LUNDI, 29 MARS 2010 10:15 ÉCRIT PAR ATEBA BIWOLÉ

Un dispositif sécuritaire a été déployé pour assurer son passage samedi dernier au palais des sports. A l’occasion du concert de Koffi Olomidé samedi, 27 mars dernier à Yaoundé,  gendarmes et policiers ont investi le palais des sports.

Avant même que le public ne soit entré dans la salle aux environs de 21h, près de 60 gendarmes avaient déjà occupé des sièges, tandis que d’autres patrouillaient autour du bâtiment, matraques ou fusils en main. Tous en tenue de combat. Aucun geste malveillant n’a été toléré et un jeune homme, présenté comme le fils de Jean-Claude Bekolo [le directeur de la  Société camerounaise d'exportation et de distribution de l'ensemble des produits pétroliers (Socaepe), ndlr], a été battu par des gendarmes pour « insolence ».

A 23 h 40 mn, toute la salle est debout, tout le monde claque des mains. « Il est là, vous ne rêvez pas, c’est bien lui ! », annonce Serge Tamba, l’impresario. La salle s’affole, des cris de joie fusent de tous les coins. Sûr de lui, Koffi qu’accompagne une vingtaine de gendarmes et de Claude Bekolo, s’avance. Il fend la foule devant lui pour rejoindre le Quartier Latin (le groupe avec lequel il joue) qui l’a précédé sur la scène dès 23h. A la manière du pape, il salue le public estimé à  près de 3000 personnes, selon Dieudonné Bikélé, membre du comité d’organisation. Vêtu d’un costume doré, l’artiste qui s’est fait appeler « Benoît XVI » est sur scène. Les flashes des appareils photos crépitent dans la salle et en rajoutent à la lumière que produisent déjà les nombreux projecteurs installés par la Socaepe qui, d’après Serge Tamba, a « offert » ce concert au public de Yaoundé.

Rien que par leur habillement, les danseuses du « Quadra Kora Man » constituent une curiosité. Leurs petites culottes et leurs corsets rouges sont suffisants pour que tous les regards soient braqués sur elles. Surtout qu’elles glissent sur le podium en se déhanchant. Après avoir joué le titre «Effrakata » et plusieurs autres, Koffi Olomidé passe aux remerciements. «Merci à Me Archang et surtout à Jean-Claude Bekolo qui a tout fait pour que je revienne au Cameroun. Il m’a dit qu’il va produire mon prochain album », déclare-t-il. Quelque temps après, il quitte la scène et rejoint sa loge. Il est 2h du matin. Olomidé s’en va, sans crier gare. Koffi a certes ravi son public, mais en a-t-il fait autant envers ses créanciers qui l’attendaient de pied ferme à Yaoundé ?

Koffi Olomidé : Un concert pour payer ses dettes

L’artiste congolais parle d’un arrangement avec Me Archang à qui il devait de l’argent.

Koffi Olomidé aura passé une semaine pour le moins troublée au Cameroun, entre le 19 et le 28 mars derniers. Attendu par trois promoteurs de spectacles à qui il devait de l’argent pour n’avoir pas respecté des contrats, l’auteur de « Force de frappe » avait été annoncé en « fuite » au courant de la semaine dernière. Les 22 et 23 mars derniers, deux conférences de presse ont été annulé. La première au motif que le musicien se trouvait encore à Akonolinga où il s’est produit sur invitation de Jean-Claude Bekolo, le directeur de la Socaepe ; la seconde, sans raison.

Certains ont alors tôt fait de dire que Koffi Olomidé n’avait pas honoré ces conférences de presse parce qu’il craignait d’être « happé » par ses trois créanciers. Invité pour un concert en 2000 par Me Archang, Koffi Olomidé ne s’était pas déplacé, affirmant que sa vie était menacée au Cameroun. Le chanteur « n’a pas remboursé », avait-elle fait savoir dans les colonnes de Cameroon Tribune en novembre 2009. Le 13 février 2003, après avoir signé un contrat à Paris avec Siméon Feussouo, Koffi Olomidé était attendu à Montréal pour une série de spectacles avec la compagnie Sinef production. Il ne s’y est pas rendu. Siméon Feussouo qui soutient qu’il avait reçu de l’argent a porté plainte contre lui à Montréal au Canada. En octobre 2009, Ji Concept avait à son tour invité l’artiste qui n’avait pas honoré le rendez-vous.

Koffi Olomidé a profité de la conférence de presse donnée vendredi dernier à Yaoundé pour « lever l’équivoque » : « Je ne suis pas venu pour le concert au palais des sports, je suis venu au Cameroun pour faire plaisir à un ami », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « j’ai dîné avec Me Archang en amis et c’est elle qui organise mon concert ». Un compromis a été trouvé en fin de semaine dernière entre Jean-Claude Bekolo, Koffi Olomidé et Me Archang pour que le chanteur congolais joue et rembourse Me Archang. En ce qui concerne Siméon Fessouo, Koffi a affirmé : « Il se trouve qu’il a déposé une plainte contre moi à Montréal. Si c’est le cas, je vais prendre un avocat ».