Guinée: Nouvelle purge dans l’armée – une dizaine de militaires pro-Dadis interpellés | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Mamadou Aliou Diallo| 20 Juillet 2010|Wal Fadjri (Dakar)|

Nouvelle vague d’arrestations dans les rangs de l’armée guinéenne. Une dizaine de soldats se réclamant de l’ancien chef de la junte militaire, le Capitaine Moussa Dadis Camara, ont été interpellés vendredi à Conakry, par la sécurité présidentielle. Ils sont accusés de trahison et d’incitation à la rébellion contre le gouvernement de la transition.

Une dizaine de militaires proches de l’ancien chef de la junte militaire, le Capitaine Moussa Dadis Camara, ont été interpellés dans la nuit du vendredi au samedi dernier, à Conakry, par la sécurité présidentielle. La révélation a été faite samedi dernier à la Télévision nationale par le Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, cité par l’Agence Reuters. Ces militaires sont accusés d’implication dans un complot présumé contre les institutions de la République et de tentative de sabotage du processus de démocratisation en cours dans le pays.

‘Certains éléments ( ) se sont réunis illégalement pour organiser et profiter de manifestations publiques pour provoquer des troubles. Ceux qui sont impliqués (dans ces manifestations, Ndlr) en uniforme militaire ou de police pour tenter de détourner les soupçons sur les autorités (seront sanctionnés)’, a déclaré Jean-Marie Doré, selon Reuters. Ces informations ont, par ailleurs, été confirmées par le chef d’état-major général des armées, le Colonel Nouhou Thiam, sans donner plus de précision sur l’identité et le grade des personnes interpellées. Ces dernières seraient, toutes, originaires de la Guinée forestière (sud-est du pays) région natale de l’ancien chef de la junte militaire. Elles sont accusées ‘de trahison et d’incitation à la rébellion contre le pouvoir en place’, indique pour sa part, le site Internet lesafriques.com.

Cette nouvelle vague d’arrestations n’est pas en soi une surprise. Après les violentes manifestations organisées le 29 juin dernier, dans les rues de Conakry, par des militants de l’Union des forces républicaines (Ufr) de l’ancien Premier ministre Sidya Touré, le gouvernement avait pointé un index accusateur vers des nostalgiques de la junte militaire qu’il avait accusé d’incitation à la révolte contre les autorités de la transition. Des tracs appelant à la sédition auraient en effet été distribués lors de cette manifestation par des militaires hostiles au processus de démocratisation du pays. Ils accusent le général Konaté de trahison pour avoir accepté le retour des civils au pouvoir après un quart de siècle de régime militaire.

C’est la 3e fois, depuis le début de l’année, que des militaires supposés être des proches de l’ancien chef de la junte militaire sont arrêtés à Conakry. La première vague d’arrestations s’était soldée par l’interpellation de plusieurs officiers se réclamant de Moussa Dadis Camara et la fermeture du camp de Kaléya situé à une centaine de Km au sud de Conakry. Les quelque 3 mille milices tribales recrutées dans l’armée régulière par l’ancien homme fort de Conakry et qui étaient en formation dans ce camp, avaient alors été remerciés. Récemment, une dizaine d’autres officiers dont l’ancien chef d’état-major général de l’armée, le Colonel Oumar Sanoh, avaient aussi été arrêtés pour mauvaise gestion avant d’être relâchés quelques jours plus tard. Ils sont considérés comme des proches de l’ancien chef de la junte militaire.

Cette série d’arrestations intervient à moins de trois semaines du second tour de l’élection présidentielle prévu au début du mois d’août prochain. Depuis le départ en exil forcé, au mois de janvier dernier, de l’ancien homme fort de Conakry pour Ouagadougou, au Burkina Faso, l’armée guinéenne est minée par des dissensions internes sur fond de rivalités ethniques. Malgré les efforts déployés par le président par intérim, le général Sékouba Konaté, les partisans du Capitaine Dadis Camara, gardent encore une certaine capacité de nuisance. A noter, par ailleurs, que le climat d’insécurité persiste toujours à Conakry où plusieurs personnes ont été tuées au cours de ces trois dernières semaines par des bandits.