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Des Français pour gérer la Campost

Posted by Admin on Feb 3rd, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Brice R. Mbodiam | 3 Fevrier 2010 | Mutations

Un projet de convention est d’ores et déjà prêt pour confier la gestion de cette société d’Etat à la Sofrepost.

Le gouvernement camerounais ne semble pas avoir tiré les leçons du passage foireux des Canadiens du cabinet Tecsult à la tête de la Cameroon Postal Services (Campost). Lequel passage a non seulement imposé que Campost, une entreprise déjà en proie à des difficultés financières, débloque la somme de 2 milliards de Fcfa pour rémunérer les cinq Canadiens qui ont trôné à la tête de cette entreprise d’Etat entre 2007 et 2009 ; mais aussi a provoqué une évasion de 2 autres milliards de Fcfa, selon un audit interne commis avant l’expiration du mandat de Tecsult. En effet, selon des informations puisées à très bonnes sources, la salle 217 du secrétariat général des services du Premier ministre a abrité le 27 janvier dernier, une réunion visant à examiner un projet de convention pour la gestion de la Campost, accord devant être signé entre le gouvernement camerounais et la Sofrepost, filiale de la poste française représentée au Cameroun par la société de messagerie expresse Chronopost.

A en croire des sources proches du dossier dans les services du Premier ministre, cette réunion a été présidée par Joseph Ngo, chargé de mission à l’immeuble Etoile, qu’assistait Arnauld Djodom, attaché dans la même institution, par ailleurs représentant des services du Pm au sein du Comité ad hoc chargé de la gestion de Campost. Prenaient également part à cette rencontre à laquelle n’a assisté aucun responsable de la Sofrepost, messieurs Blaise Mbarga, Etitane et Justin Biomo, tous représentant le ministère des Postes et Télécoms ; deux représentants du ministère des Finances ; un représentant de la Campost ; et M. Makollé, représentant de la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques et parapubliques (Ctr). Tout ce beau monde a été invité à se prononcer sur un document de 20 pages portant l’entête du ministère des Postes et Télécommunications, et intitulé “marché d’assistance technique pour la gestion de la Campost”.

Selon les termes de ce document auquel Mutations a pu avoir accès, le gouvernement camerounais s’engage à confier à la société française Sofrepost, la gestion de la Campost pendant 2 ans, contre une rémunération de 3 millions 53 mille 435 euros, soit environ 2 milliards de Fcfa. A en croire nos sources, cette proposition gouvernementale a rencontré la désapprobation de la majorité des participants à la réunion, au regard de la triste expérience vécue avec les Canadiens de Tecsult. Les mêmes sources rapportent qu’il s’en est tout de même trouvé des participants pour soutenir que cette convention était une instruction du chef de l’Etat, Paul Biya, qui, on s’en souvient, a reçu le directeur général de Sofrepost, Jean Paul Forceville, lors de sa visite d’Etat en France l’année dernière.

Endettement
Ce rappel aux allures de trafic d’influence, apprend-on, n’a cependant pas découragé les participants opposés à l’option proposée par le gouvernement, lesquels invoquent au moins trois raisons principales. D’abord, la Sofrepost, par le biais de sa filiale camerounaise Chronospost est concurrente de Campost dans le domaine de la messagerie expresse, la société d’Etat camerounaise ayant dans son portefeuille Express Mail Services (Ems). Ensuite, “a-t-on vraiment besoin d’aller chercher des gens ailleurs pour gérer la Campost, alors que la ressource humaine est disponible au sein de l’entreprise ? “, s’interroge une source proche du dossier, ce d’autant que le projet de convention stipule que le Dg à mettre à disposition par Sofrepost doit avoir un niveau Bac+3 et justifier d’une expérience de 15 ans dans le domaine postale. “La Campost compte à ce jour 1200 employés, dont environ 700 ayant le niveau Bac+3″, fait remarquer un postier.

Enfin, apprend-on, “Campost doit encore aux épargnants de l’ex-Caisse d’épargne postale qu’elle a absorbée au moment de sa création en 2004, la rondelette somme de 40 milliards de Fcfa. Doit-on arrêter de payer ces dettes pour rémunérer cinq expatriés à 2 milliards de Fcfa ? Ce salaire correspond au salaire de 500 employés pouvant être recrutés. Figurez-vous que plus de la moitié des 267 bureaux de poste du Cameroun comptent un seul responsable faute de personnel”, s’indigne une source proche du dossier. Laquelle rapporte par ailleurs que face à la levée de bouclier provoquée par la proposition du gouvernement de confier la gestion de Campost à Sofrepost, la réunion du 27 janvier dernier a conclu à une révision de la convention pour faire plutôt de Sofrepost un consultant des services postaux camerounais. “Le problème demeure. Qui va payer la facture de cette consultation ? Logiquement, en l’état actuel, Campost a besoin des partenaires qui apportent de l’argent, et non de ceux qui lui en prennent, quel que soit les contours de la collaboration”, confie une source proche du dossier.

Campost, l’instabilité permanente
C’est certainement l’un de ces cas emblématiques dont se gausseraient volontiers les experts en gestion des entreprises : en 6 ans d’existence, la Cameroon Postal Services n’a fonctionné avec les organes sociaux classiques que pendant 14 mois. Depuis 4 ans donc, l’entreprise croule sous le poids des régimes managériaux d’exception. En effet, à peine Guillaume Edjangué s’était-il installé dans le fauteuil de Dg de la Campost après un passage tout aussi éphémère de Maurice Bayemi ; que l’entreprise sera placée sous administration provisoire dès le début de l’année 2006. Charles Tawamba, l’administrateur nommé par le ministère des Finances, tentera pendant 20 mois de redresser la barre de cette entreprise née des turbulences qui ont secoué le secteur postal camerounais à partir de 2003. Avec l’insolvabilité de la Caisse d’épargne postale qui n’arrivait plus à rembourser ses clients, du fait, soutenait une certaine opinion à l’époque, de nombreuses évasions de fonds orchestrées par les employés.

Le règne de Charles Tawamba va également être marqué par une cure d’amaigrissement des effectifs de la Campost, restructuration oblige. Sans qu’on puisse raisonnablement dire que l’administrateur provisoire a fondamentalement sorti la Campost du gouffre, le gouvernement va décider, dès 2007, de sous-traiter la gestion de la Campost au cabinet canadien Tecsult, contre une rémunération mirobolante de 2 milliards de Fcfa. Au bout de deux ans de contrat, le bilan de Tecsult se présente non seulement sous la forme d’un non respect du cahier de charges, notamment en ce qui concerne le transfert des compétences et la création d’une filiale bancaire au sein de la poste camerounaise ; mais aussi et surtout, les experts de Tecsult vont laisser un trou de 2 milliards de Fcfa dans les caisses de la Campost. M. Esposito, le directeur de la comptabilité, interpellé par la gendarmerie dans le cadre de cette évasion des fonds, va tout de même réussir à s’en fuir du Cameroun. Djamel Zouglami, le Dg canadien de Campost ne fera pas mieux, en rejoignant discrètement son Canada natal après avoir laissé les clés de son bureau dans les locaux du Haut Commissariat du Canada à Yaoundé.

Après l’expiration du mandat de Tecsult le 25 février 2009, la Campost va pratiquement fonctionner sans dirigeant jusqu’au 12 mars 2009, date à laquelle le ministre d’Etat en charge des Portes et Télécoms d’alors, Maïgari Bello Bouba, décide de nommer un directeur général par intérim aux pouvoirs extrêmement limités. Abraham Sizimboué, l’heureux élu, cumule alors cette fonction avec celle de directeur du réseau et des produits. Alors que le ministère des Finances et celui des Postes et Télécommunications proposent la restauration des organes sociaux de la Campost (direction générale et conseil d’administration) pour mettre un terme au régime d’exception instauré à la tête de cette entreprise depuis 2006, le Premier ministre d’alors, Ephraïm Inoni, décide plutôt, le 3 juin 2009, de mettre en place un “Comité ad hoc chargé de la supervision de la gestion de Campost”. C’est ce comité auquel le Dg par intérim a obligation de se référer avant toute prise de décision, qui menace d’être remplacé cette fois-ci par une équipe de la Sofrepost, alors que depuis plus d’un an, des propositions de nomination aux postes de Dg, Dga et Pca de Campost ont été acheminées au palais de l’Unité.

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1 Response for “Des Français pour gérer la Campost”

  1. pat says:

    So no one in Cameroon can manage this CAMPOST? No one can turn around this company. We have to give it to our ancestor the “Gaulois”. Mrrrrd.

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