Rebondissement : La Miss Supranational Cameroun déchue réhabilitée à l’issue d’un rodéo

Poussée au désistement par le comité d’organisation, Johanna Lois Medjo Akamba cède sa place à Estelle Crescence Essamé qui est «rétablie dans ses droits».

Au bout d’un feuilleton à rebondissement que seul le show bizz détient le secret, la première édition du concours Miss supranational Cameroun accouche, dans la douleur, son verdict : Estelle Crescence Essamé va finalement représenter le Cameroun. «Mlle Johanna Medjo qui devrait représenter votre pays (le Cameroun) nous a informé qu’elle était dans l’impossibilité pour venir en Pologne. Ceci pour des raisons qui concernent Mora Moda, l’agence à qui nous avons octroyé la licence pour le Cameroun», a confié hier, dans un message épistolaire suite au protocole d’interview de Mutations, Marc Russell, membre du comité d’organisation du concours international Miss Suprationale depuis la Pologne. Notre source poursuit : «Au regard de ce qui précède, nous avons demandé à Mlle Estelle Essamé, la miss déchue, si elle était toujours intéressée pour venir représenter le Cameroun en Pologne au concours international de beauté. Elle a accepté. Maintenant, sa participation à ce concours n’est plus qu’une question de visa pour la Pologne», explique Marc Russell. Sur le site du concours Miss Supranational, la photo de Johanna Lois Medjo Akamba a été retirée au profit de celle de Estelle Crescence Essamé.

Joint au téléphone, la nouvelle Miss contient difficilement sa joie. «Je confirme que j’ai été réhabilitée dans mes droits. D’ailleurs, hier (lundi), ils ont envoyé mon invitation via leur ambassade qui me l’a donné immédiatement. Avant mon départ samedi 14 août 2010, nous allons organiser une conférence de presse à Douala où vous aurez toutes les informations et toutes les preuves», jubile Estelle Crescence Essamé qui réside à Douala. A Yaoundé, dans la famille de Johanna Lois Medjo Akamba, la miss légitime, on n’apprécie guère le retournement des situations. Mme Sollo, la mère de la Miss que le comité d’organisation a poussée subtilement à la démission, n’en revient pas. «Chaque jour, j’appelle Sama Ndango qui est reparti à Manchester (Angleterre) où il réside après le concours au Cameroun pour lui demander d’envoyer à ma fille le billet d’avion aller-retour pour la Pologne comme promis. J’ai également demandé un document qui me garantisse que ma fille sera prise en charge une fois qu’elle sera sur place en Pologne pendant près de trois semaines que va durer la compétition. Je n’ai jamais vu de billet d’avion en question. Tout comme je n’ai eu de garantie de prise en charge de ma fille en Pologne comme promis», regrette Mme Solo qui s’étonne d’apprendre que «ma fille s’est désistée et qu’on l’a remplacée par une autre candidate alors qu’on attendait leur réaction. Je suis surprise de ce type d’organisation. De toutes les façons, moi en tant que maman, je ne peux accepter que ma fille aille dans cette aventure sans avoir de garantie», clame-t-elle, calmement.

Tripatouillages
Voilà l’épilogue d’un feuilleton à rebondissement qui a commencé depuis le 24 juin 2010, date de la finale du concours Miss Supra national Cameroun. A l’issue de cette finale, Estelle Crescence Essamé avait été sacrée devant 14 candidates finalistes. Une semaine plus tard, rebondissement. On a apprend que la Miss est déchue pour avoir triché sur sa taille. «Sur sa carte nationale d’identité (Cni), sa taille est de 1,71m alors qu’en réalité, elle n’a que 1,67m», souffle, dépité, Sylva Ebellé le patron de l’agence Isango, représentant de l’agence Sama Ndango show. Le 1er juillet 2010, une cérémonie est organisée à la hussarde à Douala où Johanna Lois Medjo Akamba est présentée à la presse. Estelle Crescence Essamé, la miss déchue, refuse de remettre ses attributs. Le lendemain, elle organise sa conférence de presse pour crier «à la diffamation et d’injustice». Elle promet de traîner en justice l’organisateur du concours.

Une miss, qui s’était désistée la veille de la finale, jette un pavé dans la marre : «Je ne pouvais plus participer à ce concours truffé de tripatouillages car je voyais que le fiancé de la Miss élue (Crescence Essamé) était tous les jours avec Sama Ndango, l’organisateur du concours», lance la mannequin qui a requis l’anonymat. La première édition du concours Miss supranationale Cameroun ne déroge donc pas à la règle des concours de beauté : ils traînent toujours des bruits des casseroles sous tous les cieux. Estelle Crescence Essamé représentera donc le Cameroun à la finale du 28 août prochain à Plock (Pologne) devant 140 autres candidates. Des beautés qui sont attendues à Pologne dès ce jour 11 août 2010. La miss et ses dauphines gagneront respectivement 25. 000 dollars (12,5 millions Fcfa), 5.000 dollars (2,5 millions Fcfa), 2.000 dollars (1 millions Fcfa), 1.000 dollars (500. 000 Fcfa).

Eric Roland Kongou|12 Aout 2010|Mutations|