Frayeurs : Des ministres bloqués dans l'ascenseur du PM | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Certains sont arrivés en retard au conseil de cabinet pendant que d’autres ont cru qu‘ils ne sortiraient pas vivants.

Jules Doret Ndongo, le secrétaire général des services du Premier ministre a bien signé hier le communiqué final sanctionnant le conseil de cabinet marquant la rentrée administrative du gouvernement Philemon Yang, après deux mois de congés reposants pour les uns, tourmentés pour d’autres. Il devait pourtant se considérer comme un miraculé, étant arrivé en retard et tout en sueurs au conclave du 6e étage, parce que ayant été bloqué pendant 20 minutes, en compagnie de 5 membres du gouvernement qui se rendaient à la même réunion.

En fait, les ascenseurs des services du Premier ministre ont quelques problèmes et subissent depuis quelques jours des travaux d’entretien. Tous les visiteurs ne sont pas forcément informés et même le patron administratif de la maison a semblé le négliger. Lorsque les six personnalités prennent donc l’ascenseur peu avant 11, le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, et son secrétaire d’Etat, Mounouna Foutsou, le ministre de la Faune et de l’Environnement, Hele Pierre, le ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, le secrétaire d’Etat à la Défense, Jean Baptiste Bokam et bien sûr Jules Doret Ndongo, ne se doutent pas qu’ils vont à l’aventure.
Quelques secondes plus loin, l’ascenseur s’arrête. Ils croient tous que c’est un arrêt normal et que la machine va repartir. Les problèmes commencent lorsque la lumière s’éteint, avant de se rallumer. L’atmosphère devient aussitôt pesante parce qu’ils réalisent qu’ils sont bloqués et que l’ascenseur vient de tomber en panne.

Selon l’un d’entre eux, ils ont bien tenté des blagues pour détendre l’atmosphère, mais ils avaient tous la tête ailleurs, chacun pensant certainement à une fin aussi brutale que ridicule : à cause d’une panne d’ascenseur. L’alerte sera donné mais les techniciens mettront 20 bonnes minutes avant de réagir et de ramener l’ascenseur au rez de chaussée, d’où repartiront, par les escaliers, les six infortunés qui rejoindront la salle des conseil de cabinet en transpirant, bien après tous les autres.

Le conseil a naturellement eu lieu et, comme le signale le communiqué final, ce conclave a permis au ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, de faire le point de l’évolution du processus de décentralisation, rendu à son dixième mois. L’on a pu apprendre que les neuf départements ministériels concernés par les transferts de première génération, ont permis aux collectivités locales de bénéficier de la part de l’Etat, de projets pour un montant de 23 milliards de francs.

Un montant qui ne prend pas en compte les 17 milliards issus du transfert de certains impôts et des 10 milliards entrant dans la Dotation générale de la décentralisation. Un processus qui connaît quand même quelques difficultés liées notamment à sa non maîtrise complète par les différents acteurs, et des lourdeurs liées aux procédures administratives, financières et comptables.

Mésaventure
L’autre point ayant marqué les travaux, c’est la préparation du comice agro pastoral d’Ebolowa prévu du 7 au 14 décembre prochain, pour lequel Jean Nkuete, le Vice premier ministre en charge de l’Agriculture a indiqué que les préparatifs «avancent convenablement», alors que le chef du Gouvernement interpellait l’ensemble des chefs de départements ministériels concernés pour une réelle implication dans la préparation de cet événement.
A la fin du conseil, chat échaudé craignant l’eau froide, les malheureux aventuriers de la fin de matinée ont préféré redescendre par les escaliers. Parmi les personnalités ayant pris l’ascenseur sur le chemin du retour, un groupe a connu la même mésaventure. Ils étaient 5 selon nos informations, parmi lesquels Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce, et Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication.
Avec la même panique, la même angoisse, avant que les techniciens ne viennent à nouveau à leur secours. “Nous espérons que cela ne se retrouvera pas dans la presse”, s’est écrié l’un des infortunés. Le message, visiblement, a été entendu…

Jean Francis Belibi et Albert biombi | 29 Octobre 2010| Mutations|