Un ministre Swazi accusé de liaison avec une des reines

L'Inkhosikati (”reine”) LaDube, née Nothando Dube, mariée le 11/06/2005, en 12e position parmi les épouses du suzerain

“On ne touche pas aux femmes des grands” Idi Amin Dada

VOILA LE GENRE DE SUJETS qui bouleversent l’agenda d’un blogueur. Franchement, j’avais prévu autre chose aujourd’hui, mais les infos suivies sur Africa N°1, notre aimable radio bien connue m’ont fait changer de cap. Il ne s’agit pas ici de parler directement ou simplement du bouffon feu le président d’Uganda, Idi Amin Dada, mais de l’un de ses dignes successeurs dans la bêtise et les excès en tous genres, j’ai cité le monarque absolu du Swaziland, Sa majesté Mswati III, né Makhosetive Dlamini, 67e fils de son feu son papa, le roi Sobhuza II.

DANS LE FILM DE L’Ecossais Kevin Macdonald avec comme acteur principal l’Africain-Américain Forest Whitekar, le Le dernier roi d’Ecosse, le colosse US campe le rôle du sinistre le du sinistre Idi amin Dada (1925-2003). Je me souviens de cette scène où, parlant à son ami, le médecin écossais Nicolas Garrigan, il lui explique que les femmes des grands, faut pas y toucher. Sinon… En effet, Garrigan a commis l’irréparable en ayant une liaison amoureuse et sexuelle avec Kay (voir ici). Amin laisse faire et un beau jour, il le lui balance à la face et là, les deux coupables, aux yeux d’Amin (et pas des miens) vont connaître des fortunes diverses: meurtre avec démembrement pour Kay et tortures physiques pour Garrigan (il réussira à fuir l’Uganda). Je ne pense évidemment pas (Dieu merci) que tous les mâles de la Terre, lorsqu’ils ont des pouvoirs quasi illimités, réagissent dans les mêmes proportions que Amin, mais il faut reconnaître que très souvent, les têtes couronnées de ce monde (présidents, rois etc.) réagissent avec une brutalité sans précédent quand cela arrive. Et cette actualité tombe en plein dans le mille sur ce sujet avec le très fantasque monarque absolu du Swaziland, que j’ai cité plus haut, Mswati III qui, depuis son accession au trône fait parler de lui dans les gazettes européennes. Il faut dire qu’en Afrique, les gens s’en foutent royalement, continent où les gens préfèrent la polygamie de droit, visible par tous et par toutes, plutôt que la polygamie de fait, cachée qui sévit en Occident depuis des siècles, lorsque les Républiques remplacèrent au fur et à mesure les royaumes (ou à peu près).

NOTRE BON ET JEUNE SUZERAIN, 42 ans compte plus de 10 femmes, qu’il montre en public chaque fois que l’occasion se présente. Récemment, il était en voyage hors du pays, et je ne comprends toujours pas quelle mouche a piqué son ministre de la Justice, Ndumiso Mamba, d’aller chercher à butiner dans le jardin de son roi (si je puis me permettre cette expression)! Ce dernier en effet a été surpris en trop galante compagnie, précisément avec la jeune reine Inkhosikati Dube, épouse n°12 sur la longue liste du suzerain. Vous me direz, Mais comment? Avec toute la sécurité des chefs? Comme on le dit tous les jours, aucun système de sécurité n’est infaillible. Pour déjouer la vigilance des gardes, la reine se déguisait régulièrement, dit-on, en soldat (elle est bien pour écrire des romans érotiques, celle-là!) et allait rejoindre le ministre dans des hôtels ou des villas huppés à 10 km de la capitale, Mbabane. Les Congolais disent Moyibi azali na mikolo libwa, ya dzomi ezali ya mokolo eloko (le voleur a 9 jours, le 10e étant réservé au propriétaire). Ce 10e jour a fini par arriver et les services secrets du royaume ont ouvert la boîte de Pandore. On dit souvent que les ministres africains ne démissionnent pas: c’est faux et archi-faux. Après un rapide entretien avec son Premier ministre, Sibusiso Dlamini, celui qui a commis le crime de lèse-majesté a reconnu les faits et a choisi de démissionner. L’affaire ne manque ni de piment, ni de sel, ni de poivre ni même de moutarde d’autant que le ministre incriminé est un ami d’enfance du roi. Qui a dit que la souris qui vous mordille tranquillement le pied vit dans votre propre cour? Décidément, nos anciens, ils en avaient dans la cabesa. Les humains ont beau être éduqués avec toutes les précautions possibles, il n’y a rien de nouveau sur cette Terre des Hommes, mis à part Internet. Les siècles ont beau passé, les cours royales, les palais impériaux, les châteaux de nos présidents vivent les mêmes mélodrames avec des cocktails inspirant tous les auteurs possibles: sexe, meurtres, empoisonnements (parapluie bulgare, assiette roumaine…) et j’en passe. Selon la tradition de ce roi (ou de son pays, ce qui est pareil, puisque le pays appartient au roi), Dube sera assignée à résidence chez ses parents et ces derniers seront condamnés à payer une amende sous forme de quelques vaches. Combien? Je n’en sais rien. Rien de nouveau là-dessus et ne soyez point choqués. En France, le divorce dit pour faute a été supprimé de la Loi il n’y a pas si longtemps. Dans le même temps, disparaissait par exemple au Congo une forme d’amende que la femme et ses parents payaient à l’époux au cas où elle décidait de se séparer de son mari (dans le cas d’un mariage coutumier, et non pas civil), si après que les familles se soient concertées, il s’avérait que les torts se retrouvaient du côte de l’épouse… Cependant, la femme était libre de se remettre avec qui elle voulait. Mais pas chez notre bon roi. De plus, le ministre de la Justice, l’ex-brave (oui, sa “bravitude” est tombée bien bas, là!) sera lui contraint à l’exil. Décidément, notre roi ne fait pas les choses à moitié. On n’attend plus que la date de son prochain mariage et bien entendu, le nom de la prochaine heureuse élue…