Par souley.onoholio | Jeudi 8 juillet 2010 | Le Messager|
Depuis quelques jours, le quitus de gestion octroyé le 29 juin 2010 à Amadou Vamoulké, directeur général de l’office de radiodiffusion et télévision camerounaise (CRTV) provoque des gorges chaudes et fait couler beaucoup d’encre et de salive, à la lumière du rapport de contrôle présenté aux administrateurs par la commission financière. Mais, avec un peu de recul, doit-on attribuer la responsabilité des erreurs ou de l’amateurisme managérial de la tour d’aluminium au seul Dg ? Le conseil d’administration qui a pourtant donné quitus à Amadou Vamoulké est-il exempt de tout reproche ? Le moment n’est-il pas venu de s’interroger sur ce qui pourrait être une « complicité » entre les administrateurs et le DG ? Pour qui sait les appétits des membres du conseil d’administration dans les entreprises paraétatiques, n’y a-t-il pas également lieu de gratter le vernis, ou d’ausculter la gestion de la CRTV , pour savoir s’il n’y a pas un feu de pressions que certains présidents de conseil et des administrateurs « ayant les bras longs », exercent sur le manager de cette entreprise ?
Une lecture approfondie du rapport annuel N° 2009/001/CRTV/Cf de contrôle de l’exercice 2009, fait observer plusieurs curiosités qui démontrent à suffisance comment les administrateurs se sucrent dans les caisses de la CRTV. Dans son chapitre intitulé « constatations spécifiques au conseil d’administration », le rapport dans l’observation n°11, fait remarquer l’existence dans le budget de l’office, d’une rémunération des administrateurs, en plus des frais de session (jetons de présence). Ladite rémunération ne tient pas compte de l’environnement juridique camerounais. A titre d’exemple, « le budget de 2009 a prévu une ligne financière de 21.000.000 Fcfa » aux administrateurs. Curieusement.
Le rapport de contrôle indique, « chaque administrateur de la CRTV reçoit mensuellement des bons de carburant d’une valeur de 200.000 Fcfa, soit 2.400.000 Fcfa par an ». Une pratique qui remonte à plus de six ans (avant l’ère d’Amadou Vamoulké). D’autant plus qu’elle est en violation du décret du 26 janvier 1988 sur les fonctions des membres du conseil d’administration. Dans son article 5 alinéa 3, il est écrit que « les fonctions de membre du conseil d’administration sont gratuites, toutefois le conseil d’administration peut allouer à ses membres et aux personnes appelées en consultation, une indemnité de session et procéder au remboursement des frais de transport et de séjour à l’occasion de ses réunions, conformément à la réglementation ». En choisissant d’aller au-delà des avantages prévus, doit-on croire qu’il s’agit là d’un attelage de coquins, de comparses sur fond d’intérêts ou la manifestation d’un cercle empêtré dans la conquête de pouvoir politique ? Comment comprendre qu’au-delà des quitus qui se suivent au fil d’une gestion à problèmes, les mêmes administrateurs en soient à ne pas louper le DG lorsqu’il s’agit de tancer sa gestion ?
Des avantages à la taille du clientélisme
Dans son observation n°12, le rapport fait état des « dépenses somptuaires ou de prestige inopportunes au profit d’un membre du conseil ». Pour des convenances personnelles d’un administrateur, des véhicules sont loués par la CRTV. A titre d’illustrations, pour l’année 2009, il y a eu une location qui a couvert une période allant du 29 juin au 05 juillet 2009, pour un montant de 459 113 Fcfa et une autre du 26 décembre 2008 au 06 janvier 2009 pour 649 110 Fcfa. L’observation n°13 fustige l’immixtion des membres du conseil d’administration dans les tâches d’exécution dans la gestion quotidienne. A ce propos, la commission financière a produit deux états contenant des décharges de certains membres du conseil d’administration. Le premier état donne lecture des sommes indûment perçues par les administrateurs au titre « d’état de paiement relatif aux jetons de présence des membres de la commission chargée d’examiner les dossiers de reclassement des personnels de la CRTV ». L’autre incongruité relevée par le rapport concerne « l’état portant paiement des jetons de présence aux membres du comité ad hoc chargé de clarifier le champ d’application d’une résolution ». A en croire les membres de la commission financière que dirige le président Bayiha Valentin, ces intrusions sur le management quotidien de la CRTV, avec incidence financière, sont à condamner car un avantage ne se présume pas, il est toujours accordé par une loi ou un règlement. « Les administrateurs sont membres d’un organe délibérant ; leur immixtion dans les tâches de gestion leur confère un statut de juge et partie », peut-on lire dans le rapport.
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