Le Cameroun contre la fusion des deux bourses

Par leopold.chendjou | Jeudi 19 novembre 2009 | Le Messager

La commission des marchés financiers d’Afrique centrale (Cosumaf) a organisé le 17 Octobre 2007 à Douala un atelier régional sur le développement du marché financier de la Cemac. Dans ses multiples sorties médiatiques, Alexandre Gandou le président de la Cosumaf, a clairement milité pour un rapprochement mieux une fusion des places financières de Douala et de Libreville. Pour M Gandou, «ce qu’il convient de faire c’est de travailler à l’harmonisation de la réglementation, de sorte que les mêmes règles s‘appliquent d’une place boursière à l’autre». Ce faisant, il suggère une démarche comportant plusieurs étapes, avec pour point d’orgue l’harmonisation du cadre réglementaire en vigueur à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) et à la Douala Stock Exchange et une démarche en vue d’unifié les organes de régulations. Cette démarche du président de la Cosumaf n’est pas du goût du Cameroun. L’on en veut pour preuve une espèce de mise au point du gendarme du marché financier camerounais adressé à la Cosumaf.

Chief Théodore Ejangue, le président de la commission des marchés financiers du Cameroun (Cmf) précise d’entrée de jeu que l’existence de textes réglementaires distincts sur le plan national ne constitue en rien un obstacle quant au développement ou à l’intégration des marchés financiers « Nombreux exemples à travers le monde donnent une parfaite illustration des marchés développés et intégrés qui fonctionnent dans le cadre de réglementations nationales distinctes… », écrit M. Ejangue. Et comme coup de gueule, le président de la Cmf dit reconnaître que la Cemac comprend 6 pays dont un seul (le Cameroun) dispose pour le moment d’une bourse de valeurs en activité, « avec de faibles performances certes, mais qui ne sauraient en aucun cas être comparées à celles d’une place financière à l’activité encore inexistente ». En conclusion, la Commission des marchés financiers du Cameroun se dit convaincue que le fonctionnement du marché financier camerounais ne constitue en aucun cas un obstacle à l’émergence des opérations de marché financier dans les 5 autres pays. « Il serait judicieux pour les responsables du marché financier régional, plutôt que de focaliser leurs efforts à une quelconque fusion ou une absorption des institutions du marché financier camerounais, d’œuvrer pour l’émergence et le développement des transactions boursières dans les 5 autres pays… »

Le président de la Commission des marchés financiers du Cameroun (Cmf) souhaite donc l’émergence des opérations boursières dans les autres pays de la Cemac en prenant le Cameroun pour modèle, l’institution d’un mécanisme de rencontres et de consultations périodiques dans la perspective d’aborder des questions d’intérêt commun et particulièrement les problèmes techniques constituant des obstacles d’intégration des marchés sur les plans économiques, juridique et institutionnel. Cette sortie de régulateurs du marché financier camerounais est une preuve (s’il en fallait encore) que le Cameroun a résolument de faire cavalier seul pour ce qui concerne l’intégration des places boursières dans la Cemac. Et cela semble lui sourire. Alors que la Bvmac est encore à son stade de balbutiement, la Douala stock exchange a réussi à attirer trois entreprises à la cote. Un motif d’espoir