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Douala: Des vendeurs de maquereau crient leur colère dans la rue

Posted by Admin on Oct 8th, 2010 and filed under Business, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Ils ont revendiqué hier à Douala la baisse du prix pratiqué par l’entreprise Congelcam.

Le marché central de Douala a fait opération «poissonnerie fermée» hier 7 octobre. Dès 6 heures, les gourdins et les pancartes ont été mis à contribution pour le respect de la consigne. Une cinquantaine de femmes ayant pour activité la braise de poisson, détaillants et ménagères convergent vers la délégation régionale du Commerce pour le Littoral. Le message sur les écriteaux est clair: «grève générale des poissonniers. Le prix du poisson doit baisser. Congelcam doit respecter le prix officiel de 825 francs Cfa».

«On me donne 1000 francs Cfa de ration par jour. Il faut encore dépenser 925 francs Cfa pour le kilogramme de maquereau. Est-ce pour le manger cru ? », lance une ménagère, furieuse. Le principal importateur de poissons congelés, Congelcam, est ainsi au centre des conversations hostiles des commerçants. «Les agents de cette entreprise entretiennent depuis quelques mois un marché noir du poisson, notamment du maquereau», apprend-on de Flobert Nguisseu, porte parole du regroupement de vendeurs de poisson du marché central de Douala. «Pour avoir la chance d’acheter du maquereau, il faut avoir une relation à Congelcam ou se rendre dans ses points de vente vers 23 heures. Puisqu’au petit matin, les stocks sont déclarés épuisés», révèle une revendeuse.
Les revendeurs de poisson ont ainsi déroulé leur lot de récriminations au préfet du département du Wouri, Bernard Okalia Bilaï, puis au délégué du Mincommerce pour le Littoral, David Tségui.

Les mécontents ont obtenu de ces autorités, la promesse d’une assise tripartite Congelcam, ministère du Commerce, vendeurs pour élucider cette question. «Congelcam déclare qu’elle est en rupture de stock. Tout laisse pourtant croire qu’il écoule un vieux stock de poisson. Ils ont le poisson, qu’ils aient le courage de le faire sortir», poursuit David Tségui.
Le Directeur général de Congelcam se défend pour sa part d’avoir la volonté de vendre du poisson. «C’est le ministère du commerce qui nous empêche de vendre en procédant à des saisies. Mais nous faisons tout pour ravitailler nos clients. Hier (Mercredi, 06 octobre 2010, ndlr) par exemple, nous avons pu écouler trois camions de maquereau à Mvog-mbi (Yaoundé), malgré la traque des brigades de contrôle du ministère du Commerce. Car il n’est pas dans notre intérêt de ne pas vendre notre marchandise», expliquait M. Sah. Avant de poursuivre: «Face à la hausse des prix sur le marché international, nous avions à choisir entre une rupture dans l’approvisionnement de nos clients, et une augmentation conséquente du prix de ce maquereau. C’est en toute responsabilité que nous avons choisi la seconde option».

Bras de fer
Depuis quelques semaines en effet, les brigades mobiles de vérification des prix du ministère du Commerce ont procédé à d’importantes saisies des stocks des opérateurs du poisson qui ne respectent pas les prix officiels en vigueur depuis janvier 2010.
Les principaux opérateurs gardent donc leurs magasins fermés, donnant ainsi le champ libre au marché noir. Les consommateurs sont obligés de débourser souvent plus de 1200 Fcfa pour le kilogramme de maquereau mauritanien, qui est le plus consommé à ce jour. C’est d’ailleurs l’unique variété de poisson dont le prix est querellé.

«Nous demandons juste de pouvoir vendre ce maquereau à 900Fcfa le kilogramme pour éviter de tels débordements très dommageable au consommateur», nous indiquait hier le Directeur général de Congelcam. «Il n’est pas question que nous les laissions faire», lui répondait Valentin Mbarga Bihina, le directeur du commerce intérieur au Mincommerce. «Nous savons que les prix ont augmenté au niveau international. Mais nous leur demandons d’avoir une attitude citoyenne, en gardant le prix du maquereau mauritanien à 825 Fcfa. Nous savons qu’ils ont d’importants stocks qui leur permettraient de ravitailler leurs clients jusqu’à une nouvelle stabilisation des prix à l’international», ajoute-t-il.
«Nous avons déjà fait beaucoup d’efforts parce qu’en vendant le kilogramme à 900 Fcfa à Yaoundé et Douala, nous sommes en deçà du prix de revient de ce kilogramme de poisson. Revenir au prix de 825 Fcfa nous amènerait à faire d’énormes pertes qui seraient préjudiciables à l’équilibre de notre entreprise», réplique M.Sah.

L’urgence d’un compromis
Depuis quelques semaines donc, le ministère du commerce et Congelcam, principal importateur de poisson avec plus de 80 % des parts de marché de la filière se livrent un bras de fer sur le prix du maquereau 25+ mauritanien. En janvier dernier, les responsables d’associations des consommateurs, les représentants du mouvement syndical, ainsi que les deux parties préalablement citées étaient convenus de la reconduction des prix du poisson frais importé appliqués jusque là. Le protocole d’accord signé à l’issue de cette concertation devait être respecté jusqu’au 30 juin 2010. Selon ce protocole, le kilogramme de ce maquereau, le plus consommé d’ailleurs devait coûter 825 Fcfa au consommateur.
Entre temps, les cours internationaux du poisson frais connaissent une augmentation. Congelcam adresse une correspondance au ministre du commerce le 1er septembre 2010 pour lui présenter les nouveaux prix de son fournisseur et lui communiquer la grille des nouveaux prix que sa société entend appliquer conséquemment. Dans un premier temps, Congelcam propose le prix de 925 Fcfa pour le kilogramme du maquereau 25+mauritanien à Yaoundé et Douala.

En réaction, le ministre du commerce lui notifie son refus d’accepter une nouvelle hausse des prix. Luc Magloire Mbarga Atangana l’invite par ailleurs à «veiller à un approvisionnement régulier du marché et au strict respect des prix convenus», indiquant par ailleurs que «le contexte socio-politique de l’heure ne laisse aucune marge de manœuvre au gouvernement pour procéder à une quelconque augmentation du prix des produits de première nécessité». Au cours des échanges épistolaires et verbaux qui suivent, Congelcam propose d’abattre le prix initialement proposé de 25 Fcfa. Nouveau refus du gouvernement
Mi-deptembre, l’opérateur passe à l’action et vend le kilogramme de maquereau mauritanien à 900 Fcfa. Commencent alors les traques et les saisies du ministère du commerce. Et jusqu’à hier jeudi, les deux parties n’avaient pas encore trouvé de compromis.
Seulement, les consommateurs que le ministère du commerce dit protéger sont obligés de faire recours au marché noir, incontrôlable par nature. Les prix vont jusqu’à 1200 Fcfa pour le kg du même poisson.
Le statu quo actuel n’arrange donc personne. La politique du bâton du ministère du commerce est jusqu’ici au moins contre productive pour l’objectif visé. Congelcam lui aussi apparaît de plus en plus comme une simple machine à enrichir ses responsables au détriment des consommateurs. Ce qui n’est pas spécialement une bonne publicité. Un compromis s’impose. Pour que précisément la paix sociale que veut sauvegarder le gouvernement soit maintenue. La manifestation d’hier à Douala procède donc comme une manière de message.

Par Monique Ngo Mayag et Serge D. Bontsebe|8 octobre 2010|Mutations|

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