Célébration des Cinquantenaires : Les médias privés oubliés

Par lemessager | Mardi 11 mai 2010 | Le Messager|

« Nous avons encore au moins dix mois pour nous épancher sur cette question. Car, les Cinquantenaires s’étalent sur l’année 2010 et 2011 ». C’est la réponse donnée en substance par le ministre de la Communication (MINCOM), Issa Tchiroma (sous les chahuts) à la question d’un éditeur de presse qui participe, comme l’essentiel de ses pairs, à un déjeuner dit, « de presse avec les journalistes de la presse nationale ». Lequel était offert par le gouvernement. Si la réponse du MINCOM suscite tant de bruits, c’est parce qu « il y a deux mois et demi environ, il avait demandé à plus de 75 patrons de presse de faire des propositions de budgets pour l’accompagnement médiatique des festivités marquant la célébration des Cinquantenaires », souligne Dieudonné Mveng, le directeur de publication (DP) de l’hebdomadaire, La Météo. Comme lui, beaucoup d’autres DP se disent déçus par la réponse du MINCOM qui avoue à demi-mot que la presse privée n’aura pas droit à cette subvention inhérente aux festivités qui démarrent ce jour. C’est peut être cela qui justifie les départs de Haman Mana de Le Jour et Alain Blaise Batongué de Mutations avant la fin du déjeunner. Pour sa part, Biloa Ayissi de Nouvelles d’Afrique s’écrie tout haut : « Que sommes-nous donc venus faire ici ! »

Selon un des responsables du protocole de Issa Tchiroma, la cérémonie présidée sur le tard par le président du Comité national pour l’organisation des cinquantenaires de l’Indépendance et de la réunification (CNO), Martin Belinga Eboutou est consacrée à une « opération de charme du gouvernement à l’endroit de la presse ». Une vision que corrobore le propos liminaire de Issa Tchiroma. Le MINCOM dira que « vous, les professionnels de la communication, êtes appelés à apporter votre contribution à la parfaite réussite de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance du Cameroun. En tout état de cause, vous devez être des acteurs majeurs d’une célébration marquée du sceau du rassemblement, de la réconciliation, de l’unité et de la paix. Pendant ces quelques jours, mettons de côté nos divergences et consacrons- nous à l’essentiel ».

Mais il n’aura pas visiblement convaincu sur la question. En témoigne les plaintes enregistrées au Bois sainte Anastasie qui accueillait le « repas de corps » hier lundi 10 mai 2010. Même le pagne de l’évènement et le livre « l’Emergence de l’Afrique », coécrit par Paul Biya et Youssou Ndour, auxquels certains hommes de médias s’attendaient, n’a pas été distribué…

Rodrigue N. TONGUE