Par Leopold Chendjou | Jeudi 29 octobre 2009 | Le Messager
Une réunion extraordinaire des ministres des Finances de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) s’est tenue hier mercredi à Douala. Présidée par Essimi Menye, le ministre camerounais des Finances, la rencontre a tourné autour de la situation de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). A la fin de la rencontre, et selon la déclaration officielle lue par Esssimi Menye, les argentiers de la Cemac ont décidé que Philibert Andzembé, le gouverneur de la Beac restera en poste jusqu’à la tenue de la prochaine réunion des chefs d’Etats de la Cemac prévue le moins prochain à Bangui en Rca.
Toutefois, toute décision de l’actuel gouverneur de la Beac devra être co-signée par un autre haut responsable de la Beac. Les ministres des Finances de la Cemac disent aussi avoir pris acte de la décision du gouvernement gabonais de rappeler à Libreville l’actuel patron de la Beac en vue de son remplacement. Sur l’audit interne de la Beac commanditée par les chefs d’Etat après le placement foireux à la Société générale, les ministres des Finances n’ont pas fait de grandes déclarations, se contentant de souligner que ce travail d’audit se poursuivait.
Audit général
Pour rappel, c’est le 19 janvier dernier que les chefs d’Etat de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) ont décidé à Libreville, au terme d’un sommet extraordinaire, de suspendre toute opération de placement de la Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac) auprès de la Société générale des banques (Une mesure levée partiellement quelque mois plus tard par la même instance). Cette mesure conservatoire prise par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Cemac, vise à faire la lumière sur la façon dont ces opérations de placement s’effectuent, précise le communiqué. De même, un audit général de la Beac avait été décidé, ainsi qu’un autre audit spécifique sur les opérations de placement, en vue de réexaminer à terme les modalités de fonctionnement de cette institution.
C’est le 19 octobre 2009 à Libreville, que le nouveau chef d’Etat gabonais à l’issue de son premier conseil des ministres a annoncé que Philibert Andzembé, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), était rappelé «en vue de son remplacement». Dans le même communiqué, la présidence de la République gabonaise faisait état de l’arrestation des fonctionnaires gabonais impliqués et résidant sur le territoire national après les malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards Fcfa au bureau extérieur à Paris de Beac. Depuis lors, des supputations vont bon train sur le successeur de Philibert Andzembé. Une tache qui ne sera pas aisée selon les observateurs, certains pays de la Cemac, à l’instar de la Guinée équatoriale qui dispose de plus de la moitié, des reserves de la Beac, contestant le fait que le poste de gouverneur de la Beac revienne de droit au Gabon, depuis la consensus de Fort Lamy.
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