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Efoulan : Des individus envahissent le palais Charles Atangana

Posted by Admin on Jun 28th, 2010 and filed under Featured, Régions. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Pierre Célestin Atangana | 28 Juin 2010| Mutations|

Ils voulaient creuser une tombe pour l’enterrement de Monique Atangana Essomba dont le corps est gardé depuis 95 jours à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé.

«Il y a des problèmes au palais, reculez monsieur», lance un policier à un automobiliste, ce samedi 26 juin 2010. Lesdits problèmes, apprend-on, concerne la présence d’individus au palais Charles Atangana, qui l’ont envahi sur ordre de la famille de feue Monique Atangana Essomba, décédée depuis le 24 mars dernier. «Nous avons attendu que les vigiles qui gardent le palais organisent la relève pour pénétrer à l’intérieur parce que nous voulons enterrer notre mère dont le corps est à la morgue depuis trois mois», explique Adalbert Owona, membre de la famille.

Alertée par les vigiles, la famille du chef supérieur Marie-Thérèse Atangana épouse Assiga, se tourne vers les forces de l’ordre. «Les vigiles nous ont appelés ce matin pour nous informer de l’invasion du château par des individus armés de pelles, de gourdins, de machettes et de bidons d’essence. L’un d’entre eux a été séquestré dans le feu de l’action et les occupants ont fermé les portes du château pour creuser une tombe», explique Dr. Yves Martin Ahanda Assiga, fils du chef supérieur. Si les agents de sécurité de la société Sacop, l’entreprise qui assure la protection du palais, ne veulent pas donner de détails sur l’invasion du palais par ces individus qui étaient perchés sur la clôture toute la journée, Adalbert Owona indique qu’il n’y a eu aucune violence lors de l’entrée au château.

«En situation de guerre, tous les moyens sont utilisés ; mais nous n’avons pas fait recours à la violence. Nous avons juste profité du moment où le service change de main tôt le matin pour entrer au palais. Et nous l’avons fait parce que nous avons reçu l’autorisation d’inhumer sur le site».

En effet, un message porté du 1er adjoint préfectoral du Mfoundi au commandant du groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi signé le 4 juin dernier, autorise l’inhumation de Monique Atangana Essomba au palais d’Efoulan. «Me référant à la lettre (…) du 3 juin 2010 du délégué du gouvernement de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) adressée au Minjustice, honneur de vous faire connaître (…) que suite à l’annulation du titre foncier sur le site de la chefferie supérieure des Ewondo à Efoulan, le délégué du gouvernement y a autorisé l’inhumation», rapporte la correspondance du 1er adjoint préfectoral.

Humiliation

Plus loin, le message précise que « la mesure prise par le sous-préfet de Yaoundé III pour sécuriser le site est levée et cesse de produire effets. » Aussi, «afin de prévenir tout trouble à l’ordre public, bien vouloir prendre toutes dispositions utiles pour assurer l’inhumation de cujus, et la sécurité des autres personnes prenant part aux obsèques», souligne le message porté. Pour la famille du chef supérieur, «tant qu’une décision de justice n’est pas rendue, personne n’a le droit d’entrer au château.» Arrivés sur les lieux, Emmanuel Mariel Djikent, 1er adjoint du préfet du Mfoundi, demande aux occupants, visiblement excités, de libérer le palais. «Nous vous demandons d’ouvrir les portes du château et de libérer les lieux». Après des moments de conciliabules, la famille Atangana Essomba requiert 15 minutes de concertation.
A l’issue de celles-ci, elle campe plus que jamais sur ses positions. «Tout ce que nous voulons c’est d’enterrer notre corps, nous vous demandons de nous laisser continuer de creuser la tombe», demande Jean Solange Ndengue au 1er adjoint préfectoral. «Nous avons laissé 15 minutes afin que vous vous concertiez, nous demandons encore que vous ouvriez les portes et que vous libériez le château bien que vous ayez commencé à creuser la tombe», répond-il à ce dernier. Dans la foule, le ton monte. « On ne peut pas ouvrir les portes, on ne va pas les ouvrir, on attend tout ce qui va arriver.», lâche un individu.

Face à cette attitude de mépris et de défi des autorités, Emmanuel Djikeni se retire en leur indiquant que « comme vous avez désobéi à l’autorité, elle se retire pour se concerter. » Une fois l’autorité partie, les tam-tams commencent à résonner en signe de victoire. Cependant, les individus qui ont pris d’assaut le château et qui menacent d’y mettre le feu, font passer du ciment, des tôles et des parpaings au-dessus de la clôture sous le regard des policiers, des gendarmes et des sapeurs-pompiers. « Il faut que le travail continue, autorisation ou non ; nous on en a marre parce que c’est le préfet qui a lui-même signé ce document », lâche Adalbert Owona.

Dans la soirée, Emmanuel Djikeni essuie une nouvelle fin de non recevoir. C’est ainsi que hier vers 11h 30, il arrive avec deux véhicules anti-émeute de la gendarmerie et un contingent de 250 éléments. «Hier, indique-t-il à la famille, vous m’avez humilié ; aujourd’hui, je ne négocie plus avec vous.» Après cette mise en garde, les gendarmes escaladent la clôture et ouvrent le portail du château. La vingtaine d’occupants est priée de sortir. A l’intérieur où l’on peut constater que la tombe est déjà creusée. Les éléments des forces de l’ordre envahissent l’espace. Les armes blanches de la veille ont disparu. Seuls rescapés, deux cocktails Molotov.

Malgré cela, la famille persiste et signe : «Nous allons enterrer notre mère au château mardi», soutient Jean Solange Ndengue. L’impressionnant dispositif de sécurité quitte les lieux. Une dizaine d’éléments restent pour assurer la sécurité du château et dissuader les téméraires.

L’urgence d’une action définitive

Le climat d’insécurité qui a prévalu ce week-end à Efoulan, découle d’une situation banale dont le sens de la mesure aurait pu épargner la famille Atangana Ntsama. Tout part en effet du décès le 24 mars dernier de Monique Atangana Essomba, belle petite fille du regretté chef supérieur. Selon sa fille, Marie Biloa, les dernières volontés de sa défunte mère lui imposent d’enterrer celle-ci au château. Face à l’opposition du chef supérieur Marie-Thérèse Atangana épouse Assiga, qui indique que le palais n’est pas un cimetière, la famille de la défunte saisit la justice. Conséquences, le titre foncier de la propriété est annulé par le ministre des Domaines et des affaires foncières le 27 avril dernier, et le chef supérieur fait dans l’immédiat appel de cette décision.

Une première altercation a eu lieu le 30 avril et débouché sur des tirs de coups de feu, qui ont amené le sous-préfet de Yaoundé III Martin Loko Motassi, à prendre des mesures conservatoires pour la sécurité du château et la préservation de la paix sociale. Les thèses de chaque partie s’appuient sur le droit. Pour les membres de la famille du chef supérieur, tant que la justice ne s’est pas prononcée définitivement sur cette affaire, personne ne doit y entrer. Le camp d’en face rétorque que l’annulation du titre foncier étant la dernière décision, bien qu’elle ait été contestée et attaquée, le texte du 1er adjoint préfectoral fonde le droit et leur donne l’autorisation d’inhumer au château.

Difficile de savoir si le droit arrivera à résoudre la crise ouverte à la chefferie d’Efoulan. Car, entre une fille décidée à respecter les dernières volontés de sa mère et un chef résolu à ne pas transformer le domaine familial en cimetière, les autorités administratives, pour la préservation de la paix sociale, doivent trancher. La justice qui a été saisie de l’affaire doit elle aussi se prononcer dans l’urgence question de mettre fin au «no man’s land» qui prévaut à Efoulan. Ce mutisme, s’il persiste, ouvre la voie à toutes audaces. La décision signée par le 1er adjoint du préfet d’autoriser l’inhumation à l’intérieur du château ayant étalé ses limites et occasionné des menaces à la sécurité d’un bien familial et à l’ordre public, seule une décision courageuse arrivera certainement à mettre un terme aux tensions. Même si les divisions resteront profondes, et qu’une partie se sentira lésée par l’issue de la procédure judiciaire.

Aussi faudra-t-il que des mesures de sécurité soient prises pour contenir les velléités de vandalisme, et prévenir ceux-ci en permanence au château.


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