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Affaire mallette présidentielle Prison de Kondengui : Luc Emané élargi

Posted by Admin on Jan 11th, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par souley.onoholio | Lundi 11 janvier 2010 | Le Messager

L’information n’a pas fait grand bruit dans les médias camerounais. Coïncidence suspecte ou simple hasard de calendrier, le Lieutenant Luc Emane, homme de main du chef de l’Etat Paul Biya, épinglé pour le vol de la mallette présidentielle est depuis le 30 décembre dernier, libre de tous ses mouvements. Il est sorti de la prison de Kondengui où il a séjourné pendant près de 12 mois. On se souvient que le concerné avait sollicité la clémence du chef de l’Etat Paul Biya avant d’être condamné à un an de prison. Au sein de l’opinion publique, on s’interroge, on soupçonne et on disserte sur les mobiles réels qui ont poussé le cercle du pouvoir à accuser ce fidèle confident du chef de l’Etat d’un délit aussi grave si tant qu’il devait faire juste du tourisme en prison. « On peut s’étonner que pour une affaire aussi grave qui engage la sécurité présidentielle, le chef de l’Etat Paul Biya, au regard de tout le ramdam  qui a été fait autour, qu’on ne prenne pas du recul pour penser aux tenants et aboutissants de cette affaire », analyse un avocat.

Selon lui, le pouvoir actuel a l’art du « viol des consciences » ; une technique bien connue dans les systèmes autocratiques soviétiques, qui consiste à manipuler l’opinion pour faire passer une information (souvent impopulaire) et jauger ses réactions et ses tendances. Avant la présidentielle de 2004, comme galop d’essai, le pouvoir avait distillé pour détourner l’attention de la foule, une rumeur sur la mort du chef de l’Etat Paul Biya auprès de l’opinion. L’opération Epervier actuellement en cours avec ce qu’elle comporte comme arrestations et interpellations en est une autre illustration. «  Quoiqu’on puisse dire, ce qui convient d’appeler l’affaire Luc Emane, au regard de la manière par laquelle elle a été gérée, rentrerait dans le registre de la manipulation » explique un politologue.

Omerta

Parmi les questions qui taraudent les esprits, il y a celle de savoir ce que va devenir le Lieutenant Luc Emane car, avant son incarcération,il a été honni par le chef de l’Etat, ensuite réduit au rang de simple soldat puis révoqué des forces armées camerounaises. Maintenant qu’il est de nouveau un homme libre, il va être confronté à une nouvelle vie. Son image a été piétinée et noyée dans la boue. Sa santé est toujours chancelante. Les réseaux qui l’ont fait avant de le défaire vont-ils lui trouver un point de chute ? Rien n’est moins sûr lorsque l’on sait que le pouvoir de Paul Biya sait user, abuser et jouer de ruse sur certains affidés qu’il utilise comme des fusibles. S’agissant du Lieutenant déchu, on se souvient qu’il a eu droit pendant sa période d’incarcération, à bien des égards ; le plus significatif étant son évacuation sanitaire de plus d’un mois à l’hôpital général de Yaoundé aux frais du contribuable camerounais. Qu’il soit sorti de la prison un 30 décembre alors que tout le monde a la tête aux fêtes de fin d’année, est un signe qui ne trompe pas.

Du haut de sa splendeur, cet homme parti de rien a gravi avec rapidité les marches au point de devenir un des plus proches confidents du chef de l’Etat Paul Biya. Il  en a profité pour être craint, respecté de même qu’il s’est fait beaucoup d’amis au point de se construire un carnet d’adresses des plus importants. En compatissant sur son sort, faut-il penser que le chef de l’Etat Paul Biya a compris que son homme de main a été détruit, sinon, happé par la spirale des guerres de réseaux qui font rage au palais d’Etoudi ? Selon certaines sources bien introduites, ses amis d’hier apprécient le fait que pendant ses douze mois de détention, qu’il ait respecté la loi de « l’omerta ».

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