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Emissions interactives : Radios et télés sous surveillance

Posted by Admin on Nov 5th, 2010 and filed under Culture. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Le ministre de la Communication promet des sanctions à l’encontre des médias audiovisuels au sujet de ce genre d’émission.

Ce n’est pas le constat de «la multiplication des émissions interactives diffusées sur les antennes des stations de radiodiffusion sonore et des chaînes de télévision émettant à partir du territoire national» qui offusque tant le ministre de la Communication (Mincom). Déjà que dans le communiqué de presse qu’il a rendu public mardi dernier, Issa Tchiroma Bakary reconnaît que «ces émissions …sont de nature à contribuer à asseoir une culture de la formation citoyenne et de la nécessaire contribution des populations au développement de notre pays». Cependant, le patron de la communication estime que «ces émissions ne doivent cependant en aucun cas, servir de prétexte ou de vecteur à des attaques dirigées contre des personnes, des organisations ou même des institutions de la République, au mépris des règles qui protègent les individus, les corps sociaux ou l’Etat, de même que celles qui régissent la liberté de la presse au Cameroun». Avant de mettre en garde «ceux qui pourraient se livrer, ou alors favoriser de quelque manière que ce soit, de tels manquements, contre les conséquences fâcheuses que pourraient entraîner à leurs dépens, de tels agissements». L’emploi du conditionnel comme s’il supputait. Et pourtant…
En réalité, sur le terrain, toutes proportions gardées, c’est le genre d’émission le mieux partagé dans le paysage audiovisuel camerounais, public comme privé : Crtv m’accompagne sur le poste national de la radio publique, 4S sur la Rts, Magic attitude sur Magic fm, Surface de vérité sur Sky one radio, … Cartes sur tables sur Stv, une chaine de télévision basée à Douala, Grand stade sur la télévision canal 2, … «Nous avons un travail à faire, donner la parole aux Camerounais. Pour qu’ils donnent leurs points de vue par rapport à u certain nombre de sujets, notamment les sujets d’actualité», justifie Jules Elobo, le chef de chaîne de Magic fm, une radio privée de Yaoundé. Et s’il est facile de sélectionner les mails et Sms à lire sur les antennes, il n’est pas très rare qu’un auditeur ou un téléspectateur déchainé parvienne à passer son message avant de se faire rattrapé. En ce qui concerne les radios, la matinée est le moment le plus propice pour donner la parole aux auditeurs alors que la Tv le fait généralement en deuxième partie de la soirée.

Accords parfaits avec les incriminés

Cependant, la peur du gendarme aidant certainement, tous apprécient plutôt favorablement la menace du Mincom. Vu qu’avec Joseph Angoula Angoula, le promoteur de Sky one radio, «le Cameroun est un pays dont les journalistes ne sont pas bâillonnés», alors que «le Cameroun est un des pays au monde où le président est le plus insulté». Eugène Messina, le chef de chaîne de la Radio Tiéméni Siantou (Rts), une radio privée de Yaoundé, ne souhaite pas s’y prononcer. Lui dont un journaliste du service sport vient d’être convoqué à la police judiciaire en compagnie de deux de ses invités, pour diffamations, par un responsable de la fédération camerounaise de football. «Je ne souhaite pas faire de commentaire», a-t-il hâtivement répondu, avant de s’échapper. En répétant la même réponse à la question de savoir quelle mesure il prend pour encadrer la prise de parole des auditeurs sur les antennes de la radio dont il a la charge. Ailleurs, notamment ceux qui ont déjà connu la douleur de la répression de la tutelle, sont plus diserts : «Je crois que le ministre de la communication est dans son rôle. Il essaie de mettre l’ordre dans les médias, notamment les média privés», confesse Jules Elobo, le chef de chaine de Magic Fm. Joseph Angoula Angoula, le promoteur de Sky one radio, enfonce : «je suis pour ce genre de reprise en main, parce que la radio est quand même quelque chose de sensible qui peut rapidement faire dérailler l’opinion»

A l’évidence, la plupart des médias audiovisuels de la capitale, se sentent concernés, mais chacun fait de son mieux pour ne pas tomber dans ces travers. «À Magic Fm, je crois que nous faisons déjà assez d’efforts pour pouvoir éviter ce genre de dérapages», soutient Jules Elobo. Celui qui devrait certainement se sentir personnellement indexé tant le Mincom avait publiquement reproché le dirigeant de «la chaîne qui déchaîne», dans un ton blagueur, mais empreint de sérieux, il y a à peine deux semaines.

Mais Joseph Angoula Angoula le dernier promoteur à avoir souffert de la dernière fermeture de radio au Cameroun en 2009, pour dérives éditoriales de la nature de ce qui courrouce le Mincom actuellement, a plutôt bien assimilé la leçon. L’homme dit avoir pris des dispositions à

propos car «une émission interactive est très difficile à contrôler», répète-t-il. «Le plus grave, c’est lorsque le journaliste n’a pas la spontanéité et le flair de prendre à partie cet auditeur qui se comporte mal à l’antenne», enfonce Jean Mathias Kouéméko, directeur adjoint des programmes radio à la Crtv. L’enseignant de journalisme rappelle que «il est important que l’animateur de l’émission joue son rôle de pédagogue».

Angoul Angoula apprend que «depuis le début de l’année, nous avons fait une série de stages avec des syndicats, notamment l’Acjec, et Rfi». Non sans préciser qu’il vient lui-même de terminer un stage sur l’analyse politique en vue de l’élection présidentielle à venir. «Parce qu’il ne faudrait pas que notre liberté aille dans tous les sens», dit-il. Et maintenant, «nos journalistes qui animent la fameuse émission « Surface de vérité » qui a remplacé le feu «Tribunal» doit justement repasser un stage sur les amissions interactives avec l’Acjec qui est un syndicat de journalistes, Rfi et Canal+. C’est pour dire que ces émissions ne sont pas animées si on n’a pas d’outils pour pouvoir les contrôler», se vante-t-il presque.

Pour autant, «les émissions interactives n’interdisent pas les vrais débats sur les plateaux avec des personnes dont on connaît les vraies identités. Le vrai problème c’est de se cacher sans donner sa vraie identité», professe Angoula Angoula.

Réactions:

Jules Elobo, chef de chaîne, Magic Fm:«Ce que nous faisons n’est pas négligeable»

Je crois que ce que nous faisons déjà est assez appréciable. Maintenant la note du ministre viendra certainement nous demander d’être un peu plus rigoureux. Le problème c’est déjà au niveau du présentateur. Il faudrait qu’il soit vigilent. En donnant la parole, il faudra qu’il suive ce qui se dit ; qu’il sache retirer la parole quand il se rend compte qu’il y a des dérapages, c’est-à-dire que l’intervenant est en train soit de diffamer, soit d’insulter, ou de tenir des propos qui ne sont pas assez appréciables. Il y a à Magic fm une émission qui s’appelle Magic attitude qui, je crois, est très écoutée, très suivie, et où les gens ont quand même une certaine liberté de s’exprimer. Maintenant, est-ce que les pouvoirs apprécient ce qui se dit dans cette émission ? C’est là la question. Et vous savez que nous nous acheminons vers une période très sensible, l’élection présidentielle ; et il faut être plus rigoureux, c’est-à-dire qu’il ne faut pas laisser les gens dénoncer un certain nombre de choses. Je comprends bien la position des pouvoirs publics, notamment le ministère de la communication qui doit mettre un terme à ce genre de dérapages. Mais nous à Magic fm, je crois que nous faisons déjà assez d’efforts pour pouvoir éviter ce genre de dérapages. Je ne sais pas si on nous demande de faire un peu plus que ça, mais je crois que ce que nous faisons n’est pas négligeable. Mais je crois qu’avec le temps, les auditeurs ont fini par comprendre que les émissions de débats, les émissions interactives sont des tribunes où on vient s’exprimer, où on donne son point de vue par rapport à un sujet d’actualité, ce n’est pas une tribune où on vient insulter les gens. Et je crois que le rôle d’une radio aussi c’est d’éduquer.

Jean Mathias Kouéméko, directeur adjoint des programmes radio, Crtv:«Ces émissions interactives sont une nécessité dans notre environnement, mais… »

Compte tenu de la mission de notre média, qui se doit de servir tous les camerounais, j’ai toujours réussi à rappeler à l’ordre les auditeurs qui dépassent les limites. C’est là aussi le devoir d’un animateur. Là où le bât blesse, c’est lorsque les stations ouvrent totalement l’antenne et passent la parole aux auditeurs l’un après l’autre, sans que l’animateur ne puisse les recadrer… Chez nous, les émissions interactives ont toujours un réalisateur qui reçoit les coups de fil avant de les passer à l’antenne. Il conseille ainsi à l’auditeur de ne pas être irrespectueux, mais de poser froidement sa préoccupation avec politesse. Nous nous sommes plusieurs fois faits engueulés du fait de cette procédure, mais cela nous aide à avoir à l’antenne des auditeurs responsables. Mais il arrive aussi des cas où, une fois à l’antenne, l’auditeur aborde des questions différentes de celles pour lesquelles il a été sollicité. Mais le plus important, c’est la réaction de l’équipe en studio après l’intervention de l’auditeur. Au Poste National, l’on essaie toujours de bien écouter ce qu’il a à dire, afin de lui apporter une réponse satisfaisante à sa préoccupation. Toutefois, il faut dire que ces émissions interactives sont une nécessité dans notre environnement, mais il est important que l’on respecte les institutions et les hommes qui les incarnent.

Écrit par Propos recueillis par L.N et S.L.N| 5 Novembre 2010| La Nouvelle Expression|


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