Blogs �Si vous avez quelque chose à dire, dites le sur Cameroon Web News�

Cameroonwebnews.com

Actualités, Opinions, Blogs, et Videos sur le Cameroun

Les Forums �If you have something to say, Say it here on Cameroon Web News�

Dans la peau d’un “bendskin”

Posted by Admin on Nov 29th, 2009 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

par Grâce Kimis | Lundi 30  Novembre, 2009 | Cameroonwebnews.com

"Bendskin" - cameroonwebnews.com

"Bendskin" cameroonwebnews.com

Il est 12h à Douala Capitale économique du Cameroun, l’heure à laquelle normalement tous les travailleurs marquent une pause pour se mettre quelque chose sous la dent. Mais ce n’est pas le cas pour certains d’entre eux comme Pierre Ngassa.  Juché sur sa moto depuis l’aube afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, Pierre est moto-taximan encore appelé bendskineur ; un métier très répandu au Cameroun depuis les années 90.

Pratiqué au début uniquement par ces camerounais n’ayant aucune qualification, le métier de moto taxi attire aujourd’hui des diplômés de l’enseignement supérieur à cause de l’absence de débouchées, de la corruption et surtout du népotisme qui rythme sur le plan local le marché du travail. Ici, on ne semble pas très étonné d’être conduit par un bendskineur titulaire d’un diplôme supérieur tellement ils sont nombreux. Nous avons ainsi rencontré plusieurs d’entre eux dont Pierre, 28 ans, une licence de Droit dans la poche, traverse de bout en bout les rues de Douala à la recherche de clients « j’ai le sang à l’œil » nous dit il pour expliquer sa situation. Il ajoute « j’ai eu ma licence en droit il y a quatre ans avec 13 de moyenne ; j’ai déposé plus de 25 demandes d’emploi et aucune n’a eu de suite favorable. En attendant, j’ai ma famille à aider…». Il a d’ailleurs insisté pour nous montrer ses anciens camarades de la faculté aujourd’hui devenus ses confrères comme moto-taxi. Et tous avec beaucoup de dépit disent n’avoir pas eu le choix. « Pour moi c’était ça ou la mendicité, le vol, ensuite la mort. Je n’avais pas le choix, pourtant je voulais devenir magistrat. J’ai même été admissible au concours de l’ENAM (ndlr : Ecole Normale d’Administration et de Magistrature) mais j’ai raté l’oral » nous raconte Roger Tcheumba rencontré sur sa moto non loin du palais de justice à Bonanjo ; simple hasard, ou alors une façon peut être  inconsciente pour lui de rester proche de la magistrature.

Le bendskin a connu ces dix dernières années une prolifération fulgurante ; si bien que l’on compte aujourd’hui une population de plus de 10 000 moto-taxi seulement pour la capitale économique Douala où ce mode  de transport est le plus répandu. Le métier semble nourrir son homme car nous disent ils, une journée de travail leur rapporte 7000 francs CFA répartis comme suit « j’utilise entre 3000 et 3500 francs pour le carburant, 1000 francs pour manger, et le reste pour la maison » explique un moto taximan. On pourrait se demander par quelle équation ils parviennent à payer le loyer, les factures d’eau et d’électricité, le crédit de communication pour le téléphone portable, l’impôt libératoire et l’assurance pour la moto. « On jongle avec tout ca. Quand on n’a pas payé l’impôt, on fuit les contrôles. Ce n’est pas facile mais on se bat » explique pierre en fin de journée. Mais au-delà des apparences et leur force de caractères, la plupart des bendskineurs diplômés approchés n’espèrent plus grand-chose. « A 32 ans sans expérience professionnelle relative à notre diplôme d’où peut venir l’espoir ? » demandent-ils. Une question dont la réponse se trouve peut être dans le futur.

sondage interne non scientifique. cameroonwebnews.com

2 Responses for “Dans la peau d’un “bendskin””

  1. Karim Omer says:

    Quelle vie!!! C’est presque impensable pourtant vrai. Cela fait tellement pitie et meme honte. On ne sait meme plus qui est qui comme reference dans ce Cameroun. Si le diplome de l;enseignement Sup depend des 100 frs du petit qui va a l’ecole primaire et de la menagere alors on a la charrue avant les boeufs. Bon reportage qui devrait attirer la conscience.

Leave a Reply

Advertisement