Le Jour|23 juin 2010| Le Jour|
Ce manque à gagner est imputable à un réseau de fabrication de faux reçus de droits universitaires.
pour présenter leurs reçus de paiement des droits universitaires et se soumettre à la procédure d’enrôlement en vue de l’obtention de la carte à code biométrique. C’est la « condition sine qua non pour avoir accès aux salles d’examens qui débutent pour certains le 29 juin et le 05 juillet pour les autres », confie Anicet Amougou, secrétaire particulier du recteur.
Des informations recueillies auprès de certains étudiants font état de ce qu’un réseau de fabrication de faux reçus de paiement de frais académiques se serait implanté au sein du campus. « Le réseau aurait mis en circulation de faux reçus de 25.000 Fcfa vendus à 15.000 Fcfa, représentant les frais de la première tranche de certains étudiants », confie Alfred T., étudiant à la Faculté des sciences politiques et juridiques de l’université de Yaoundé II.
Au décanat du campus, un communiqué du recteur daté du 16 juin dernier attire encore quelques curieux. On peut y lire : « Faisant suite à la circulation de faux reçus de paiement des droits universitaires confirmée par la C.B.C (la Commercial Bank-Cameroon), banque chargée de la collecte de ces droits universitaires à l’université de Yaoundé II. Le recteur informe les étudiants de son institution (anciens et nouveaux) s’étant déjà soumis à la procédure d’enrôlement en vue de l’obtention de la carte à code biométrique et détenteurs ou non de ladite carte, qu’ils doivent impérativement se rendre à l’unité de l’ingénierie du numérique sise au centre informatique pour retrait de leur « attestation spéciale d’enrôlement », pièce qui conditionnera l’accès en salle d’examen au titre des examens du second semestre. Bien vouloir vous munir des originaux de vos reçus de paiement des droits universitaires ».
Au sein du campus, c’est le sujet à l’ordre du jour. A la question de savoir les origines de ce réseau de fabrication de faux reçus de banque, Jean Tabi Manga, recteur de l’université de Soa, confie que «cela fait deux ans que ce réseau s’est implanté. Pendant ces deux années, les comptes de l’université ont eu un manque à gagner d’environ 100.000.000 de Fcfa. Lorsque les responsables de la Cbc nous ont confié tout récemment qu’ils ont eu vent de ce qu’il y aurait une entreprise privée qui fabriquerait de faux reçus semblables à ceux délivrés par leur institution bancaire, le conseil d’administration de l’université s’est tenu. C’est donc pendant ce conseil que nous nous sommes rendus compte que le montant escompté ne correspondait pas au nombre d’étudiants régulièrement inscrits ». Le recteur précise par ailleurs que dans un premier temps, la Cbc s’est débarrassée de certains de ses employés à la suite de ce problème.
Jean Tabi Manga, recteur de l’université de Yaoundé II : « Nous avons pris la décision de changer les fiches d’enrôlement »
Face à ce problème, le conseil d’administration de l’université s’est réuni deux fois. Nous avons mobilisé une équipe qui est en train de recouper les informations qui nous permettront de démanteler ce réseau. Etant donné que les examens débutent la semaine prochaine, nous avons pris la décision de changer les fiches d’enrôlement. De nouvelles fiches ont été fabriquées, elles sont de couleur et comportent un tampon disponible seulement à l’université. C’est la raison pour laquelle j’ai signé un communiqué invitant les étudiants à se rendre à l’unité de l’ingénierie du numérique sise au centre informatique pour retrait de leurs attestations spéciales d’enrôlement, pièce qui conditionnera l’accès en salle d’examen au titre des examens du second semestre. C’est peut-être à partir de là que les détenteurs de faux reçus seront identifiés. Ce phénomène de faux affecte également les diplômes tels que la licence, le master et le doctorat. Nous recevons de plus en plus de demandes de vérification des diplômes d’étudiants camerounais qui désirent poursuivre leur cursus académique dans des universités sous-régionales et occidentales. Nous enregistrons bon nombre qui sont des faux. Pour faire face à ce phénomène, nous n’allons plus délivrer ces diplômes. Nous envisageons d’ailleurs d’établir un partenariat avec une industrie étrangère qui se chargera de fabriquer ces diplômes et de les apposer d’indices que seule l’université détiendra. Nous sommes déterminés dans cette opération ».
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