Management : Pourquoi les entreprises africaines ne décollent-elles pas ?

Des patrons de grandes entreprises camerounaises y ont apporté des réponses au cours de la 3ème édition des «Journées nationales du management».

D’entrée de jeu, Philippe Vandebrouck, le directeur général de Mtn Cameroon précise : «Lorsqu’on parle de l’Afrique, il faut signaler que l’Afrique australe et l’Afrique du Nord ne sont pas concernées par notre réflexion. Nous parlons de notre Afrique, celle du centre et de l’ouest», insiste le Dg de Mtn. C’est à l’occasion de la 3ème édition des Journées nationales du management qui a pour thème «gestion des performances individuelles et collectives» qui se tiennent au siège du Gicam à Douala.

Dans ce qui tenait lieu de leçon inaugurale, le Dg de Mtn Cameroon, qui co-préside cette édition avec le Dg Aes Sonel, s’est exercé à énumérer quelques goulots d’étranglements des entreprises africaines : les difficultés administrations observées lors des créations d’entreprises ou lors du renouvellement des dossiers fiscaux, les difficultés à trouver le financement, surtout pour les jeunes porteurs des projets, etc. Pour Philippe Vandebrouck, «il n’y a pas de recettes miracles pour que les entreprises africaines soient performantes». Il faut, poursuit-t-il, savoir que «l’avenir de l’entreprise passe par la parfaite collaboration entre l’Etat et le secteur privé. Les pouvoirs publics doivent accompagner les entreprises privées», martèlent-il avant de proposer.

Tabou
Pour des entreprises performantes, «il faut créer des organisations gérables» et que la gestion se fasse avec beaucoup de rigueur. Par ailleurs, il faut une vision claire de l’avenir, mettre en place des contrats des performances, mais surtout «faire en sorte que l’employé adhère aux idéaux de l’entreprise, qu’il aime ce qu’il fait», insiste le Dg de Mtn. Quelques 250 représentants des entreprises camerounaises et des multinationales participent à ces «Journées nationales du management». Les thèmes de réflexion s’articulent autour des performances des organisations africaines et compétitivités des économies africaines, le système de gestion des performances dans les organisations, la gestion des performances des hommes au travail, la gestion de l’évaluation des performances, des performances dans les administrations publiques, et la présentation des outils des gestions des ressources humaines.

Dans son propos introductif, Dieudonné Tietse, le directeur général de Paness, cheville ouvrière de l’organisation de ce concept, a surtout insisté pour que les «exposés ne soient pas comme des cours magistraux, mais que cela soit des échanges francs, fructueux, qui ne laissent pas de place au tabou, qui s’ils sont occultés aujourd’hui, reviendront demain». Parmi la quinzaine d’intervenants de ces journées de management, on cite entre autres, les experts consultants tels que les Pr. Emmanuel Kamdem, directeur de l’Essec, Philippe Tsala Tsala, expert en Grh, Mathias Eric Owona Nguini, expert en management et ressources humaines, etc. On cite aussi les directeur généraux des entreprises tel que André Siaka (Sabc), Charles Metouck (Sonara), Protais Ayangma (Colina la Citoyenne), Amadou Vamoulké (Crtv), Jean Perrial Nyodog (Tradex) et une demi-dizaine de Directeur des ressources humaines.

Eric Roland Kongou |23 Septembre 2010|Mutations|