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Affaire des 7 milliards de Fcfa : La Guinée Equatoriale et la Beac font les comptes

Posted by Admin on Sep 9th, 2010 and filed under Economie, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Suite aux exigences de Malabo, une délégation de la banque centrale a quitté Yaoundé mercredi pour vérifier les transferts effectués vers ce pays.

Quatre cadres de la Beac sont partis de Yaoundé à destination de Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale, mercredi dernier, 1er septembre 2010. La mission dirigée par le Centrafricain Constant Ngoye, adjoint au directeur de la comptabilité de cette banque centrale, est en outre constituée de René Bemba, également adjoint au directeur de la comptabilité, du Congolais Ottoli, cadre à la direction de la comptabilité de la Beac, et du Camerounais Bakendenda, cadre moyen au sein de la même direction.

Cette délégation, comme l’avait exigé le gouvernement Equato-guinéen par la voix de son ministre des Finances, Baltasar Engonga Edjo, au terme d’une mission conduite les 26 et 27 août derniers par le vice-gouverneur de la Beac, Hamid Tahir (et non Brahim Tahir comme nous le disions précédemment) ; a pour mission de passer au peigne fin, pièce par pièce, tous les transferts effectués pour le compte de la Guinée Equatoriale par la Beac, au cours de l’année dernière. Lesquels transferts, selon la banque centrale des six Etats membres de la Cemac, ont été ponctués par «un trop perçu» de 7 milliards de Fcfa, dont la Beac demande depuis un an le remboursement.

Constat : le vice gouverneur de la Beac, Hamid Tahir, qui a entamé les négociations pour le remboursement de ce trop perçu, a été curieusement écarté de la délégation sans qu’on sache trop pour quels motifs. A en croire des sources très bien informées, ce membre tchadien du gouvernement de la Beac, pas très content dès la publication de la décision du gouverneur constituant la délégation en partance pour Malabo, a quitté Yaoundé pour Ndjamena, la capitale de son pays où il passerait surement la fête de fin de Ramadan.

Ce dernier, avant l’échec qu’a infligé à sa délégation le ministre équato-guinéen des Finances le 26 août dernier, avait pourtant déjà réussi à faire rembourser à la Beac les trop perçus de 8 et 3 milliards de Fcfa, respectivement encaissés par les Trésors publics camerounais et centrafricain dans les opérations de transferts de fonds effectués par la Beac, à partir du compte des générations futures alimenté par tous les pays membres de la Cemac.
Cependant, malgré ce qui s’apparente à une sorte de guéguerre entre le gouverneur de la Beac, Lucas Abaga Ntchama, et son vice-gouverneur ; la mission dépêchée à Malabo mercredi dernier, qui y séjournera pendant une «dizaine de jours» selon nos sources, devra éplucher de manière contradictoire, avec des comptables du Trésor équato-guinéen qu’appuyeront des cadres de l’agence Beac de Malabo, tous les documents relatifs aux transferts d’argent en direction de la Guinée Equatoriale tout au long de l’année dernière. Ceci afin de vérifier s’il y a effectivement eu un trop perçu de 7 milliards de Fcfa comme l’indique la Beac, suite à des «erreurs» que le Cameroun et la République centrafricaine ont reconnu, et pour lequel ces deux pays ont remboursé, en mai dernier, le surplus encaissé.

Incident diplomatique
Comme l’a exigé le ministre Equato-guinéen des Finances le 26 août dernier devant la mission de recouvrement conduite par le vice-gouverneur de la Beac, la mission de la banque centrale et les cadres du Trésor de Guinée Equatoriale, à l’issue de leurs travaux de vérifications, vont commettre un rapport destiné au ministre Engonga Edjo, qui le transmettra ensuite au président de la République, Teodoro Obiang Nguema ; lequel va décider en dernier ressort de l’opportunité de rembourser du trop perçu s’il ya lieu.
Au demeurant, subodorent des sources avisées proches du dossier, la Guinée Equatoriale n’est aucunement disposée à rembourser le moindre radis, dans la mesure où le pays incrimine, fort opportunément, au moins une erreur enfantine des plus hauts responsables de la banque centrale chargés d’effectuer les transferts, et au surplus une tentative de détournements des deniers des Etats-membres de la Cemac orchestrée sur le dos de la Guinée Equatoriale.

Selon nos sources, le dynamisme de la Beac au sujet du recouvrement de ce trop perçu de 7 milliards de Fcfa qu’aurait encaissé le pays d’Obiang Nguema, tient de ce que la banque centrale à un besoin urgent de 10 à 20 milliards de Fcfa pour équilibrer ses comptes 2010 ; lesquels affichent au 31 juin 2010 une perte sèche de 31 milliards de Fcfa, suite à la baisse des retombées de ses produits (placement de fonds à l’étranger, intérêts sur le compte d’opération en France…) Face à cette situation délicate, à l’intérieur de la Beac, l’on n’hésite plus à rappeler que la banque centrale, en cas de réticence de la Guinée Equatoriale, a le pouvoir de saisir le compte de ce pays au siège de la Beac à Yaoundé ou à l’agence de cette banque centrale à Malabo, afin de récupérer les fonds indûment transférés à la Guinée Equatoriale. Mais pour l’instant, apprend-on de bonnes sources, la piste de la diplomatie est préférée à un coup de force qui pourrait engendrer un incident diplomatique.

Aux sources de l’affaire
Depuis au moins un an, la Beac fait face à une insuffisance de ressources consécutive à la baisse des retombées de ses produits. A titre d’exemple, au 31 décembre 2009, la banque centrale affichait une perte sèche de plus de 20 milliards de Fcfa, et en cette année 2010, la Beac a déjà perdu 31 milliards de Fcfa au 30 juin 2010, selon le constat effectué par le comité de rémunération qui a récemment enquêté au siège de cette banque centrale. Ces pertes sont consécutives, a-t-on appris de sources très bien informées, à la baisse drastique et unilatérale (la décision a été prise par la partie française) du taux d’intérêt sur le compte d’opération de la Beac logé au Trésor français, lequel taux est passé de 2,75 à 1%. Soit une baisse de 60%.

A côté de cette décision des autorités françaises qui rémunèrent désormais moins les dépôts de la Beac, l’on peut subodorer que la banque centrale ne fait plus tourner sa salle de marché (service chargé de placer les avoirs de la Beac sur les marchés internationaux contre rémunération sous forme d’intérêts, qui constituent l’une des sources de revenus les plus importantes de cette banque centrale) avec le même rythme qu’avant, depuis la révélation en 2008 du placement à risque à la Société générale. L’on se souvient que ce placement effectué sous le gouverneur Philibert Andzembé, avait fait perdre à la Beac 16 milliards de Fcfa.
Face à cette baisse des ressources que lui procurent ses produits, d’une part, et l’obligation de jouer son rôle de pourvoyeur de fonds aux Etats-membres qui la sollicitent, d’autre part ; la Beac, affirment nos sources, a décidé d’utiliser les dépôts spéciaux, notamment le compte des générations futures renfloués par les Etats, pour satisfaire les besoins financiers des différents pays de la Cemac. C’est ainsi qu’à la demande des Etats, l’argent du compte des générations futures leur est prêté contre une rémunération de 5%. Et selon nos informations, les différents remboursements se sont effectués sans anicroche jusqu’ici.

Il se trouve simplement qu’il y a un an, à l’issue d’un pointage des fonds transférés à partir de ce compte en faveur des Etats demandeurs de financements, la Beac s’est rendue compte qu’elle avait, «par erreur», transféré plus d’argent qu’il n’en fallait à trois pays : le Cameroun, la République centrafricaine et la Guinée Equatoriale. A en croire nos sources, il n’a pas été très difficile de récupérer, en mai dernier, les 8 milliards indûment transférés au Trésor camerounais, ainsi que les 3 milliards de Fcfa de trop perçu encaissé par le Trésor public centrafricain. La Guinée Equatoriale, elle, a imposé des vérifications préalables somme toute légitimes, qui font l’objet de la mission envoyée mercredi dernier à Malabo.

Cette mission fait suite à l’échec enregistré par le vice-gouverneur de la Beac, qui a conduit une première mission à Malabo le 26 août dernier, à l’effet de convaincre le ministre Equato-guinéen des Finances, Baltasar Engonga Edjo, de rembourser le trop perçu décelé par la banque centrale. Mais, après avoir indiqué que son pays ne devait rien à la Beac, ce membre du gouvernement équato-guinéen avait demandé au vice-gouverneur de la Beac de constituer une délégation de comptables de la banque centrale, qui viendrait à Malabo travailler aux côtés des comptables du Trésor national à éplucher toutes les pièces comptables relatives aux transferts de fonds entre ce pays et la Beac sur la période incriminée, afin d’établir si oui ou non la Guinée Equatoriale a perçu plus d’argent qu’il n’en fallait. C’est ce qui est fait depuis mercredi dernier.

Brice R. Mbodiam|9 Septembre 2010|Mutations|


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