganda est également en avance par rapport à la RDC.

Le manque à gagner en milliards US.$.

Dans une hypothèse minimaliste, deux blocs seulement du Graben Albertine peuvent produire 8 milliards USD, pour une production de 300.000 barils/jours. Le budget national pourrait en tirer meilleur parti avec près de 4 milliards USD l’an, estime un spécialiste crédible du secteur.

A travers le paiement des taxes et autres redevances, l’Etat peut booster le budget national. Pendant ce temps, il faut noter que le potentiel de la RDC s’étend du graben Albertine au lac Tanganyika (considéré comme « très important ») et point jusqu’à la Cuvette centrale où il est fait état de près de 750.000 km2 de superficie. Il comprend aussi le bassin du lac Edouard et le littoral Ouest. Ce potentiel ne produit que 25.000 barils/jour actuellement.

Là où les Congolais en sont encore à parler millions USD les Angolais, eux, négocient leurs puits pétroliers en termes de milliards US.$. L’avantage c’est que les gisements angolais sont bel et évalués et certifiés alors que du côté congolais, les dossiers ne sont que légèrement ficelés. Les estimations réalistes donnent à penser que la RDC peut oublier ses minerais pour le financement de son développement. A condition que la transparence soit la règle principale !

Pour quel intérêt se contente-t-on des juniors, lorsque les autres font appel à des majors ? Les juniors opérant en RDC ne traînent aucune expertise en la matière. Leurs assises financières sont loin de satisfaire aux ambitions légitimes de la RDC.

Jusqu’à quand les Congolais se contenteront-ils d’assister à des opérations de cession des parts ? Souvent dans ces opérations, rien n’est clairement déclaré. Il faut arriver à ouvrir l’espace aux vrais opérateurs pétroliers.

La dernière cession, celle de Surestream à ENI, s’est passée sans qu’aucun chiffre ne soit avancé par les trois parties à savoir le cédant, le bénéficiaire et l’Etat congolais. Personne ne sait exactement la hauteur de l’opération parce que rien n’a été dit à ce sujet. Un silence qui devrait gêner.

25 Septembre 2010|Le Potentiel (Kinshasa)|


Enhanced by Zemanta

Related posts:

  1. Pétrole et mines : le Cameroun a publié son 3e rapport pour la transparence YAOUNDE – Le Cameroun a publié son 3e rapport relatif...
  2. Congo-Kinshasa: Génocide – Top secret, le rapport qui dérange Long de 545 pages, le rapport sur les crimes commis...
  3. Congo-Kinshasa: MLC – Bataille incertaine contre des fantômes ce mercredi C’est depuis le vendredi 17 septembre 2010 que des candidatures...
  4. Congo-Kinshasa: Crimes de guerre – Kagamé dos au mur Kinshasa — Est-ce la fin de l’état de grâce pour...
  5. Congo-Kinshasa: Un rapport décrit la sauvagerie des viols de masse début août dans l’est L’ampleur et la sauvagerie des viols de masse perpétrés par...

Related posts brought to you by Yet Another Related Posts Plugin.

Leave a Reply

Advertisement