16 militaires radiés du BIR

Par alain.noah.awana | Mardi 16 mars 2010 | Le Messager

Il y a belle lurette qu’on attendait au moins une sanction disciplinaire pour « calmer » la furie des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) à travers le pays. Cette fois, c’est fait. Hier, un communiqué du ministère de la Défense (MINDEF) annonçait que seize (16) éléments du BIR sont radiés des effectifs de ce bataillon. La première sanction disciplinaire infligée par Edgar Alain Mebe Ngo’o concerne treize (13) militaires du rang qui écopent de 45 jours de prison, assortis d’une radiation définitive des effectifs du BIR. Trois (3) autres militaires du rang sont aussi définitivement radiés de ces effectifs. Ils écopent également de 60 jours de prison et d’une traduction devant le conseil de discipline. Le ministre de la Défense a aussi sanctionné trois (3) officiers pour « négligence dans l’exercice de leurs fonctions d’encadrement ». A cause de cette négligence, il leur inflige 20 jours d’arrêts de rigueur. Le même communiqué précise que toutes ces sanctions disciplinaires « ont été infligées aux personnels militaires dont la responsabilité a été établie, sans préjudice des poursuites judiciaires en cours ».

Les sanctions en question, annoncées il y a quelques jours par le MINDEF Edgar Alain Mebe Ngo’o, interviennent deux semaines après les exactions commises dans la nuit du 23 au 24 février dernier par des « certains éléments égarés » (selon le MINDEF) du BIR Delta sur les populations civiles de Limbe. Ces éléments, dont la responsabilité a été établie au terme des enquêtes, avaient donné un assaut pour venger la séquestration d’un frère d’arme. En tenue militaire, ils ont fait irruption à Church Street, un quartier chaud de cette citée balnéaire, pour tabasser, piétiner, saccager, casser et dépouiller les populations autour de 2 heures du matin. De source officielle, les assaillants avaient fait 23 blessés et causé de nombreux dégâts matériels. Une folie dévastatrice effectuée à l’aide de machettes, de poignards et de gourdins, selon les témoignages des populations. Les victimes, pour la plupart, ont été frappées d’incapacité physique.

Les éléments incriminés avaient été conduits à la prison militaire de Yaoundé où ils séjournaient en attendant les sanctions promises par Edgar Alain Mebe Ngo’o. C’est donc chose faite. La question est de savoir si le MINDEF va s’arrêter de frapper au regard des exactions qui sont commises à travers le pays par les hommes formés et entraînés par le colonel Syvan. Il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne rapporte les exactions commises par des éléments du Bir. Le 22 février dernier, selon une information reprise par le quotidien Mutations, un élément du BIR avait tabassé le proviseur du Lycée bilingue de Foumbot, entraînant l’indignation des enseignants de cet établissement d’enseignement secondaire. Qu’en sera-t-il pour ce cas ? Et pour les autres ? Malgré leur utilité avérée dans la lutte contre le grand banditisme dans certaines régions comme le Septentrion, les autorités camerounaises devraient davantage s’intéresser à la formation de ces jeunes, notamment pour ce qui est de la dimension humaine de l’armée. Il est en effet important de comprendre pourquoi les éléments du BIR se comportent comme des supra militaires. Et, éventuellement, corriger cela. Au ministère de la Défense de prendre ses responsabilités.