Anciens combattants: Guerre ouverte entre Mebe Ngo’o et le colonel Fuller

Edgar Alain Mebe Ngo a présidé hier le conseil budgétaire de l’office en charge des anciens combattants et militaires du Cameroun.

«Depuis ma nomination comme ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense, des plaintes récurrentes des adhérents me sont parvenues sur la gestion des fonds, les méprises dans l’application des dispositions réglementaires…». Ainsi s’exprimait Edgar Alain Mebe Ngo. Le ministre délégué à la présidence chargé de la défense (Mindef) présidait dans la salle des actes du ministère de la défense, le conseil budgétaire de l’Office national des anciens combattants, anciens militaires et victimes de guerre du Cameroun (Onacam), dont il est le président du conseil d’administration (Pca). Le Mindef est même allé plus loin.

Il annonce dans les prochains jours la tenue d’une autre session du conseil d’administration de l’Onacam. Objectif, étudier et approuver le cas échéant, le compte de gestion de la direction générale de l’Onacam pour l’année 2009.
Edgar Alain Mebe Ngo a certes essayé de calmer le jeu par la suite en invitant les responsables de cette structure, à saisir l’occasion du conseil budgétaire d’hier pour ramener un climat de sérénité, de franche collaboration et de bonne gestion des ressources. Mais son discours avait déjà réussi à, raviver les tensions déjà perceptibles entre les responsables de cette structure, mais également entre la direction générale de l’Onacam et son conseil d’administration.

«Nous sommes à la fin du mois d’octobre et ce n’est que maintenant que notre plan d’action et notre budget 2010 sont examinés pour adoption. Que pouvons-nous encore faire», nous interrogeait hier un haut responsable de cette direction générale. Notre interlocuteur précise que tous les dossiers préparatoires à ce conseil budgétaire sont prêts et ont été déposés sur la table du Mindef depuis le mois d’avril 2010. «Ce conseil budgétaire aurait dû se tenir au début de cette année 2010», a reconnu en substance, Alain Mebe Ngo.
«Nous avons beaucoup de projets», poursuit notre source de la direction générale. «Mais nous n’avons pas assez de moyens pour les réaliser».

Maison du combattant
Le Directeur général de l’Onacam (Dg Onacam), le Colonel à la retraite Alfred Fuller que Mutations a pu approcher, précise qu’il s’agit entre autres, de la poursuite de l’opérationnalisation des amicales et la mise sur pieds des mutuelles de l’Onacam, la réactivation ou la construction des «maisons du combattants», la sensibilisation des plus de 4 mille anciens combattants, anciens militaires et victimes de guerre non encore membres de l’Onacam.
A ce jour, toujours selon le Dg, l’Onacam compte moins de 2 000 membres sur un potentiel de 6 000 personnes susceptibles de rejoindre les rangs de l’office. Dans un contexte où c’est le nerf de la guerre qui fait cruellement défaut nous apprend-on, même les fonds issus de la vente des cartes pourraient se révéler très utiles pour la réalisation de certains projets.

Le décret présidentiel du 25 juillet 2001 portant création de l’Onacam stipule par ailleurs que les ressources de cette structure proviennent outre de son budget et des subventions de l’Etat, des ressources générées par ses établissements sociaux. Les différentes «Maisons du combattant» font partie de ces établissements sociaux. Or selon le Dg Onacam, celle de Douala est presque inopérante, et celle de Yaoundé peu productive. «Il faut donc penser à d’autres solutions. Et pour cela nous avons besoin de moyens», indique-t-il. «Sinon, conclut-il en substance, nous ne pourrons pas efficacement préserver et défendre les intérêts matériels et moraux des anciens combattants, anciens militaires et des victimes de guerre du Cameroun».

Par Serge D. Bontsebe |22 octobre 2010 |Mutations|