Sama Ndango : Un pêcheur en eaux troubles

Résidant en Angleterre, le Camerounais promoteur de l’agence éponyme est l’homme par qui le désordre s’est installé dans un concours pourtant prometteur.

On lui donnerait le paradis sans confession. Coacher les mannequins et les célébrités, c’est son dada. Sama Ndango a d’ailleurs le physique de l’emploi. Beau gosse, barbe en «cerceau» toujours bien rasée, soigné, ce jeune homme qui est dans la trentaine est toujours tiré à quatre épingles dans un costume sombre. Pendant la conférence de presse de lancement de ce concept en mai 2010 à Douala, il n’hésite pas à se lever, et tel un mannequin sur scène, à faire une démonstration de son savoir-faire. Les journalistes, séduits, ne manquent pas d’applaudir. Dans son Cv, il présente parmi les célébrités qu’il a déjà coachés de grosses pointures telles que Naomi Campbell, Rihanna, etc. On les lui concède volontiers. Son Cv mentionne comme profession: «Certified Life and Talent Coach, Keynote Speaker, Judge in Creative Competitions, Actor, Tv personality and Author”.

En Angleterre, et notamment à Manchester où il est basé, il est une célébrité qui organise des concours de beauté régulièrement. Des images sur son site Internet l’attestent d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle lorsque Mme Tryny Marcela Yandar Lobón, lorsque la présidente de la Wba (world beauty association) lance la première édition de Miss Supranational en Pologne en 2009, Sama Ndango sollicite et obtient quatre licences pour l’Afrique (le Cameroun, le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud). Dans son pays natal, le coach des mannequins va goûter à l’amère expérience de l’organisation d’un événement. Aucun sponsor n’apporte son soutien à un concept qui est budgétisé à des dizaines des millions de Fcfa. Conséquence, il a été incapable de donner 1 million à la Miss et ses dauphines comme promis. Tout comme il a été incapable de donner le billet d’avion pour la Pologne en aller-retour à la miss élue (Johanna Lois Medjo Akamba). Un sésame que la miss déchue, Crescence Estelle Essamé a promis avoir tel que l’a indiqué Marc Russell, un membre du comité d’organisation.

A 16 ans, Sama s’envole pour Moscou poursuivre ses études. La vie était très difficile dans un pays très froids avec des possibilités d’emploi limitées pour se soutenir. Il décide alors de s’installer en Allemagne. Il perd ses deux parents et se retrouvent dans des situations financières difficiles. Il grandit et étudie à Dortmund (Allemagne) et Manchester (Royaume-Uni) où il s’est fait un talent, un nom : sa fameuse citation : «Les talents sont nés, mais de grands talents sont faits”, dans lequel il fait l’apologie du self man made. Pour étendre ses tentacules sur son continent natal, cet Allemand d’origine camerounaise revient au bercail où il découvre qu’entre le talent et le management des événementiels, il y a un grand fossé que même les pêcheurs en eaux troubles, tirent difficilement leur épingle du jeu. Conséquence, il promet de saisir son avocat pour une éventuelle action judiciaire contre la Wba. «Ma licence a été violée car la Wba ne devrait pas changer de candidate sans mon avis», éructe-t-il.

E.R.K. |12 Aout 2010|Mutations|