Propriété intellectuelle:Les entreprises camerounaises logées à mauvaise enseigne

Le constat a été dégagé ce mardi 2 novembre 2010, à Douala, au cours d’un forum régional organisé par l’Organisation africaine de la propriété industrielle (Oapi).
« En dépit de sa dimension stratégique dans le système de production et la distribution des biens, nos entreprises n’ont pas encore pris la mesure de l’intérêt que représente la propriété intellectuelle », s’étonne d’entrée de jeu le directeur général de l’Oapi.

Paulin Edou Edou enfonce le clou. «Elles n’y ont recours qu’en cas de contentieux, notamment lorsqu’elles sont victimes d’actes de contrefaçon ou de piraterie ». Traduction, au Cameroun, la propriété intellectuelle ne fait pas encore courir les créateurs de richesse. Et elles sont d’ailleurs très nombreuses celles des entreprises qui s’en méfient encore, celles qui ne savent même pas son rôle et ses avantages. «Pourtant, la propriété intellectuelle est devenue un élément central de la politique économique d’un pays ou d’une entreprise », souligne le Dg de l’Oapi. « Les entreprises qui réussissent sont celles qui investissement dans les activités de recherche-développement dans l’innovation technologique, dans la ressource humaine, le savoir et le développement », insiste-t-il.

Pour lui, il est déconseillé aux entreprises de s’enfermer dans la monotonie, sinon, elles seraient incapables de faire face à la concurrence toujours de plus où la compétition se joue dans la capacité à proposer des produits toujours adaptés aux besoins et aux exigences de la consommation. Le forum régional qui s’est ouvert à Douala sur le thème central, « La propriété industrielle et l’exploitation industrielle des résultats de recherche en Afrique, suivi d’une présentation d’offres technologiques », et qui s’achève ce jour, vise donc à sensibiliser les entreprises et autres inventeurs à sortir de ce mimétisme et surtout à s’approprier de la propriété intellectuelle au sens large.

Symbole de la compétitivité

Organisé conjointement avec l’Institut de recherche pour le développement (Ird), le forum a essentiellement pour objectif de réfléchir et d’échanger sur des sujets majeurs ayant trait à l’aspect pratique de la propriété intellectuelle. Entre autres, les enjeux économiques de la propriété intellectuelle, les brevets d’invention dans la stratégie de l’entreprise, l’évaluation du marché et de la valeur d’une technologie, la négociation et la rédaction des contrats de licences. Tous ces thèmes seront développés pendant tous jours par plusieurs experts venant de l’Oapi, du milieu universitaire et de l’Ird qui prend activement part à ces travaux par l’entreprise de son représentant pour l’Afrique centrale, Xavier Garde. A l’issue de ces exposés, il est prévu un second volet qui se présentera sous forme d’un forum de promotion des technologies appropriées auprès des opérateurs économiques. Ce volet se déroulera demain et devrait, en principe, se traduire par des rencontres d’affaires entre les détenteurs de technologies d’une part et les opérateurs économiques et potentiels investisseurs d’autre part. Au finish, à travers ces deux actions, l’Oapi, au-delà de l’aspect appropriation de la Pi, veut que le secteur privé devienne, plus que par le passé le symbole de la compétitivité et de l’expansion commerciale de l’économie.

Hervé B.Endong | 3 Novembre 2010| La Nouvelle Expression|