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Pierre Emangongo| 2 Décembre 2009| All Africa.com

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Kinshasa — Le président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir en Guinée Equatoriale depuis 1979, a obtenu 95,1% des voix à la présidentielle du dimanche 29 novembre 2009. Cette victoire rappelle l’ancienne époque des partis uniques et relance le débat sur l’importance des élections sur le progrès de la démocratie en Afrique. Elle met également en relief la suprématie de la manne pétrolière sur les vertus démocratiques.
Le président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir en Guinée Equatoriale depuis 1979, a obtenu 95,1% des voix à la présidentielle du dimanche 29 novembre 2009, selon des résultats donnés par le ministre de l’Intérieur sur la base de la quasi-intégralité des votes.

Ce décompte encore «provisoire», parvenu à l’AFP, et avant un résultat officiel qui doit être communiqué le jeudi 3 décembre 2009, M. Obiang obtient 222.268 voix (95,19%) devant le principal opposant du pays Placido Mico Abogo (Convergence pour la démocratique sociale) qui a obtenu 9.461 voix, soit 4,05% des votes. D’après ce décompte du ministre Clemente Engonga Nguema Onguene, le scrutin a rassemblé 292.585 votants alors qu’officiellement un peu plus de 291.000 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. 233.495 ont exprimé leurs suffrages.

ENJEUX PETROLIERS

De sources proches de la mission internationale d’observation du scrutin, on indiquait que peu, voire aucun média étranger n’a pu entrer dans le pays pour y couvrir l’élection.

Les organisations de défense des droits de l’homme et les politologues soulignent la crédibilité quasi-nulle du scrutin et le harcèlement dont sont victimes les opposants. Les organisations pro-démocratie ont souligné pour leur part que les adversaires d’Obiang n’avaient guère eu d’accès aux médias durant la campagne.

En définitive, cette victoire qui rappelle l’ancienne époque des partis uniques relance désormais le débat sur l’apport des élections sur les progrès de la démocratie en Afrique. Elle prouve amplement qu’avec l’importance des matières premières et plus particulièrement des enjeux pétroliers, les élections en Afrique n’ont qu’un intérêt théorique et servent à la consommation extérieure.

Ce qui compte, désormais, c’est la capacité d’un dirigeant, comme c’est le cas du président Obiang, de signer des contrats juteux d’exploitation pétrolière avec les puissances occidentales et les sociétés multinationales.