Ebolowa: Les auteurs du crime à l’origine des affrontements | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Les assassins présumés de Stève Bite’e sont gardés à vue à la police judiciaire du Sud.

Les présumés assassins de Stève Bite’e, mototaximan froidement assassiné dans la nuit du 16 au 17 juin 2010, sont quatre : Lambert Oyono alias Essingang, Jean Marie Messi alias Amougou Mbang, Jean Marie Ondoua alias Ancien et Ernest Mani Ntoumba alias Amougou. Ils sont âgés de 18 à 21 ans.

D’après le commissaire divisionnaire Magloire Enguene, chef de la division régionale de la police judiciaire du Sud, « les malfrats ont été interpellés à Elone et Bikok, non loin de Mvengue dans le département de l’Océan ». Le patron de la police judiciaire dans la région du Sud indique que « l’interpellation a été possible grâce à l’exploitation judicieuse d’un renseignement criminel». Le commissaire divisionnaire Magloire Enguene poursuit : « un pacte avait été passé avec les populations du coin, qui nous avaient promis de livrer les individus que nous recherchions aux fins qu’elles ignoraient. C’est ainsi que le quatuor des malfrats qui semait la terreur dans la localité s’est disloqué, certains s’étant caché en brousse, d’autres à Yaoundé ».

Le chef de la division régionale de la police judiciaire du Sud raconte que « les quatre malfaiteurs sont réapparus peu de temps après pour continuer à semer la terreur dans les villages. C’est ainsi que les populations ont usé d’artifices, signalant leur présence. Nous sommes donc descendus et avons procédé, dans un premier temps, à l’interpellation de trois des quatre malfrats. L’exploitation de ces trois se révèlera riche en renseignements, c’est ainsi qu’on apprendra des trois malfaiteurs que l’assassin principal de Stève Bite’e est Ernest Mani Ntoumba alias Amougou, qui était déjà interpellé par le poste de police de Mvengue pour d’autres faits et en voie d’être transféré à Kribi. C’est ainsi que nous avons demandé au poste de police de Mvengue de le transférer à Ebolowa pour des faits plus graves ».

Hier jeudi, 18 novembre 2010, les populations de la ville d’Ebolowa ont pu voir les quatre assassins à la faveur de leur sortie pour l’hôpital régional d’Ebolowa afin de se faire établir un certificat d’âge, étant donné qu’ils ne possèdent aucune pièce d’identification.

Vendredi, 25 juin 2010 aux environs de 15h, de violents affrontements éclatent à Ebolowa entre les communautés Boulou et Bamoun de la ville. Des rues sont bloquées, des pillages sont effectués au marché central, des meutes de vandales écument le centre urbain, détruisant des motos. Les émeutes éclatent après la mise en bière de Stève Bite’e, 25 ans, mototaxi, froidement assassiné dans la nuit du 16 au 17 juin 2010 et abandonné dans un bosquet, le crâne fracassé, la langue coupée et les parties intimes retirées. Une rumeur circule, faisant état de l’arrestation de deux jeunes Bamouns, auteurs du macabre crime à Kribi. Les Bamouns sont accusés d’être impliqués dans le trafic d’organes humains. Les affrontements qui en éclatent sont d’une incroyable violence, faisant parfois fuir la police, en sous effectifs. Un front de guerre de 700 m de long se crée entre la descente du quartier Angounou et l’église évangélique, où des milliers de personnes se font face. Armées de machettes, gourdins et des pierres, les deux communautés s’affrontent par intermittence.

Les tentatives de médiation des autorités administratives, politiques, religieuses et traditionnelles présentes échouent. Bilan provisoire, des blessés et d’importantes pertes matérielles. Une trêve relative intervient vers 18h30 mn, grâce à la descente sur le front du commandant de la légion de gendarmerie du Sud, qui venait d’arriver dans la ville. Il réussit à convaincre les deux factions d’abandonner leurs positions au profit des forces de maintien de l’ordre et de libérer la voie publique. Dès son retour à Ebolowa, Jules Marcellin Ndjaga, le gouverneur de la région du Sud, tient une réunion de crise avec son état major dans la soirée du 25 juin et appelle les deux communautés au calme.

Jérôme Essian| Vendredi 19 Novembre 2010| Le Jour|