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Emeutes de février 2008 : Un condamné dédouane Paul Eric Kingue

Posted by Admin on Mar 13th, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Écrit par Théodore Tchopa|Vendredi, 12 Mars 2010|Le Jour |

Dans une lettre adressée au Premier ministre il y a deux ans, Guy Modeste Ambomo innocente l’ancien maire de Njombé Penja. Quel rôle a joué l’ancien maire de Njombé Penja au cours de la grève contre la vie chère qui a ensanglanté certaines régions du Cameroun du 25 au 28 février 2008 ?

C’est à cette question que répond Guy Modeste Ambomo, alias Général Maestro, un émeutier condamné à 15 ans de prison ferme et incarcéré à la prison centrale de Douala à New Bell. Dans cette correspondance adressée au Premier ministre chef du gouvernement en date du 04 juin 2008, et dont copie est parvenue récemment à la presse, Guy Modeste Ambomo dédouane Paul Eric Kingue.

Selon le détenu, les accusations portées contre l’ex6maire procèdent de l’acharnement, sur fond de règlement de comptes politiques. Le vrai coupable, c’est Ambomo lui-même. « Je reconnais avoir mené une bonne partie des dégâts perpétrés à la Php (Plantations du haut Penja) et ailleurs. Curieusement, sous la pression de ces gens en tenue, après des menaces, ils m’ont proposé beaucoup d’argent pour que j’incrimine le maire de ma localité. Pour sortir de leurs griffes, je n’ai pas manqué de le faire », écrit Guy Modeste Ambomo.

Dès l’ouverture du procès de Paul Eric Kingue au Tribunal de première instance du Moungo à Nkongsamba, celui que l’on surnomme le général Maestro avait endossé la responsabilité des pillages perpétrés dans la localité de Penja (département du Moungo) lors des émeutes de février 2008. Avant tout débat au fond, l’accusé Ambomo avait courageusement plaidé coupable. Toute chose qui lui avait valu la peine de 15 ans de prison ferme pour pillage en bande.  Toutefois, regrette aujourd’hui Ambomo, au cours de ce procès, l’occasion ne lui avait pas été donnée d’évoquer les pressions auxquelles l’avaient assujetti ses enquêteurs à la phase de l’instruction. Ceci, pour la raison évidente qu’il avait plaidé coupable. C’est sans doute pour cette raison que Guy Modeste Ambomo avait écrit à l’époque au chef du gouvernement, pendant que se déroulait encore le procès impliquant une vingtaine d’autres coaccusés, dont Paul Eric Kingue.

Joint au téléphone hier après-midi, le procureur de la République près les tribunaux du Moungo, Jean-Pierre Bifouna Ndongo, s’est montré plutôt étonné. « J’ai quel intérêt à agir ainsi ? Je suis intervenu dans le processus, c’est vrai. Mais avant que le dossier ne me parvienne, l’accusé Ambomo avait déjà fait ces déclarations là-bas (à la police et chez le juge d’instruction, Ndlr). Ce sont des histoires, si vous voyez cette lettre, vous constaterez que c’est dans le style de Kingué », s’est défendu le magistrat d’un ton plutôt amusé et relaxe.

Guy Modeste Ambomo : « On m’a proposé 5 millions pour mentir sur le nom de Kingué »

Condamné à 15 ans de prison ferme pour pillage en bande dans l’affaire Paul Eric Kingue, le général Maestro, comme on l’appelle, explique le rôle de l’ex-maire lors des émeutes.

guy modeste ambomo_2Confirmez-vous que vous avez été manipulé pour incriminer  l’ancien maire de Njombé Penja ?

Effectivement. Quand je suis arrivé à Nkongsamba, entre le 1er et le 14 mai 2008, lors de l’enquête préliminaire au Groupement territorial de gendarmerie, le colonel, commandant de cette unité, un lieutenant (notre enquêteur) et le procureur de la République m’ont demandé de mentir sur le nom du maire, en disant qu’il tenait des réunions préparatoires des émeutes de février 2008 à Njombé Penja. Chaque fois que le colonel me convoquait dans son bureau, il mettait son téléphone en main libre. De sorte que tout ce que le colonel me disait, venait directement du procureur. C’est lui qui disait ce qu’il fallait faire et me faisait des promesses. J’étais aux petits soins chaque fois que je m’y rendais. J’ai relaté au juge d’instruction tout ce qui s’est passé à l’enquête préliminaire. Devant nous, il a appelé le procureur qui voulait l’intimider afin que je confirme que Kingué était responsable des émeutes.

J’étais tellement recherché que tout ce qu’on me disait lors de l’enquête préliminaire, j’étais obligé de l’accepter, sachant que j’allais le rejeter par la suite au niveau du juge d’instruction. Ils m’ont promis près de 5 millions de francs Cfa, ils se proposaient aussi de me protéger, en m’envoyant en exil en Centrafrique. Toujours à l’enquête préliminaire, j’ai donné les noms des vrais commanditaires, on les a convoqués au niveau du parquet, mais ils n’y sont jamais arrivés. Depuis lors, on ne sait plus ce qu’ils sont devenus. Je reste convaincu qu’ils ont corrompu avec l’argent pour être mis en liberté alors qu’ils sont les vrais instigateurs de ces émeutes.

Qui sont ces vrais commanditaires ?

Ce sont des acteurs de la scène politique à Njombé Penja. J’étais un des piliers de la grève. C’est à ce titre que des femmes politiquement actives dans la localité m’ont approché et m’ont avancé une somme d’argent pour me motiver (jusqu’à ce jour, elles n’ont jamais versé le reste d’argent). Il se trouve que ces femmes-là battaient campagne en juillet 2007, pour que André Ndono Mbanga  soit élu député. Seulement, quand Ndono est devenu député, il les a rejetées. Sachant  que Ndono occupe la position de cadre à la Php (Plantations du haut Penja) et que cette position  pouvait obliger le député à négocier, elles ont pris contact avec mon groupe et moi puis m’ont demandé de m’attaquer à la bananeraie, sachant que j’avais été aussi abusé par Ndono. Celui-ci me devait 7 millions de francs Cfa pour le rôle que j’avais joué en sa faveur lors des échéances électorales de juillet 2007.

Quel rôle a joué l’ancien maire au cours de ces émeutes?

En réalité, on ne s’est vus, lui et moi, que le 27 février, quand il est venu mettre la paix à la brigade de Penja. Les éléments du Gmi venaient de tirer sur un jeune garçon. Sur place, il y avait un colonel de la Légion de gendarmerie du Littoral, le commandant de Penja, le commandant du Gmi et le sous-préfet Akoue Mengue. M. Kingue et le sous-préfet sont venus parler au peuple, ils lui ont demandé de se calmer, ils ont rétabli le calme. Je vous rappelle que j’étais meneur de la foule. Sans l’intervention de Kingué, on ne se serait pas démobilisés de sitôt.

Le maire Kingue avait-il eu des liens quelconques avec vous avant les émeutes ?

Je n’avais jamais été en contact avec le maire. Tout au contraire, je travaillais toujours avec ses adversaires. Notamment, M. Ndono Mbanga, rival politique juré de Kingué. Je reste donc convaincu que les malheurs du maire viennent de ce monsieur qui par ailleurs, travaille à la Php. Ce maire est un innocent qui écrit librement au président de la République.

N’avez-vous pas peur aujourd’hui de faire ces déclarations explosives ?
Non ! J’ai la conscience tranquille, il fallait bien que je me décharge du poids qui me pesait sur la conscience parce que j’ai l’impression que c’est à cause de moi que Kingué a été condamné. Si la justice faisait bien son travail, les aveux qui m’ont été extorqués en préliminaire, en échange des promesses et suggestions, n’auraient pas dus être pris en compte lors du verdict au Tgi du Moungo. Vous vous rappelez que chaque fois que je voulais prendre la parole là-bas au Tgi pour dénoncer, le juge m’intimait l’ordre de m’asseoir. J’espère qu’on m’offrira cette occasion à la Cour d’appel.

Avez-vous des espoirs quant au dénouement de ce procès ?

Dans ces procès liés aux émeutes, le président de la République avait déjà prôné l’apaisement. C’est ainsi qu’à Douala comme partout ailleurs, aucune condamnation n’a dépassé 18 mois. Malheureusement, pour nous, les responsables du Moungo ont tellement passionné cette affaire liée à la grève qu’ils ont fait traîner notre procès sur plus de neuf mois. Conséquence, les remises de peine que le chef de l’Etat avait décrétées en mars 2008 ne sont pas toujours appliquées. Pourtant, nous sommes également des enfants du président et méritons que sa grâce nous soit appliquée. C’est pour cela que je reste convaincu que les magistrats de la Cour, parce que n’étant pas passionnés dans cette affaire, sauront jouer le rôle de parents.

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