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Epervier et les plaintes contre monsieur Paul Biya sensationnalisme ou efficacité ?

Posted by Admin on Feb 28th, 2010 and filed under Blogs. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Ecrit par Jean-Jacques Dikongue| 28 Février 2010|

Sans doute aucun, ceux qui aiment le Cameroun ne sont ni les camerounais de l’intérieur, encore moins ceux de l’extérieur mais bel et bien ceux qui le maintiennent encore en  vie par des cures d’administration de perfusions en FCFA. Cette panacée qui n’est rien d’autre que la corde qui maintient le pendu.

C’est donc fort de cet élan de générosité que les bailleurs de fonds internationaux, inquiets d’une thérapie qui dure maintenant plus de 50 ans sans effets positifs pour le malade, ont dû se résoudre à contraindre en 2004 le premier ministre camerounais de l’époque Monsieur Inoni Ephraim à déployer un arsenal de lutte pour une vaste opération de salubrité à travers le territoire, pour traquer, guérir et éradiquer, la pathologie endémique dont souffre le Cameroun : la corruption.

Cette opération arborant fièrement le doux nom de: Épervier. Pour la petite histoire, nous ne savons toujours pas s’il s’agit du rapace ornithophage ou du filet de pêche. Mais une certitude cependant, les deux ont la faculté de se déployer avec efficacité pour mettre hors d’état de nuire la cible si et seulement leur usage est orienté vers le résultat. En déclenchant cette opération de salubrité, la basse-cour avait réellement du souci  à se faire car il se posait le problème de la survie de toute la volaille, habituée à chaparder en toute impunité du grain ce avec la bénédiction du chef du poulailler !?

Oui, le fléau national au Cameroun est la corruption qui gangrène sa classe dirigeante, et pour cause l’impunité y est érigée en mode de fonctionnement. Une classe politique synonyme d’immobilisme, dont l’action n’est pas inscrite dans le futur et qui n’a de cesse de repousser les limites de son renouvellement aux confins de l’infini pour empêcher la mise en place d’un nouveau courant de pensée, d’une nouvelle façon de Faire, et d’Être. Conséquence indirecte de cette usurpation, la pratique de cette même corruption à toutes les couches de la population. Bref en la matière, classe dirigeante et population se disputent le leadership et bien malin sera celui qui saura dire qui sortira vainqueur de cet affrontement.

Seulement, cette opération commandée par ceux qui aiment tant le Cameroun n’est pas sans induire un questionnement profond quant aux réelles intentions qui ont motivées cette démarche ; car ainsi le rappelait Yash Tandon (intellectuel ougandais) l’architecture de l’aide octroyée aux pays africains dont le Cameroun est problématique, rapportant plus au donateur qu’au récipiendaire. Au lieu d’accabler les camerounais et les africains, les pseudo bailleurs de fonds ne feraient-ils pas l’analyse de la structure des fonds qu’ils allouent allègrement à notre cher Pays ?

Ces bailleurs de fonds ne donnent-ils pas finalement aux camerounais ce qui leur revient de droit et qu’ils font passer pour aides ? Le cas du FCFA est là pour illustrer que les pays africains ne reçoivent en réalité que ce qui est à eux sous forme de prêts ou aides.

En initiant donc l’opération « Epervier » l’a-t-on orientée vers le résultat ou juste comme une simple opération de séduction pour faire comme si….En toute logique, cette opération serait sincère et ferait acte de salubrité et de d’éradication de la corruption, si tout le monde passait au crible de sa justesse. Si le chef du poulailler faisait le test des serres du rapace ornithophage ou des mailles du filet au vu des griefs dont il fait l’objet de la part des occupants pour voir s’il s’en sortirait indemne, alors sans aucun doute, cette opération aurait été un véritable succès. Vous l’aurez compris, c’est le problème de l’efficacité même d’une telle démarche qui est posée. Est-ce une rouerie, un maquillage, une velléité ou une réelle volonté de combattre le mal. Dans tous les cas, le Cameroun en sortirait meilleur si tout le monde s’essayait à l’Epervier.

Monsieur Issa Tchiroma actuel ministre de la communication disait dans une interview à 3A Telesud : « Le Cameroun vaut aujourd’hui le meilleur des risques ». Nous ne savons pas de quand date son « aujourd’hui ». Est-ce depuis qu’il est en poste ou depuis 28 ans? Et de quel risque meilleur nous parle monsieur Tchiroma ? Dans tous les cas, le ministre de la communication n’est pas trop loin de l’un de ses prédécesseurs qui des années auparavant, niait les violences des éléments des forces de l’ordre sur les étudiants allant jusqu’à décréter le très célèbre « zéro mort ». Il est fort à parier que son optimisme est loin d’être la chose du Cameroun, la mieux partagée.

Les risques, les camerounais en ont toujours pris et de tout ordre pour essayer de bâtir des bases nouvelles pour un Cameroun plus attrayant, plus dynamique, un Cameroun qui conjuguerait la démocratie au présent et au futur et dont les richesses profiteraient à tous sans exclusive.

Parallèlement, nous assistons à une forme nouvelle de prise de risques, celle qui consiste à intenter des procès au président Paul Biya. Est-ce bien de ce risque dont parle monsieur Issa Tchiroma ? Pour une prise de risques c’en est une. Mais quel est le sérieux de ces plaintes tous azimuts dont on sait que le résultat est connu d’avance c’est à dire que celles-ci feront « pschiiiiitt » se dégonflant comme des ballons de baudruches, certaines ne serait-ce que parce qu’elles sont initiées devant les tribunaux parisiens, Paris étant la capitale de l’agence d’emploi des dirigeants africains francophones.

Pour d’autres, on s’interroge toujours sur leur réelle recherche d’efficacité d’autant plus qu’elles ressemblent plus à une opération de mise en avant, d’occupation de la scène que recherche d’efficacité.

JJ Dikongue est Diplômé d’économie politique et de langue, c’est  un passionné d’histoire africaine, de politique et de l’analyse sociopolitique.
Il ex-Co-concepteur et chroniqueur d’une émission politique dans une radio F.M (Radio-Gribouille) dans le Maine et Loire en France.

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1 Response for “Epervier et les plaintes contre monsieur Paul Biya sensationnalisme ou efficacité ?”

  1. Minloo Ze says:

    Ce qu’on aimerait savoir : quel est le contenu des plaintes ? Des faits précis sont-ils dénoncés ?
    Chacun connaît les “propriétés” en France des dignitaires qu’on est amené à fréquenter. Biens acquis au détriment des camerounais. Il serait utile de collecter toutes ces informations et de les vérifier.
    D’autres pays, comme la Suisse, sont concernés.
    La Presse d’investigation ne demande qu’à être nourrie d’éléments crédibles.
    L’erreur, Dikongue, serait de considérer tout cela de haut. Il s’agit de couper nos ennemis de leur base arrière, en alimentant l’opinion camerounaise de faits précis et incontestables.
    Je remarque cependant que certains camerounais sont plus prompts à critiquer les initiatives, certes très imparfaites, mises en œuvre par certain au détriment de leur sécurité, qu’à mettre eux-mêmes les mains dans le cambouis de la transformation du Cameroun sur place et dans les métropoles impérialistes où vit notre émigration.

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